« Je pense que la meilleure façon de répondre à cette question est de réitérer notre ferme conviction dans le pouvoir et la promesse d’une solution à deux États », a déclaré J. Kirby à la presse. « Ce n’est pas quelque chose auquel le président Biden renoncera et nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour tenter d’atteindre ce résultat », a-t-il poursuivi. « Nous savons que cela ne se fera pas demain, que cela ne se fera pas sans difficulté, et nous savons aussi qu’il faut du courage et du leadership dans la région pour y parvenir », a-t-il encore spécifié.
Joe Biden doit recevoir le Premier ministre israélien attendu à Washington la semaine prochaine. Cette rencontre dépend néanmoins de l’état du président américain, testé positif au Covid-19, a également fait savoir la Maison Blanche jeudi. « Tout porte à croire que les deux dirigeants auront une chance de se voir », a déclaré J. Kirby. Mais « nous devons nous assurer que la santé du président et son rétablissement du Covid reste la priorité et si et comment cela pourrait affecter une discussion avec le Premier ministre » israélien, a-t-il ajouté.
Benjamin Netanyahu doit s’adresser au Congrès américain mercredi et des médias israéliens ont affirmé qu’il allait rencontrer J. Biden dès lundi. Mais le porte-parole de l’exécutif américain a dit « ne pas pouvoir dire aujourd’hui » si ce sera effectivement le cas.
La France a exprimé jeudi « sa consternation » au lendemain de l’adoption par la Knesset d’une résolution rejetant la perspective d’établissement d’un État palestinien, soulignant que cette décision était « en contradiction avec les résolutions adoptées au Conseil de sécurité des Nations unies ».
Cette résolution proposée par un député de droite de l’opposition a recueilli le soutien de 68 élus de la coalition au pouvoir et de l’opposition contre 9 qui ont voté contre. « Seule la solution à deux États est à même d’apporter une paix juste et durable aux Israéliens comme aux Palestiniens et de garantir la stabilité de la région », a réagi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères dans une déclaration écrite jeudi. « La France appelle à ce que cessent les remises en cause de cet impératif reconnu comme tel par l’immense majorité de la communauté internationale », a-t-il ajouté.
Selon le texte de la résolution, « la Knesset s’oppose fermement à la création d’un État palestinien à l’ouest du Jourdain » c’est-à-dire en Cisjordanie (territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967) ou dans la bande de Gaza, dévastée par la guerre qu’y mène l’Etat hébreu en représailles à l’attaque sanglante lancée le 7 octobre par le Hamas sur le sud du territoire israélien. « La création d’un État palestinien au cœur de la terre d’Israël constituera un danger existentiel pour l’État d’Israël et ses citoyens, va perpétuer le conflit israélo-palestinien et déstabiliser la région », ajoute le texte.
La France estime au contraire qu’il y a « urgence de mettre en œuvre la solution de deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité ». « Cette solution implique la création d’un État palestinien, souverain, viable et contigu, ainsi qu’un engagement volontaire et courageux des responsables politiques israéliens et palestiniens en faveur de la paix », a ajouté le porte-parole du Quai d’Orsay. Qui, dans la foulée, a également condamné la visite d’Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur le Mont du Temple à Jérusalem, la qualifiant de « violation du statu quo sur l’esplanade des mosquées ». « Ces actions irresponsables risquent de déstabiliser encore davantage la région », a estimé la diplomatie française. « La France rappelle la nécessité de préserver le statu quo historique sur les Lieux saints à Jérusalem et souligne l’importance du rôle spécifique de la Jordanie à cet égard », indique le communiqué.
Le statu quo à Jérusalem concerne neuf sites religieux partagés à Jérusalem, dont le mur Occidental, mais ne couvre pas le mont du Temple lui-même. Cependant, des accords informels entre Israël et le Waqf jordanien ont dicté la manière dont le site est géré depuis qu’Israël en a pris le contrôle en 1967.
Depuis Strasbourg, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a appelé de son côté à ce que « le bain de sang à Gaza doit cesser immédiatement », estimant que « trop d’enfants, de femmes et de civils ont perdu la vie suite à la réponse d’Israël au terrorisme brutal du Hamas ».
« Les habitants de Gaza ne peuvent plus le supporter, et l’humanité ne peut plus le supporter. Nous avons besoin d’un cessez-le-feu immédiat et durable, nous avons besoin de la libération des otages israéliens », a-t-elle poursuivi devant le Parlement européen, alors qu’Israël poursuit sa guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza suite au pogrom du 7 octobre.