« Les troupes de l’IDF (armée) opèrent avec vigueur dans la région et frapperont avec intensité tout endroit d’où des roquettes sont lancées », a écrit le porte-parole en langue arabe de l’armée israélienne, Avichay Adraee, sur le réseau social X. Les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont annoncé samedi avoir tiré une salve de roquettes sur la colonie occupée de Nir Yitzhak, en réponse aux massacres israéliens contre des civils dans la bande de Gaza. Elles ont rapporté que « l’attaque a été menée à l’aide d’un système de roquettes Rajum à courte portée de 114 mm ». Les médias israéliens ont fait état de « trois roquettes tirées depuis la bande de Gaza vers le sud de l’enveloppe de la bande de Gaza ». Cette opération intervient quelques jours après une attaque similaire contre la ville d’Ashdod, dans le sud des territoires occupés, bombardée par une salve de roquettes en réponse aux « massacres sionistes » en cours dans la bande de Gaza. Les mêmes brigades ont publié une nouvelle vidéo intitulée « Le temps presse », montrant un prisonnier israélien sous leur garde. La vidéo le montre en train de pleurer et de crier, exigeant que le gouvernement israélien le fasse sortir de Gaza, en disant : « Nous perdons vraiment espoir ».

Par ailleurs, Israël Katz, ministre de la Défense, annonçait un peu plus tôt que l’armée israélienne avait achevé de prendre le contrôle de l’axe-clé de Morag, entre les villes de Rafah et de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza. L’armée israélienne a annoncé samedi 12 avril avoir intercepté trois projectiles tirés depuis le sud de la bande de Gaza.  « Après le retentissement des sirènes, il y a peu, dans des zones non habitées près de la bande de Gaza, trois projectiles entrant dans le territoire israélien depuis le sud de la bande de Gaza ont été interceptés », a indiqué l’armée dans un communiqué, ajoutant qu’il n’y avait pas eu de blessé.

Le ministère de la Santé a Gaza a assuré que 21 martyrs et 64 blessés ont été accueillis dans les hôpitaux durant les 24 dernières heures. La veille, la Défense civile palestinienne a annoncé la mort de 14 personnes, dont 10 membres d’une même famille, dans des frappes de l’armée d’occupation israélienne vendredi dans la bande de Gaza, l’ONU a recensé ces deux dernières semaines 224 frappes israéliennes sur des immeubles résidentiels et des tentes pour déplacés. Sept enfants figurent parmi les dix Palestiniens, âgés de trois à 58 ans, tués dans un raid nocturne sur les tentes à Khan Younès dans le sud du territoire palestinien assiégé par Israël, a déclaré à l’AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile. Dans la cour de l’hôpital Nasser de Khan Younès, des habitants pleurent devant des corps de proches tués dans la frappe israélienne, alignés dans des sacs mortuaires blancs, selon des images de l’AFP.

La maison de la famille al-Farra a été complètement éventrée, des gravats et objets personnels – une chaussure de sport, un ballon de football – jonchent le sol alentour. La Défense civile a aussi fait état d’au moins quatre autres Palestiniens tués dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, dévastée par la guerre. Mohsen Abou Msalmeh, responsable du ministère de l’Education et de l’Enseignement fait partie des martyrs. Il a été tué dans le bombardement israélien sur sa tente à Khan Younès. Le ministère de la Santé a assuré que 21 martyrs et 64 blessés ont été accueillis dans les hôpitaux durant les 24 dernières heures.

A Genève, Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, a estimé que les actions d’Israël menaçaient la « possibilité pour les Palestiniens de continuer à vivre » dans ce territoire. Selon elle, « entre le 18 mars et le 9 avril 2025, il y a eu environ 224 frappes israéliennes sur des immeubles résidentiels et des tentes pour déplacés » et pour « 36 frappes répertoriées et corroborées » par le Haut-Commissariat, les victimes « étaient uniquement des femmes et des enfants jusqu’à présent ».

Dans le territoire palestinien qualifié de « champ de mort » par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, les quelque 2,4 millions d’habitants ont été plusieurs fois déplacés par la guerre et vivent dans des conditions très dures.

L’armée d’occupation a lancé de nouveaux appels aux habitants à évacuer des quartiers de Gaza-ville (nord) et de Khan Younès. « Nous sommes contraints de fuir d’un endroit à un autre », confie Ibtissam Abu Ghanima, qui s’est réfugiée dans un cimetière de Gaza-ville. « Les morts sont mieux lotis que les vivants. En plus de l’odeur nauséabonde, on côtoie les rats et les reptiles, et on meurt de faim. »

L’Unrwa a lancé l’alarme, assurant qu’« après 6 semaines de blocus israélien sur l’enclave, les stocks de nourriture s’épuisent, les boulangeries sont fermées et toutes les fournitures essentielles s’épuisent ».

« Cela signifie que les bébés et les enfants se couchent le ventre vide et que la faim se propage. Une action immédiate est nécessaire pour éviter que la crise humanitaire ne s’aggrave », a insisté l’organisation onusienne. La municipalité de Gaza a mis en garde contre une pénurie d’eau à Gaza, car la canalisation d’eau de Mekorot continue d’être hors service depuis le lancement de l’offensive terrestre. Ce qui menace d’une crise de soif. Dans un communiqué, le bureau du gouvernement ajoute que l’occupation a délibérément détruit les infrastructures d’eau et d’assainissement et coupé les lignes d’approvisionnement vitales, telles que les deux conduites d’eau de Mekorot à l’est de la ville de Gaza et dans le gouvernorat central. Celles-ci alimentaient plus de 700 000 Palestiniens avec plus de 35 000 mètres cubes d’eau par jour. La ligne électrique alimentant l’usine de dessalement de Deir al-Balah a également été coupée, la paralysant complètement et laissant environ 800 000 Palestiniens de Khan Younes et du gouvernorat central confrontés à une grave soif. Selon le bureau des médias, l’occupation a détruit plus de 90 % des infrastructures hydrauliques de la bande de Gaza, bombardant les réservoirs d’eau, les puits et les usines de dessalement, empêchant l’entrée du carburant nécessaire à leur fonctionnement et ciblant les équipes techniques qui tentaient de réparer les dégâts, entraînant un effondrement quasi total des systèmes d’eau et d’assainissement.

L’armée d’occupation israélienne a repris son offensive le 18 mars à Gaza, rompant une trêve de deux mois et refusant de passer à la seconde phase de l’accord d’échange des détenus. Benjamin Netanyahu, Premier ministre sioniste, soutient qu’une pression militaire accrue est le seul moyen de forcer le Hamas à rendre les 58 captifs, morts ou vivants, encore retenus dans Gaza. Au moins 1.542 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 50.912 le nombre de martyrs et à 115.981 blessés dans le territoire meurtri par l’offensive israélienne.

Vendredi, des médias israéliens ont rapporté que l’Egypte et Israël avaient échangé des projets de documents portant sur un accord de cessez-le-feu et de libération des détenus. Selon Times of Israël, la proposition égyptienne prévoirait la remise à Israël de 16 captifs, huit vivants et huit morts, en échange d’une trêve de 40 à 70 jours et de la libération d’un grand nombre de prisonniers palestiniens. Plus de 9.000 Palestiniens croupissent dans les geôles israéliennes.

Un haut responsable du Hamas a affirmé sous couvert de l’anonymat à l’AFP que son mouvement n’avait « reçu aucune nouvelle offre de cessez-le-feu », mais qu’il était « ouvert à toute nouvelle proposition » menant à un cessez-le-feu et au retrait israélien de Gaza.

Selon les médias palestiniens, l’occupation israélienne a intensifié ces dernières heures ses raids contre Rafah, Beit Lahia et Beit Hanoun. Tandis que son artillerie bombarde le nord du camp de Nusseirat. L’armée d’occupation a déclaré que sa 36e division a achevé le siège de Rafah en vue d’ouvrir le passage de Morag. Elle a achevé de prendre le contrôle de l’axe-clé de Morag, entre les villes de Rafah et de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, rapporte l’AFP.

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