L’agence a expliqué que « même si les alliés de Biden à l’étranger étaient tolérants envers son âge et avaient négligé certaines erreurs commises plus tôt, sa performance désastreuse lors du débat présidentiel a changé les calculs ». Bloomberg a ajouté que « les voix qui souhaitent que le plus vieux président américain se retire, puisqu’il a 81 ans, s’amplifient publiquement, non seulement dans le pays, mais aussi parmi les pays qui ont trouvé des excuses au cours des derniers mois et années pour la démission du président ».
L’agence a souligné que « cela survient alors que les capitales occidentales considèrent la possibilité d’un retour de l’ancien président américain Donald Trump à la Maison Blanche comme la plus grande menace ». Dans ce contexte, l’agence a ajouté que « les responsables européens sont fermement convaincus que Biden devrait se retirer au profit de quelqu’un qui a de meilleures chances de vaincre Trump et de préserver l’unité des alliés en Ukraine et dans l’OTAN ».
« La performance de Biden dans le débat n’a révélé que ce dont ils avaient été témoins pendant des mois », ont déclaré des personnes à l’agence, qui ont refusé de révéler leur identité tout en discutant des évaluations privées. « Le sommet de l’OTAN, qui doit être organisé par les États-Unis la semaine prochaine, a suscité des inquiétudes quant à la performance de Biden », selon Bloomberg, qui a indiqué que « tous ses mouvements, gestes et paroles seront surveillés dans une atmosphère impitoyable dans cet environnement. Il est certain que les éventuelles erreurs qu’il pourrait commettre lors des réunions à huis clos seront signalées par les personnes présentes, ce qui augmentera ses demandes de départ ».
Bloomberg a relevé que « lors de plusieurs sommets, à commencer par une réunion en 2022 dans les Alpes bavaroises en Allemagne, il était clair que le programme de Biden était considéré comme faible et que son âge avancé et son calendrier étaient pris en compte dans la planification ».
« Dans un monde idéal, les Européens souhaiteraient que l’approche de Biden selon laquelle l’Amérique est de retour se poursuive plutôt que la position l’Amérique d’abord adoptée par le président Trump, mais après avoir observé Biden lors du débat de la semaine dernière, de nombreux responsables sont devenus moins respectueux… Un haut diplomate de l’OTAN a déclaré, selon ce que rapporte l’agence, que « ses homologues américains ont reconnu qu’ils ne pouvaient pas tolérer de tels moments de la part du président, indiquant que la priorité des responsables américains « est de garantir que Biden ne soit pas mis en avant lors du sommet, en échange des problèmes qu’ils souhaitent que beaucoup d’entre eux se concentrent là-dessus. »
Dans son rapport, il fait également référence à une déclaration du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, dans laquelle il a déclaré penser que « Biden a un problème. Son mouvement est plus lent et il met plus de temps à répondre aux questions, et les élections américaines sont très importantes pour le monde entier ».
Dans le contexte des nombreux faux pas de Biden, le journal américain The New York Times a parlé d’un lapsus lorsqu’il a exprimé sa « fierté d’être la première femme noire à travailler avec un président noir « ! C’était lors de l’interview de Biden avec deux présentateurs de radio noirs, et cette interview était la première après le débat.
Déni…
Lors d’une interview télévisée sur la chaîne ABC, J. Biden s’est montré déterminé à rester dans la course à l’élection présidentielle, affirmant que « personne » n’était plus qualifié que lui pour battre Donald Trump en novembre. « Personne n’est plus qualifié que moi » pour « gagner » l’élection, a affirmé le démocrate de 81 ans, lors d’un tête-à-tête avec le journaliste George Stephanopoulos sur la chaîne américaine ABC. « Si le Seigneur tout-puissant descendait et disait ‘Joe, retire-toi de la course’, je me retirerais de la course, mais il ne va pas descendre », a-t-il ironisé.
Le journaliste a mis J. Biden sur le gril pendant vingt-deux minutes. « Est-ce que je peux courir le cent mètres en dix secondes ? Non. Mais je suis toujours en bonne forme », a assuré le président. « Êtes-vous plus fragile ? », a insisté M. Stephanopoulos. « Non », a fermement répondu l’octogénaire.
Interrogé sur sa piètre performance lors du débat face à D. Trump, il a évoqué une nouvelle fois un mauvais rhume. « J’étais malade. Je ne me sentais vraiment pas bien », a-t-il affirmé. Quant à la question de savoir s’il avait visionné sa prestation depuis, les spectateurs ont dû se contenter d’une réponse cryptique : « Je ne crois pas ».
Reconnaissant devant ses partisans que sa prestation lors du débat avait été “désastreuse”, il a lancé à la foule : « Depuis, il y a eu beaucoup de spéculations. Que va faire Joe ? « . Et d’enchaîner : « Voici ma réponse. Je suis candidat et je vais à nouveau gagner ».
Il y a une semaine de cela le comité de rédaction du prestigieux quotidien américain New York Times a appelé le président à se retirer de la course à la Maison Blanche après son face-à-face avec D. Trump, sur le plateau de CNN, qui a viré au désastre pour le président démocrate. Dans un éditorial publié vendredi soir et intitulé « pour servir le pays, le président Biden doit quitter la course » à la Maison Blanche, le New York Times a décrit l’actuel maitre à la Maison Blanche comme étant « l’ombre d’un dirigeant », après que le président de 81 ans a « échoué à son propre test », rapporte Euronews.
Sur le plateau de CNN, lors du premier face-à-face entre les deux candidats à la présidentielle, le président démocrate, est apparu à plusieurs reprises dépassé, confus, butant sur les mots, perdant le fil de sa pensée à de multiples reprises. « M. Biden a été un président admirable. Sous son commandement, la nation a prospéré et a commencé à relever une série de défis à long terme, et les plaies ouvertes par M. Trump ont commencé à se refermer. Mais le plus grand service public que pourrait rendre aujourd’hui M. Biden serait d’annoncer qu’il ne se représentera pas à l’élection », souligne le comité de rédaction qui rassemble des éditorialistes de renom.
Après sa prestation face à D. Trump, des membres du Parti démocrate ont remis en question la capacité de J. Biden à briguer un nouveau mandat, mais le principal intéressé a assuré vendredi qu’il pouvait « faire le boulot », recevant ainsi le soutien de deux de ses prédécesseurs Barack Obama et Bill Clinton. « Les mauvais débats, ça arrive. Croyez-moi, je le sais » a écrit B. Obama sur le réseau social X, appelant les électeurs à voter J. Biden en novembre prochain.
En dépit des critiques, l’actuel locataire du Bureau Ovale n’envisage pas de se retirer : « je ne parle pas aussi facilement qu’autrefois, je ne parle pas aussi aisément qu’autrefois, je ne débats pas aussi bien qu’autrefois », a admis le 29 juin J. Biden devant des militants en Caroline du Nord. Avant néanmoins d’ajouter : « je vous donne ma parole de Biden. Je ne me représenterais pas si je ne croyais pas, de tout mon cœur et de toute mon âme, que je peux faire ce boulot ».