Le raid dans la Bekaa a coïncidé avec la poursuite du nivellement des terres et de la destruction d’habitations dans plusieurs villages frontaliers du sud du Liban.

Il y a deux jours, Najib Mikati, Premier ministre intérimaire libanais, a exigé la fin des violations israéliennes et le retrait immédiat des zones frontalières dans lesquelles l’armée libanaise a pénétré, lors de sa visite dans la ville d’al-Khiam, dans le sud du pays. Un appel resté sans écho. Les violations israéliennes de l’accord de cessez-le-feu se poursuivent, deux civils sont tombés en martyrs et un troisième a été blessé, lundi soir, dans une frappe aérienne menée par des drones israéliens sur la localité de Taybeh au sud du Liban, près de l’école publique.

L’accord de cessez-le-feu de 60 jours est entré en vigueur à l’aube du 27 novembre entre le Liban et l’occupation israélienne, après une guerre de 66 jours au cours de laquelle Israël n’a pu occuper aucun village libanais en raison de violents affrontements avec les combattants de la Résistance islamique Hezbollah au sud du Liban.

Les Pager qui mythifient le Mossad

Le journal Haaretz a révélé la raison pour laquelle le chef du Mossad, David Barnea, a officiellement reconnu sa responsabilité dans l’opération Pager contre le Hezbollah et a constaté qu’elle a réalisé un objectif clair, à savoir « renforcer les relations publiques du Mossad ». Le média israélien a estimé que cela « élève son statut, renforce le moral de l’organisation et sert indirectement les intérêts du Premier ministre Benjamin Netanyahu ».

« Lorsque Netanyahu a révelé l’opération il y a un mois, dans le but de se faire une publicité , lorsqu’il a laissé entendre que son gouvernement était derrière l’opération, le chef du Mossad a saisi l’occasion pour permettre au monde d’entrevoir les activités secrètes », a souligné Haaretz.

Le journal a estimé que « les détails de l’opération des Pagers a auparavant été soumis à un contrôle strict de la censure militaire, pour des raisons de sécurité nationale, mais Barnea a facilité la coopération exclusive avec le programme 60 Minutes sur CBS », estimant que « cela améliorerait la force de dissuasion israélienne et mène une guerre psychologique contre ses adversaires. »

Le média a affirmé que « la décision de Barnea a surpris d’anciens hauts responsables du Mossad ». L’un d’eux a commenté, s’adressant à Haaretz, en disant : « C’est juste de la vantardise pour le plaisir de se montrer, et cela n’a certainement pas d’effet dissuasif ».

Le journal israélien a noté que « cette mesure détourne l’attention de sa responsabilité (de Barnea) dans les échecs du 7 octobre », ajoutant qu’elle « sert politiquement Netanyahu, car elle le présente comme victorieux dans la campagne contre le Hezbollah ». Et indiqué que « le système de surveillance semble, dans de nombreux cas, servir d’outil pour promouvoir les intérêts de l’establishment sécuritaire et du Premier ministre », tandis que certains estiment « qu’il donne la priorité à la sécurité nationale ».

Dans ce contexte, Haaretz a souligné « qu’il est clair pour la communauté internationale, lorsque les téléavertisseurs ont explosé, qu’Israël était derrière tout cela. Mais comme d’habitude, les médias israéliens ont été entravés par la censure et ont été contraints de s’appuyer sur une expression éculée selon des rapports étrangers. »

Le journal s’est interrogé sur l’objectif stratégique de la révélation d’une telle opération, qui « ressemble plus à un exercice d’autopromotion qu’à un effort calculé pour renforcer la sécurité israélienne ». Il a révélé que « le rapport de CBS a contribué à provoquer des tensions entre le chef du Mossad et le chef d’état-major, Herzi Halevy, et a ainsi conduit à une tension accrue dans les relations au sein de l’establishment de la défense israélienne, car il a confirmé que « le mérite de l’opération revient au Mossad seul ».

Le 17 septembre 2024, l’occupation israélienne a lancé une agression électronique criminelle au cours de laquelle des milliers de téléavertisseurs sans fil, utilisés par des civils et des militants du Hezbollah, ont explosé dans la banlieue sud de Beyrouth, dans le sud du Liban et la Bekaa, jusqu’en Syrie, provoquant des dizaines de martyrs. Plus de 3 000 personnes ont été blessées, la plupart aux yeux, aux mains et à l’abdomen.

Le 10 novembre, B. Netanyahu a admis, selon la Société de radiodiffusion israélienne, que « les deux attentats à la bombe et l’assassinat de (Sayyed) Hassan Nasrallah ont été perpétrés malgré l’opposition de hauts responsables de l’establishment de la sécurité ».

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