Face à une montée en puissance des offres d’emplois et des compétences en IA, sur des marchés comme ceux des États-Unis, Singapour ou encore le Luxembourg, le Maroc qui ne dispose de véritable stratégie pour exploiter son potentiel en la matière risque de rater le virage… Au cœur des politiques publiques, des réformes législatives, du marché du travail et des applications scientifiques et médicales, l’IA est en pleine explosion.

Le rapport, issu du projet « étude de l’IA pour cent ans » de l’Université de Stanford, souligne qu’en 2024, des pays comme Singapour et le Luxembourg ont vu la part des offres d’emploi liées à l’IA grimper respectivement à 3,2 % et 2 % des offres professionnelles totales, des taux bien supérieurs à ceux observés dans d’autres régions du monde. Les États-Unis, pour leur part, ont enregistré une hausse significative des emplois liés à l’IA, passant de 1,4 % en 2023 à 1,8 % en 2024, marquant ainsi un tournant dans l’économie américaine vers un modèle basé sur la connaissance et l’innovation. Cette dynamique est également visible dans d’autres régions du globe, avec des pays comme l’Inde et le Costa Rica enregistrant des croissances spectaculaires de la concentration des talents en IA, respectivement de 252 % et 240 % depuis 2016.

En revanche, le Maroc, bien que témoignant d’un intérêt croissant pour l’IA, n’apparaît toujours pas parmi les pays qui émergent dans ce domaine. Le rapport révèle que le Royaume demeure largement absent des classements mondiaux en raison de la faiblesse des données locales concernant le marché de l’emploi lié à l’IA. Cela sans évoquer, bien sûr, les conditions de l’essor telles que l’infrastructure législative, scientifique et académique toujours défaillantes pour en faire un levier dans l’essor des politiques publiques.

Le rapport souligne également l’importance des législations nationales dans la régulation de l’IA. En effet, des pays comme la France, le Canada, la Corée du Sud et le Brésil ont déjà mis en place des législations complètes et adaptées pour encadrer l’utilisation de l’IA, garantissant ainsi une transition maîtrisée vers un avenir numérique. Le Maroc, de son côté, peine à établir des lois claires et cohérentes sur le sujet, malgré les efforts engagés dans d’autres secteurs technologiques.

Face à ce constat, le rapport de l’Indice incite les pays à investir massivement dans des infrastructures législatives et éducatives adaptées. Une telle démarche pourrait positionner le Maroc comme un acteur stratégique dans le domaine de l’IA sur la scène internationale.

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