Dans son discours, le nouveau président iranien a de nouveau dénoncé le soutien des pays occidentaux et des États-Unis au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, très applaudi il y a quelques jours au Congrès américain.   « Ceux qui fournissent les armes aux tueurs d’enfants de Gaza ne peuvent donner des leçons d’humanisme aux autres, dénonce le président iranien. Personne dans me monde n’accepte que le chef du régime qui mène la guerre contre les femmes et les enfants à Gaza et leur verse des bombes sur la tête soit encouragé et soutenu. » M. Pezeshkian a été très applaudi par les députés qui ont crié « mort à l’Amérique » et « mort à Israël».

Ismaël Haniyeh, chef politique du Hamas qui a pris Massoud Pezeshian dans ses bras après le discours , et Ziyed Nakhala, chef du Jihad islamique ainsi que le numéro deux du Hezbollah libanais ont fait le déplacement, alors que les pays européens ont boudé la cérémonie en n’envoyant aucun représentant à Téhéran.

En recevant les dirigeants palestiniens, le président iranien a affirmé que l’Iran allait poursuivre son soutien aux Palestiniens et groupes de la résistance. Enfin, il a affirmé que son gouvernement était prêt à un dialogue avec les Occidentaux pour la levée des sanctions et une normalisation des relations économiques, mais que l’Iran ne se soumettra pas aux pressions.

La cérémonie de prestation de serment faisait suite à l’approbation officielle du nouveau président par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, dimanche, conformément à l’article 110 de la Constitution iranienne.

    Le vétéran réformateur et chirurgien cardiovasculaire, âgé de 69 ans, a battu son rival conservateur et ancien chef de l’organe de sécurité, Saeed Jalili, lors du second tour de l’élection présidentielle, le 5 juillet.

    Après avoir prêté serment devant le président du Parlement, Mohammad Baqer Qalibaf, le chef de l’Etat iranien a prononcé un discours dans lequel il a exposé ses priorités en matière de politique interne et étrangère. Il a déclaré que l’élection présidentielle et la formation d’un nouveau gouvernement avaient offert une « nouvelle opportunité » à l’Iran et au monde, décrivant son équipe gouvernementale comme un « gouvernement d’unité nationale ». Il a affirmé que le monde devait profiter de cette « occasion unique » pour trouver des solutions aux problèmes régionaux et internationaux en collaboration avec un « Iran puissant, pacifique et digne ».

    M. Pezeshkian a assuré que son gouvernement viserait « un progrès et un développement justes et durables » pour l’Iran et améliorerait la situation économique et la qualité de vie de la population du pays. Il s’est également engagé à « défendre fermement les intérêts et les droits de l’Iran » sur la scène internationale, tout en donnant la priorité au renforcement des relations avec les pays voisins, dans la lignée du gouvernement précédent. « Mon gouvernement aspire à une région forte où tous les pays voisins peuvent coopérer au développement économique, au progrès et à l’amélioration des conditions de vie des générations futures », a-t-il déclaré.

    M. Pezeshkian a également critiqué Israël pour son offensive dévastatrice contre la Bande de Gaza, déclarant que le « chef d’un régime qui combat les femmes et les enfants de Gaza et largue des bombes sur eux » ne devrait pas être applaudi, faisant référence au récent discours du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu devant le Congrès américain. « On ne peut pas se prétendre humain et rester silencieux face à tant d’atrocités », a-t-il déclaré, appelant de ses vœux un monde où le « peuple de Palestine serait libéré de l’occupation, de l’oppression et du génocide ».

    Dans les prochains jours, le président réformateur soumettra son gouvernement à l’approbation du parlement, dominé par les conservateurs, ce qui, selon les experts, constituera son premier grand défi. Il a déjà nommé Mohammad Reza Aref, un vétéran de la politique réformiste, comme premier vice-président. Le président iranien a appelé à la coopération entre les nations islamiques pour mettre fin à l’oppression des musulmans.

    La veille lundi, lors d’une rencontre à Téhéran avec Mohammad Abdel-Salam, porte-parole du mouvement de résistance yéménite Ansarullah, M. Pezeshkian, a appelé les nations musulmanes à coopérer afin de mettre un terme à l’oppression des musulmans. Ila salué les opérations menées par les forces yéménites en soutien aux Palestiniens faisant l’objet d’une guerre génocidaire menée par le régime israélien dans la bande de Gaza.« Les actions effectuées par le Yémen en soutien à la nation palestinienne sont très importantes et efficaces, et ont clairement fait pression sur le régime de Tel-Aviv et ses partisans », a-t-il ajouté, rapporte la chaine iranienne francophone PressTV.

    « La persévérance de la nation yéménite face aux pressions et aux inimitiés des puissances arrogantes est précieuse et louable », a-t-il ajouté. « Si tous les pays musulmans s’unissent et agissent de manière coordonnée, ils pourront contrecarrer les complots des ennemis; l’unité et la cohésion renforcent la puissance des pays islamiques ».

    Se référant aux liens entre Téhéran et Sanaa, M. Pezeshkian a espéré que les relations seraient encore plus renforcées à l’avenir.

    Mohamed Abdel-Salam, arrivé lundi dans la capitale iranienne pour participer à la cérémonie de prestation de serment, a quant à lui salué les liens forts et profonds entre les deux pays. « J’espère que notre coopération s’élargira davantage pour servir les intérêts mutuels », a-t-il déclaré. Au demeurant, il a souligné que « le Yémen continuera à se coordonner avec l’Iran dans divers domaines dans le but de faire front aux défis communs ».

    Par ailleurs, la chaîne de télévision Al Masirah, citant lundi M. Abdel-Salam, a annoncé que Sanaa était prêt à se ranger aux côtés du Liban face aux menaces des agresseurs sionistes. Le correspondant de la chaîne a souligné que la position du Yémen sur les invasions israéliennes de la Palestine ou du Liban était « parfaitement claire ».

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