Dans un discours télévisé, le guide suprême de la Révolution islamique en Iran a déclaré que « malgré tout ce bruit et ces allégations, le régime sioniste était au bord de l’effondrement total et écrasé sous les coups de la République islamique. » Et de renchérir que « les États-Unis sont entrés en guerre immédiatement après avoir pressenti que l’entité sioniste ne survivrait pas sans leur intervention.»
Sayed Khamenei a affirmé que « l’agression américaine n’avait abouti à aucun résultat notable », indiquant que « la République islamique a porté un coup décisif aux USA et a prouvé sa capacité à affronter les plus grandes puissances mondiales.»
Le numéro un iranien a adressé sa « deuxième félicitation pour la victoire de l’Iran bien-aimé sur le régime américain. » Et de poursuivre : « Ma troisième félicitation concerne l’extraordinaire unité du peuple iranien. Une nation de près de 90 millions d’habitants s’est unie, d’une seule voix, épaule contre épaule, pour soutenir résolument ses forces armées.
La nation iranienne a démontré sa singularité et a prouvé qu’en cas de besoin, sa voix unique sera entendue. Sur un ton d’avertissement, il a enchainé que « toute agression contre l’Iran aura un prix très élevé…le régime sioniste n’aurait jamais imaginé recevoir de tels coups de la part de la République islamique. » Et d’assurer que les forces armées « ont pu contourner les différentes défenses ennemies et frapper de nombreuses cibles au cœur de ses positions. »
A ses yeux, « le président américain exagère les événements d’une manière sans précédent, ce qui reflète le besoin des États-Unis de telles allégations. Le président américain se cache derrière des allégations pour dissimuler la vérité. »
Si, ajoute-il, « le président américain a déclaré dans l’un de ses discours que l’Iran devait capituler, et cette déclaration le dépasse », rien ne l’a empêché de tenter d’exagérer « l’impact de la frappe américaine sur l’Iran et ses installations nucléaires, pour finalement découvrir plus tard que ces n’ont pas atteint leurs objectifs. » Et le leader iranien de souligner que « l’accès de la République islamique à des centres américains vitaux comme la base aérienne d’Al-Udeid n’est pas accidentel », relevant que « l’agression américaine contre nos installations nucléaires n’a atteint aucun des objectifs de l’ennemi ». Il a rappelé que le fait de « minimiser la frappe iranienne sur la base aérienne d’Al-Udeid vise à dissimuler la vérité, et le temps révélera l’étendue des pertes ennemies. »
« L’Iran, qui possède toute la grandeur, la détermination et la résilience nationale, ne se soumettra ni ne capitulera, comme le prétend Trump », a lancé le numéro un iranien. Révélant que « l’objectif des États-Unis a toujours été de faire plier l’Iran, un objectif que les présidents américains précédents n’ont jamais évoqué, contrairement au président actuel ».
« L’insulte proférée par les Américains au peuple iranien ne se réalisera pas. Notre peuple est grand, notre État est fort et notre civilisation est imprégnée d’histoire. Notre peuple est victorieux et honorable, et le restera, grâce à Dieu et à sa puissance », a conclu l’Ayatollah Khamenei.
La veille mercredi, Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères, a déclaré que l’acceptation unilatérale par le régime israélien d’un accord de cessez-le-feu proposé par les États-Unis et l’intervention de Washington dans l’agression anti-iranienne de 12 jours témoignent de la défaite de Tel-Aviv face à la République islamique d’Iran.
Dans une interview à l’agence de presse Tasnim, le chef de la diplomatie iranienne a assuré que « l’intervention des États-Unis dans la guerre était un signe de la défaite du régime sioniste et de son incapacité à poursuivre le conflit. Ils pensaient naïvement que l’Iran capitulerait après l’intervention de Washington, mais lorsqu’ils ont constaté que notre riposte, avec les missiles Kheybar Shekan de troisième génération, était bien plus puissante et décisive qu’ils ne l’avaient imaginé, ils ont fait marche arrière et proposé un cessez-le-feu par le biais de médiateurs ».
Comme il a souligné que « l’acceptation du cessez-le-feu par l’Iran visait à maintenir sa supériorité morale et ses valeurs. Cette décision est fondée sur la création d’une nouvelle approche de la politique étrangère iranienne qui s’appuie sur les valeurs régionales et islamiques ».
Interrogé sur la réponse de l’Iran si le cessez-le-feu ne tenait pas et qu’Israël ou les États-Unis poursuivaient leur agression malgré les signaux de négociation, le haut diplomate a déclaré que la défense robuste de la République islamique pendant 12 jours témoignait de la puissance de ses missiles sophistiqués et de sa volonté d’apporter une réponse « plus forte » et « plus décisive » à toute agression future. « Nous avons fait la démonstration d’une résistance très forte ; contrairement à ce que le régime agresseur avait imaginé, qui pensait que ses premières frappes mettraient l’Iran à genoux dès les premiers jours, cela n’a pas été le cas. Au contraire, la puissance de feu de l’Iran a augmenté de jour en jour et sa volonté s’est renforcée. La précision de nos missiles a augmenté, et les récents développements ont prouvé que l’Iran est toujours fort », a-t-il déclaré.
Saluant les sacrifices du peuple iranien au cours des 12 derniers jours, Araghchi a déclaré : « Aujourd’hui, nous assistons à une véritable unité nationale et à une résistance populaire généralisée ; malgré les défis de la guerre, les souffrances, les martyrs, les blessures et les peurs, je suis convaincu que la nation et le gouvernement iraniens défendront jusqu’au bout l’intégrité, la souveraineté, l’indépendance, les intérêts du pays et ses acquis. »
Quant à la question de savoir si l’agression israélo-américaine pourrait affaiblir la volonté de l’Iran de poursuivre son programme nucléaire, notamment dans le domaine de l’enrichissement de l’uranium, le chef de la diplomatie iranienne a déclaré que celle-ci ne ferait que se renforcer. « Au contraire, ses effets seront positifs et renforceront notre volonté. Nous avons déployé de grands efforts pour parvenir à cette technologie. Nos scientifiques ont sacrifié leur vie pour elle. Notre nation a subi des sanctions à cause de cela, et une guerre nous a même été imposée à ce sujet. Par conséquent, personne en Iran n’est prêt à abandonner cette technologie », a-t-il affirmé. A. Araghchi a souligné que le programme nucléaire iranien était transparent et supervisé par l’Agence internationale de l’énergie atomique.
A souligner que le commandant en chef du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), le général de division Mohammad Pakpour, a fait aussi une sortie mercredi. En affirmant que « l’Iran n’hésiterait pas à riposter par la force à toute agression israélienne ou américaine », soulignant que « les forces iraniennes sont au plus haut niveau de préparation ». Ajoutant que « l’Iran est prêt à riposter par la force à toute erreur de l’ennemi, comme il l’a fait au cours des 12 derniers jours de la guerre » il a également affirmé que « les dirigeants iraniens n’ont jamais fait confiance à cet ennemi brutal », soulignant que « la confiance ne sera jamais une option et que la défense de la souveraineté nationale est un devoir indéfectible ».
Le ministère iranien du Renseignement a également annoncé mener « une lutte acharnée et multidimensionnelle contre des agences de renseignement hostiles, notamment le Mossad israélien, la CIA américaine et le MI6 britannique ». Il a noté s’appuyer sur « des réseaux de renseignement spécialisés pour recueillir des informations sensibles et stratégiques », précisant que « ses opérations de surveillance incluent des activités liées aux négociations nucléaires indirectes et au comportement de l’administration Trump ».
Le ministère a révélé avoir fourni des évaluations précises des renseignements aux plus hauts dirigeants du pays, fondées sur une analyse des mouvements des adversaires régionaux et internationaux.
Mardi, le président iranien Massoud Pezeshkian a annoncé que « son pays ne violerait pas le cessez-le-feu tant que l’entité israélienne y adhérerait », affirmant la « volonté de Téhéran d’engager des négociations pour défendre les droits de son peuple ».
A rappeler que les frappes US contre le sites nucléaires iraniens continuent d’alimenter la polémique aux Etats-Unis, comme ailleurs. Pour faire taire les voix discordantes, John Ratcliffe, directeur de la CIA, et Tulsi Gabbard, directrice du renseignement national, ont chacun affirmé – à quelques heures d’intervalle – que de nouvelles informations prouvaient que les installations nucléaires iraniennes avaient bel et bien été détruites.
Les deux responsables ont ainsi conforté l’offensive médiatique de la Maison Blanche pour contredire l’hypothèse selon laquelle les frappes n’avaient eu qu’un impact limité. Mais ces déclarations soulèvent également des interrogations puisque ni T. Gabbard ni J. Ratcliffe n’ont donné de détails sur les renseignements évoqués, ni sur leur origine, ni sur le moment où ils auraient été obtenus.