Lors d’un entretien avec l’agence Tass, Leonid Passetchnik a indiqué que la mission de son pays est de libérer cette ville ainsi que celle de Lisitchank où sont attroupés quelque 10 000 combattants ukrainiens appartenant à diverses formations. « Le tiers de (la superficie de) Severodonetsk est entre les mains des forces de Lougansk », a-t-il indiqué soulignant que « les combats se déroulent dans les zones résidentielles et l’assaut n’avance pas selon la vitesse prévue ».
Selon lui, il faut surtout préserver les infrastructures de la ville autant que possible mais les objectifs du coté ukrainien sont à l’inverse.
« Ils utilisent la tactique de se cacher derrière les habitants à Severodonetsk depuis le début de l’opération militaire », a-t-il souligné.

L’AFP a pour sa part rapport à la version de l’armée ukrainienne. « Du côté de Donetsk, l’ennemi attaque nos troupes au mortier, à l’artillerie et au lance-grenade le long de la ligne de front. Les efforts se concentrent sur la prise de contrôle de Severodonetsk », a indiqué Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk. « La situation est ultra-compliquée. Une partie de Severodonetsk est contrôlée par les Russes », a-t-il ajouté tout en soulignant que les Russes « ne peuvent pas avancer librement » face à des combattants ukrainiens qui « restent toujours » dans la ville.

Selon le ministère britannique de la Défense, « les bombardements intensifs se poursuivent, avec de probables combats de rue dans les alentours » de la ville.

L’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW) suggère pour sa part que les Russes contrôleraient le nord-est et le sud-est de la ville et poursuivraient leur progression. Les combats font rage au sud de la ville, à Toshkivka, Ustynivka, Voronove, Borivske et Metolkine. Selon l’AFP, l’institut juge aussi crédible la thèse d’une prise de contrôle russe de la rive sud de la rivière Siverskyi Donets, à l’exception de la partie qui traverse Severodonetsk.

Les forces ukrainiennes ont affirmé regagner du terrain notamment dans la région autour de Kherson, ville proche de la Crimée passée sous contrôle russe début mars. « L’ennemi a quitté le village de Mykolaïvka, dans le nord de la région de Kherson », affirme un bulletin de l’armée ukrainienne, cité par l’AFP.

Reprises des exportations ?

En outre, un premier navire commercial, chargé de métal, a quitté le port ukrainien de Marioupol, conquis par les forces russes, pour rejoindre Rostov-sur-le-Don en Russie, a annoncé mardi le dirigeant prorusse Denis Pouchiline.
« Ce nœud de transport est très important pour le Donbass », a-t-il ajouté. « C’est un port très important sur la mer d’Azov et le seul où l’on peut transborder tous types de marchandises y compris en hiver ».

Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a annoncé mardi 31 mai que la Russie pouvait garantir la traversée de la mer Noire par les navires de céréales vers la Méditerranée, à condition que Kiev résolve le problème du déminage de ses eaux territoriales. S. Lavrov s’exprimait lors d’une conférence de presse tenue avec son homologue bahreïni, Abdul Latif bin Rashid Al Zayani, à Manama. Le chef de la diplomatie russe a ajouté que la Russie faisait tout ce qui était en son pouvoir pour résoudre la crise alimentaire dans le monde, a apporté la chaîne d’information Russia Today.

Le ministère britannique de la Défense a annoncé, il y a deux jours, que la Russie « avait demandé à l’Ukraine de déminer la zone autour du port d’Odessa (sud), pour permettre le passage des navires ». La défense britannique a déclaré que l’Ukraine avait déployé des mines navales uniquement pour contrer les menaces persistantes des Russes de lancer une offensive depuis la mer Noire.

S. Lavrov a noté que Moscou avait pris des mesures pour la libre exportation de céréales ukrainiennes depuis plus d’un mois, mais il est important de s’assurer que Kiev sécurisera ses ports. « Nous avons parlé en détail de la situation en Ukraine. À la demande de nos amis, nous avons rendu compte en détail des derniers développements, y compris la situation alimentaire, et avons parlé des mesures prises par la partie russe pendant plus d’un mois, ce qui garantit la libre exportation de céréales ukrainiennes par les navires, qui sont amarrés actuellement dans les ports ukrainiens », a fait savoir le ministre russe. « Mais pour cela, il faut que les représentants ukrainiens déminent les côtes situées dans la mer territoriale de l’Ukraine », a-t-il ajouté.

Pour rappel, la Russie a lancé son «opération militaire spéciale» en Ukraine le 24 février 2022. Selon le président russe, cette offensive vise à «démilitariser» et «dénazifier» l’Ukraine et à porter secours aux Républiques autoproclamées du Donbass (reconnues par Moscou), dont les populations seraient menacées de «génocide». Kiev et les Occidentaux, de leur côté, dénoncent une guerre d’invasion et ont multiplié les sanctions antirusses.

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