« Maintenant, la géographie est différente. Il ne s’agit pas seulement de la RPD [République populaire de Donetsk] et de la RPL [République populaire de Lougansk], mais aussi des régions de Kherson et Zaporojié et d’un certain nombre d’autres territoires », a déclaré mercredi 20 juillet S. Lavrov, à propos de l’opération militaire russe en Ukraine lancée en février dernier, qui s’était concentrée sur le Donbass. Les régions de Kherson et Zaporojié, elles, se trouvent au sud de l’Ukraine.

« A mesure que l’Occident, avec une sorte, je dirais, de colère impuissante ou dans le désir d’aggraver la situation le plus possible, fournit à l’Ukraine des armes à portée de plus en plus longue […] Eh bien, cela signifie donc que les tâches géographiques seront repoussées encore plus au-delà de la ligne actuelle », a complété le ministre russe, lors d’un entretien accordé à la rédactrice en chef monde de RT. Pour S. Lavrov, la Russie ne peut pas tolérer la présence d’armes dans les territoires sous contrôle de Kiev, qui constitueraient « une menace directe» pour le territoire de la Russie ou des deux républiques du Donbass.

Le chef de la diplomatie russe a estimé également que les conditions pour des négociations avec l’Ukraine n’étaient pas réunies pour l’heure. Il a expliqué cet état de fait par l’attitude de Kiev et de ses alliés, dont il estime qu’ils tentent d’éloigner l’Europe de la Russie.

Rappelant que Moscou avait consenti aux négociations réclamées par les dirigeants ukrainiens au début de l’offensive militaire russe, S. Lavrov a estimé que les premiers rounds de discussion avaient révélé «l’absence de volonté chez la partie ukrainienne de mener une discussion sérieuse sur quoi que ce soit».

Et le ministre russe de poursuivre en évoquant la position défendue par Olaf Scholz, Boris Johnson, Ursula von der Leyen ou encore Josep Borrel, selon laquelle l’Ukraine ne devrait « pas négocier maintenant, car ses positions sont faibles sur le front », mais devrait se renforcer sur le champ de bataille dans un premier temps. « Ce sont des discours hypocrites, ce n’est qu’un décor», a ajouté le patron de la diplomatie russe qui voit dans cette attitude une volonté de pousser l’Europe à la confrontation avec la Russie. «Nos collègues américains, nos collègues britanniques – c’est une chose anglo-saxonne ça – avec le soutien actif des Allemands, des Polonais et des Baltes, veulent vraiment faire de cette guerre une véritable guerre et provoquer un conflit entre la Russie et les pays européens», a encore affirmé S. Lavrov. « Je n’ai aucun doute que les Ukrainiens ne seront pas autorisés à négocier jusqu’à ce que les Américains décident », a-t-il rappelé.

Enfin, au sujet des sanctions qui se multiplient contre Moscou, notamment dans le domaine énergétique, S.Lavrov a souligné que la Russie n’aurait aucun «problème particulier» à réorienter ses exportations de gaz. « Dans la situation actuelle, 50% du volume destiné à [Nordstream 2] a déjà été réservé pour notre consommation intérieure, à la fois pour le chauffage, pour l’industrie chimique et pour d’autres tâches industrielles. Nous nous réorientons sans perte majeure, je n’en doute pas, nous avons un acheteur, il y a un marché », a noté le ministre.

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