« Nous avons de bonnes relations avec le Maroc », a-t-elle déclaré, ajoutant devant les eurodéputés qui examinaient sa candidature, que le royaume « peut nous aider et nous pouvons l’aider ». Ces affirmations interviennent un mois après les arrêts de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), rendus le 4 octobre, excluant le Sahara occidental des accords agricole et de pêche signés en 2019 entre le Maroc et les Vingt-Sept.
Pour rappel, l’UE a déjà conclu des partenariats dans la lutte contre l’immigration irrégulière avec la Tunisie et l’Égypte, respectivement en juin 2023 et mars 2024, en échange d’aides financières : 900 millions d’euros destinés à Tunis et 7,4 milliards d’euros pour Le Caire. Ces accords, dénoncés par les ONG des droits de l’Homme, prévoient « un engagement total de la part » des deux États arabes « pour contrôler l’immigration clandestine, à travers le renforcement des frontières, la lutte contre le trafic d’êtres humains et l’aide au retour ».
Le Maroc a toujours manifesté sa disposition à réadmettre ses ressortissants en situation irrégulière en Europe. Une position réaffirmée par Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, la semaine dernière dans les colonnes de l’hebdomadaire Le Point. « Aujourd’hui, nous cherchons à accélérer l’émission des laissez-passer en coordination avec les autorités françaises, afin d’assurer une identification rapide et faciliter le retour des migrants irréguliers. Selon les orientations des hautes autorités marocaines, les consulats ont reçu des instructions pour collaborer étroitement avec les préfectures de police et optimiser ce processus », a relevé le chef de la diplomatie marocaine.
En revanche, le royaume a rejeté toutes les offres d’accueil dans des centres les migrants irréguliers porteurs d’autres nationalités, ayant transité par son territoire pour accéder à l’espace européen. « Le Maroc est généralement contre toutes sortes de centres (de rétention pour les migrants, ndlr). Cela fait partie de notre politique migratoire et c’est une position au nom de la souveraineté nationale », avait affirmé le chef de la diplomatie en octobre 2018, à un média allemand. Une position que N. Bourita avai défendu quelques mois plus tôt à l’issue d’entretiens, tenus en juin à Rabat, avec Josep Borrell, ex-ministre espagnol des Affaires étrangères à l’époque.