Pour l’ONU, Israël « semble infliger aux Palestiniens » des conditions de vie « incompatibles avec leur existence continue en tant que groupe à Gaza ». Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, a appelé mardi la communauté internationale à faire cesser une « catastrophe humanitaire » dans la bande de Gaza, où Israël empêche l’aide de parvenir. « Des efforts internationaux concertés doivent être déployés pour empêcher cette catastrophe humanitaire d’atteindre un nouveau niveau inégalé », a exhorté le diplomate onusien ajoutant, dans son communiqué, qu’« Israël semble infliger aux Palestiniens à Gaza des conditions de vie de plus en plus incompatibles avec leur existence continue en tant que groupe à Gaza ».

Citant une source de sécurité de haut rang, Israel Hayom assure que Benjamin Netanyahu « prévoit de mettre fin à la guerre à Gaza d’ici octobre 2025 ». La source a souligné au journal israélien qu’il s’agissait d’un « délai final », expliquant que « la logique veut que la guerre ne dure pas plus de deux ans ». Plus, ajoute-t-elle, « si les conditions sont réunies et que nous atteignons nos objectifs, la bataille pourrait même se terminer avant cela ».

Lundi, les Brigades al-Qods, branche militaire du Jihad islamique, ont publié une vidéo intitulée « La seule voie », message concernant les captifs israéliens détenus dans la bande de Gaza. « Le seul moyen pour récupérer vos captifs est de se retirer de Gaza, de mettre fin à l’offensive et s’impliquer dans une transaction d’échanges sérieuse », énonce l’enregistrement par la voix d’un combattant. La vidéo comprend des images de manifestations des israéliens exigeant un accord d’échange de prisonniers, des extraits de discours du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans lesquels il s’engage à les récupérer par la pression militaire. Elle comprend aussi des images des captifs, tirées de clips précédents et publiés précédemment et dans lesquels ils réclament leur libération par les négociations.

A signaler qu’Israël a libéré le secouriste palestinien détenu depuis une fusillade mortelle perpétrée en mars par des soldats israéliens contre des secouristes dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mardi le Croissant-Rouge palestinien. Aux petites heures du 23 mars, quelques jours après la reprise de leur offensive contre la bande de Gaza, des militaires israéliens avaient assassiné 15 secouristes en tirant sur des équipes de la Défense civile et du Croissant-Rouge près de Rafah.Deux secouristes avaient survécu à la fusillade, l’un d’eux étant Assaad Al-Nsasrah qui était détenu depuis par les autorités de l’occupation israéliennes.Les victimes étaient huit membres du Croissant-Rouge, six membres de la Défense civile à Gaza et un membre de l’Unrwa, agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens.La fusillade avait soulevé une vague d’indignation internationale, Volker Türk, le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, évoquant un possible « crime de guerre ».

Dans sa première version des faits, une source militaire israélienne avait déclaré que les véhicules visés par les tirs se déplaçaient « de manière suspecte », « sans phares ni signaux d’urgence » et transportaient des terroristes appartenant au Hamas et au Jihad islamique, ce qui en faisait des « cibles légitimes ». L’armée d’occupation avait annoncé que « neuf terroristes avaient été éliminés lors de l’attaque et que six des 15 médecins palestiniens tués étaient des agents du Hamas », sans fournir aucune preuve de cette affirmation.

Mais les images obtenues d’une vidéo extraite du téléphone de l’un des secouristes décédés et publiées par les médias ont montré que tous les véhicules avaient leurs phares et leurs signaux d’urgence allumés, et que leurs emblèmes étaient clairement visibles.L’armée israélienne a alors changé de version, admettant le 20 avril des « fautes professionnelles », « désobéissances » et « malentendus » en lien avec la fusillade. Elle a annoncé le limogeage d’un officier, et « regretté » les victimes collatérales. Son enquête a en revanche conclu que les soldats israéliens n’avaient pas ouvert le feu « à l’aveugle » et « n’a mis au jour aucun indice étayant les allégations d’exécution ». La Défense civile à Gaza et le Croissant-Rouge palestinien ont rejeté les conclusions de l’enquête ; la première a accusé l’armée israélienne d’ « exécutions sommaires », et le second a fustigé un rapport « truffé de mensonges ».

A rappeler que Tel-Aviv accorde peu de cas à la réunion à La Haye de la Cour de justice internationale (CIJ) sur la question de l’aide, à la demande de 40 États et d’organisations internationales, pour donner un avis sur les obligations légales d’Israël vis-à-vis de l’aide humanitaire. Cela fait 59 jours que pas un camion d’aide humanitaire n’a pu pénétrer la bande de Gaza où vivent plus de deux millions de Palestiniens. Le droit international interdisant l’usage de l’arme de la faim.

Les audiences eu cours desquelles 44 Etats et 4 organisations internationales vont se prononcer se poursuivront jusqu’au 2 mai . Dont les États-Unis, la Chine, la France, la Russie, l’Arabie saoudite, ainsi que la Ligue arabe, l’Organisation de la coopération islamique et l’Union africaine.

Le gouvernement israélien a décidé de ne pas participer aux audiences de la CIJ à La Haye. Elinor Hammarskjöld, conseillère juridique du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé qu’Israël avait des obligations en tant que puissance occupante, notamment en garantissant la sécurité du personnel médical et en facilitant le travail des organisations humanitaires pour protéger la vie des civils.

Dans sa déclaration devant la Cour, elle a souligné qu’en tant que puissance occupante, Israël est tenu de garantir les besoins humanitaires dans les territoires occupés et de gérer les zones sous son contrôle conformément au droit international. Elle a également déclaré qu’Israël avait violé ses obligations concernant l’immunité du personnel de l’ONU et a réaffirmé la position de l’organisation contre toute ingérence extérieure dans le fonctionnement des agences internationales.

Le Programme alimentaire mondial, qui distribue des repas à des dizaines de milliers de personnes, a épuisé ses réserves, et prévient que « la population est à bout de force ». Elle est « au bord du gouffre », estiment les Nations Unies. Médecins sans frontières déclare de son côté que la bande de Gaza est devenue « une fosse commune » pour les Palestiniens et ceux qui leur viennent en aide.

L’ONG Amnesty International affirme, dans son rapport annuel diffusé mardi, que « le monde assiste sur ses écrans à un génocide en direct ». « L’année 2024 restera dans les mémoires comme celle d’une occupation militaire israélienne plus éhontée et meurtrière que jamais », écrit Agnès Callamard, secrétaire générale de l’organisation. « Les recherches d’Amnesty International ont montré qu’Israël avait perpétré des actes interdits par la Convention sur le génocide, dans l’intention spécifique de détruire la population palestinienne de Gaza, commettant ainsi un génocide », écrit l’organisation.

Le rapport cite notamment des « homicides », des « atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de civils », des « déplacements et disparitions forcées », l’ « imposition délibérée de conditions de vie destinées à entraîner la destruction physique de ces personnes ».

Dans son rapport, Amnesty fustige l’attitude de la communauté internationale, qui « n’a pas pris de mesures dignes de ce nom pour mettre fin aux atrocités commises par Israël à Gaza ».

Le rapport souligne que « des grandes puissances, dont les Etats-Unis et de nombreux pays d’Europe de l’Ouest ont soutenu publiquement les actes d’Israël, mettant ainsi à mal la valeur universelle du droit international », tout en rappelant les mesures prises par les institutions de justice internationale.

La  Cour pénale internationale (CPI) a décidé d’imposer la confidentialité sur les nouvelles demandes de mandats d’arrêt, une mesure qui suscite de vives inquiétudes en Israël. Selon les informations révélées par The Guardian, cette décision pourrait permettre au procureur Karim Khan de demander des mandats contre d’autres responsables israéliens sans qu’ils n’en soient informés. La directive, adoptée à huis clos ce mois-ci, interdit désormais au procureur de « publier des communications faisant référence à l’existence de ses demandes de mandats d’arrêt ou à son intention d’en demander ».

Cette mesure intervient alors que K. Khan préparerait, d’après le journal britannique, « une nouvelle série de demandes d’arrestation contre des Israéliens soupçonnés de crimes de guerre présumés et de crimes contre l’humanité en Cisjordanie et à Gaza ».

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