Face à ce bain de sang continu, la résistance palestinienne, dans ses diverses composantes, persiste à rendre impossible la présence israélienne dans la bande de Gaza. A Beit Hanoun, des combats acharnés opposaient, lundi dans la journée, la résistance aux soldats israéliens qui ont investi la zone. A Jabalia, un char Merkava a été incendié avec son équipage par une bombe et les combattants du Hamas assurent avoir lancé des grenades sur une jeep israélienne. Dans un « point fixe » de contrôle récemment établi par l’occupant, une attaque de la résistance a permis la liquidation de 5 soldats israéliens. En outre, grâce à une roquette Yassine 105, un véhicule de transport a été touché avec des soldats à bord. En outre, on signale que 7 soldats israéliens ont été blessés, dont trois grièvement, lors du ciblage de leur groupe par les résistants. Les brigades du martyr Abou Ali Mustapha ont précisé de leur côté avoir lancé des missiles sur un QG israélien dans le passage de Netzarim. La veille dimanche, l’armée israélienne a affirmé qu’au moins cinq « projectiles » avaient été tirés en direction d’Israël depuis le nord de la bande de Gaza, où elle est en guerre depuis plus d’un an avec le mouvement palestinien Hamas. « Environ cinq projectiles sont entrés dans le territoire israélien en provenance du nord de la bande de Gaza. Deux projectiles ont été interceptés et les autres sont probablement tombés dans des zones ouvertes », a-t-elle déclaré dans un communiqué. Le porte-parole de l’armée d’occupation israélienne a annoncé dimanche soir qu’un sergent israélien du 9e bataillon de la 401e brigade blindée avait été tué au combat dans le nord de la bande de Gaza. Lors d’un autre incident survenu dans le nord de la bande de Gaza, un soldat du 931e bataillon de la brigade Nahal a été grièvement blessé.
Dimanche, la résistance palestinienne a assuré avoir pris pour cible deux chars Merkava et fait exploser une maison dans laquelle était retranchée une force israélienne dans le nord de la bande de Gaza. Jeudi dernier, l’armée d’occupation a annoncé la mort d’un officier qui servait comme commandant de peloton dans l’unité multidimensionnelle (888) pendant les combats dans le nord de la bande de Gaza.
Entretemps, l’armée d’occupation poursuit ses massacres contre les civils palestiniens. Frappant entre autres les hôpitaux. Après avoir incendié l’hôpital Kamal Adwan, le dernier au nord de la bande de Gaza, et enlevé ses équipe médicales, elle s’est attaquée à l’hôpital al-Wafa, situé au centre de la ville de Gaza. Elle a bombardé l’étage supérieure et tué 8 patients palestiniens. Selon l’AFP, elle a argué avoir éliminé 20 combattants de la résistance. Elle a aussi bombardé à l’artillerie les abords de l’hôpital al-Awdah, au nord de l’enclave.
Par la suite, l’armée d’occupation a bombardé une maison à Beit Hanoun tuant 7 de ses habitants de la famille Shabate. Dans le camp de Nusseirat, 9 palestiniens sont tombés en martyrs dans des raids israéliens.
Plus de 80 mille Palestiniens sont assiégés depuis le 5 octobre dernier dans les régions de Jabalia, Beit Hanoun et Beit Lahia au nord de l’enclave qui subit des bombardements impitoyables. Plus de 4.000 Palestiniens y ont été tués, 12 mille ont été blessés et 1.750 Palestiniens ont été enlevés.
A Khan Younes au sud, un raid aérien israélien a tué le directeur du centre de police al-Rimal à Gaza, le colonel Talaat Jawdat.
Les autorités sanitaires de la bande de Gaza ont annoncé dimanche la mort d’un bébé de moins de trois semaines à cause du « froid intense » que connaît actuellement le territoire palestinien. Marwan al-Hamas, responsable des hôpitaux de campagne à Gaza, a confirmé le décès et indiqué que cinq nourrissons étaient désormais morts ces dernières semaines dans la bande côtière palestinienne « en raison du froid ».
Dimanche, le bureau des médias du gouvernement de Gaza a appelé la communauté internationale à faire la lumière sur le sort du Dr Hussam Abu Safia, directeur de l’hôpital Kamal Adwan, ainsi que sur celui du personnel soignant arrêtés par l’armée israélienne lors du raid qu’elle a mené la semaine dernière sur l’établissement médical. « L’occupation met en danger la vie d’Abu Safia et celle du personnel soignant après leur détention », a déclaré le bureau dans un communiqué cité par l’agence Anadolu. « Nous demandons à la communauté internationale, aux organisations humanitaires et de défense des droits de l’homme, ainsi qu’à la Croix-Rouge internationale, d’intervenir d’urgence pour faire la lumière sur le sort du Dr Hussam Abu Safia et celui du personnel soignant, d’assurer leur libération immédiate et de leur fournir la protection nécessaire, ainsi qu’à tous les détenus qui sont soumis à des pratiques inhumaines, notamment le personnel soignant et le personnel administratif », a-t-il ajouté.
Abu Safia « a fait preuve, malgré des conditions difficiles, d’un dévouement remarquable dans l’exercice de ses fonctions médicales et humanitaires pendant la guerre génocidaire dans le nord de la Bande de Gaza », poursuit le communiqué.Avec ses collègues du système de santé, il a « assumé le fardeau de la défense du droit des patients au traitement. Il est resté ferme malgré ses propres blessures et la perte de son fils, Ibrahim, témoignant ainsi des sacrifices de sa famille ».
Le bureau a également souligné que « les informations selon lesquelles Abu Safia a été soumis à de graves abus et à des pressions psychologiques et physiques après sa détention, notamment en étant forcé d’ôter sa tenue médicale et de servir de bouclier humain, constituent une violation flagrante de toutes les valeurs humanitaires et de toutes les conventions internationales ». Il a par ailleurs insisté sur la nécessité d’une « action immédiate et sérieuse de la part de toutes les parties concernées, en particulier la communauté internationale et les organisations humanitaires, juridiques et de défense des droits de l’homme dans le monde entier ».
Vendredi, les forces d’occupation israéliennes ont attaqué l’hôpital Kamal Adwan dans la ville de Beit Lahia, au nord de la Bande de Gaza, mettant le feu à de grandes parties de l’établissement et forçant les patients et les civils déplacés à quitter les lieux.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre génocidaire qui a fait plus de 45 500 martyres à Gaza et réduit l’enclave à l’état de ruines. La Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés dans la Bande de Gaza. L’occupant est également poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour crime de génocide, en raison de la guerre qu’il mène contre l’enclave palestinienne.