Le niveau de pollution a atteint des proportions critiques dans l’estuaire naguère réputé pour l’alose, une espèce de poisson endémique désormais éteinte.  Les problèmes liés au renouvellement des eaux de la rivière ont fait que la situation est devenue désastreuse, l’estuaire de l’Oum Er-Rabia s’étant transformé en presque un marais… Autant dire que les multiples alertes ne sont pas tombées dans les oreilles des responsables qui, pour l’heure, font preuve d’attentisme.

Pourtant, la situation préoccupante de l’estuaire avait déjà été soulevée en 2022 et 2023 par les écologistes, avait atterri à l’hémicycle. Une mission parlementaire exploratoire avait alors été dépêchée pour évaluer la situation. A l’occasion de la présentation du rapport de cette mission en janvier 2023, Rachid Talbi Alami, Président de la Chambre des représentants, avait souligné un consensus parlementaire sur la nécessité de mettre en œuvre les recommandations formulées pour sauver l’estuaire. Recommandant ainsi la création d’une agence ou d’une société chargée d’aménager l’embouchure de Oum Er-Rabia, à l’instar des initiatives menées aux niveaux de la lagune de Marchica, de l’Oued Martil et de l’Oued Bouregreg.

Le débat avait porté sur plusieurs propositions, qu’il s’agisse d’un projet de loi élaboré par le ministère de tutelle (Équipement et Eau), ou proposé par la chambre en tant qu’institution législative, dans le but d’aménager l’embouchure en se basant sur les textes actualisés d’un groupe d’agences de planification. Nizar Baraka, responsable du secteur, avait souligné il y a un an l’importance de ne pas ignorer cette question, surtout maintenant que le Maroc a épuisé les méthodes classiques de gestion des cours d’eau et doit donc explorer de nouvelles approches, à l’instar d’autres expériences réussies ailleurs.

En dépit de toute cette agitation, « Maroc Environnement 2050 » souligne que rien n’a changé et que la situation ne fait que s’aggraver davantage.

Leave A Reply

Exit mobile version