Réagissant à l’incident tragique survenu à l’hôpital Moulay Youssef de Rabat, lié à une panne technique, le ministre a expliqué, sur la foi du rapport d’enquête, que les décès enregistrés ne sont pas directement liés à cette panne, mais à des complications de santé des patients concernés. Pas de quoi lever les doutes suscités par cette affaire où c’est la tutelle qui a enquêté et non pas un organisme indépendant.

Aux yeux du ministre, pour éviter que de telles situations ne se reproduisent, le ministère a pris des mesures concrètes et strictes. Parmi elles la mise en place d’équipes d’inspection spécialisées, chargées de mener des visites régulières pour évaluer l’état des infrastructures médicales ainsi que le renforcement des interventions de maintenance périodique pour garantir la continuité des services de santé. Il s’agit aussi de l’adoption de normes d’ingénierie modernes, intégrant des critères de flexibilité et d’expansion future, afin de moderniser les infrastructures hospitalières.

Abordant la question d’annulation de certains marchés publics relatifs aux équipements et services dans le secteur de la santé, le ministre a indiqué que cette question s’inscrit dans un contexte de remaniement gouvernemental survenu en octobre 2024, suivi, dès novembre, d’une décision de geler et d’annuler plusieurs appels d’offres. Des préoccupations ont été pourtant exprimées concernant d’éventuels changements dans les cahiers des charges pour répondre aux appétits de quelques soumissionnaires sans les autres… La décision d’annuler certains marchés publics lancés précédemment, portant sur des équipements et services dans le secteur de la santé, « repose exclusivement sur des raisons objectives, liées à la pertinence pratique et technique de ces marchés », a argué le responsable. Sans égard pour les accusations de favoritisme dans l’adaptation des cahiers des charges.

Le ministre a réaffirmé l’engagement de son département à sécuriser et à constituer le stock stratégique national de médicaments et de produits de santé. Cette démarche s’inscrit dans une vision globale visant à atteindre la souveraineté pharmaceutique et à assurer un approvisionnement continu du marché national. Et de souligner que la création de l’Agence nationale des médicaments et des équipements médicaux constitue une étape clé dans la mise en œuvre de cette vision royale. Cette agence est envisagée comme un outil stratégique pour réguler le secteur et garantir sa stabilité.

A. Tahraoui a expliqué que le ministère travaille actuellement sur plusieurs mesures concrètes. Celles-ci incluent la promotion de l’enregistrement des médicaments génériques comme alternatives aux médicaments sous monopole, le contrôle mensuel des stocks de réserve des établissements industriels, ainsi que la création d’un comité consultatif réunissant tous les acteurs du secteur pharmaceutique pour identifier les besoins essentiels en médicaments et produits de santé afin de garantir la continuité de l’approvisionnement du marché. Il a également annoncé la préparation de deux plans nationaux pour renforcer la souveraineté pharmaceutique. Il s’agit du Programme national de lutte contre la pénurie de médicaments et de produits de santé essentiels et la Stratégie nationale pour encourager l’industrie locale des médicaments. Ces initiatives incluent des mesures pour stimuler l’investissement dans les industries de transformation liées aux médicaments et promouvoir l’usage des médicaments génériques.

Dans le cadre de la nouvelle structuration du système de santé, il a expliqué que l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé jouera un rôle central dans la résolution des problèmes liés à la pénurie de médicaments. Ses missions comprendront la modernisation des politiques et des réglementations, la création d’une plateforme numérique intégrée pour le suivi des stocks, l’accélération de l’enregistrement des nouveaux médicaments et la coordination avec les fabricants pour éviter les ruptures de production.

Malgré les efforts déployés, le ministre a reconnu que la pénurie de certains médicaments reste un phénomène mondial, souvent exacerbé par des facteurs externes tels que le monopole ou les perturbations des chaînes d’approvisionnement. Il a cité les cas de médicaments comme « Aldactone« , « Letrozole » et « Tamoxifène« , qui ont connu des ruptures d’approvisionnement surmontées grâce à une coordination étroite avec les fabricants pour stabiliser le marché.

Enfin, le responsable a réitéré l’engagement du ministère à garantir la sécurité pharmaceutique du Maroc. Il a également mis en avant l’importance de renforcer la collaboration avec les agences internationales et les investisseurs locaux pour développer le secteur pharmaceutique national et assurer la disponibilité des médicaments essentiels, alliant qualité et prix abordables.

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