« Le peuple sahraoui est maître de ses droits inaliénables, et l’occupation marocaine est une agression complète qui ne peut être légitimée comme un fait accompli. Nous confirmons que toute solution à la question du Sahara occidental qui contredirait la décolonisation est une illusion, telle que l’autonomie », a déclaré lundi 30 décembre Ahmed Attaf lors de la présentation du bilan 2024 de son département.
Le chef de la diplomatie a martelé que la position de son pays sur ce dossier « tire sa force et sa justesse de principes historiques qui ne tolèrent aucune falsification, car il s’agit d’une question de décolonisation dont le processus n’a pas été mené à terme ».
Le devançant sur ce dossier, le président Abdelmadjid Tebboune avait indiqué devant les deux Chambres du Parlement que le plan marocain d’autonomie, proposé en 2007, est « une idée française et non marocaine ».
En 2025, l’Algérie continuera à parier sur son projet du Maghreb expurgé du Maroc. « Nous préparons actuellement le troisième sommet à Tripoli au début de la nouvelle année », a signalé le ministre algérien des Affaires étrangères lors d’un point de presse. « La proposition de l’Algérie de créer un mécanisme trilatéral de consultation et de coopération a été approuvée par la Tunisie et la Libye (, et a abouti à des projets concrets pour prendre en charge les problématiques de ces pays », s’est-il félicité.
Dans ses déclarations, A. Attaf n’a pas fait état d’une éventuelle intégration de la Mauritanie dans le tour de table du projet algérien. En mars 2024, le ministre algérien des Affaires étrangères avait affiché son optimisme quant à l’adhésion de Nouakchott au projet algérien. Il avait même conseillé aux voix sceptiques de « suivre l’actualité ». Un appel qui est tombé en désuétude au regard du coup d’accélérateur qui marque les relations entre Rabat et Nouakchott. La Mauritanie n’a pas participé à la première réunion, le 3 mars à Alger, consacrée à l’annonce du projet algérien. Elle a également joué la politique de la chaise vide lors du sommet du 23 avril à Tunis.
Plus, à l’heure où la diplomatie algérienne ferraille contre le Maroc, le roi Mohammed VI et le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani ont rencontré à Dubaï le président émirati Mohamed Ben Zayed pour discuter d’un projet stratégique s’étendant le long des côtes marocaines et mauritaniennes, dans le cadre de l’initiative royale pour l’Atlantique. Soutenu par les Émirats, ce projet vise une coopération tripartite inédite entre les trois pays. Inspiré par des modèles comme le fonds Wessal, il bénéficierait d’un financement émirati conséquent. Cette initiative marque un tournant dans les relations maroco-mauritaniennes.