Lors du débat organisé mardi par le Conseil de sécurité sur « les défis liés aux déplacements forcés à travers le monde », Amar Benjamaa, représentant permanent de l’Algérie à l’ONU a rappelé que « l’Algérie accueille depuis plus de cinq décennies les réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf. Ces réfugiés ont été contraints de fuir leurs terres en raison de l’occupation marocaine du Sahara occidental ». Le diplomate algérien a indiqué que « la principale priorité demeure l’octroi d’une solution politique qui garantisse aux réfugiés sahraouis l’exercice de leur droit inaliénable à l’autodétermination. Cette autodétermination, doit se concrétiser à travers un référendum libre et transparent, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, et dans le respect du droit international ».

Une intervention immédiatement dénoncée par Omar Hilale, représentant permanent du Maroc à l’ONU. Dans une lettre réponse adressée au Conseil de sécurité, l’ambassadeur a pointé une « déclaration tendancieuse » de son homologue algérien, affirmant, dans sa mise au point, que les populations des camps de Tindouf ne sont aucunement « des personnes déplacées de force (…), mais plutôt des populations séquestrées contre leur gré, depuis un demi-siècle ». Plus, il a souligné que « l’Algérie les prive de leurs droits les plus élémentaires, notamment le choix de retourner à la mère patrie le Maroc, ou l’installation dans un pays tiers ou encore l’intégration dans le pays hôte l’Algérie, comme le préconisent les solutions durables du Haut-Commissariat aux réfugiés ». Et d’affirmer que « l’absence de recensement favorise les détournements de l’assistance humanitaire, qui a poussé les agences et ONG à réduire le volume de leur aide ».

Dérives sudafricaines

Le diplomate marocain a également noté que le détournement de l’aide humanitaire par le Polisario et les responsables algériens « a été avéré et constaté dans les rapports de l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF), du Bureau de l’Inspection générale du HCR, du Programme alimentaire mondial, ainsi que plusieurs ONG et organismes internationaux ».

Le même jour, à Alger, l’ambassade sudafricaine a accueilli une réunion du « forum diplomatique de soutien au peuple sahraoui », regroupant un cercle restreint d’alliés du Polisario. Parmi les participants figuraient des diplomates du Mozambique, de la Namibie, de Cuba, du Venezuela, de la Colombie et de l’Algérie.

Cette rencontre a eu lieu deux jours après la célébration d’une fête nationale en Afrique du Sud, marquée par un message de soutien du président Cyril Ramaphosa aux séparatistes. « Nous sommes aux côtés des peuples de Palestine et du Sahara occidental », a martelé le chef de l’État sud-africain.

L’Algérie et l’Afrique du Sud n’en finissent pas de comploter contre l’intégrité territoriale du Maroc en apportant un soutien diplomatique aux positions du Front Polisario, notamment sur le continent africain. La dernière cartouche tirée par le tandem a pris la forme d’un l mémo d’entente signé le 2 avril dernier entre le secrétaire général de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et le Polisario. Accord vite condamné par le Malawi, l’Union des Comores, la Zambie et l’Eswatini, tous membres de ce bloc régional coiffé par Pretoria.

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