En mars 2023, l’ONU avait adopté la même attitude lorsque le Polisario avait bloqué un convoi logistique des casques bleus en provenance du Maroc, destiné à ravitailler ses bases situées à l’est du Mur des Sables.

Les tirs et les obstacles posés par les milices du Front aux mouvements de la MINURSO ont été discutés lors de la réunion du 29 avril à New York, entre le coordinateur du Polisario avec la MINURSO et Rosemary DiCarlo, secrétaire générale adjointe des Nations unies aux affaires politiques et à la consolidation de la paix.

« Lors de cet échange, la responsable onusienne a demandé au représentant du Front des explications concernant les tirs qui ont visé à deux reprises en avril des patrouilles de la MINURSO et le blocage d’un convoi logistique des casques bleus », apprend-on de sources marocaines relayées par le site Yabiladi.

En tout cas, ces conciliabules interviennent à l’heure où l’Assemblée générale des Nations Unies est appelée, en mai, à se prononcer sur le projet de budget annuel de la MINURSO, en vue de l’exercice financier 2025-2026. Ce projet, présenté par Antonio Guterres, Secrétaire général, prévoit une augmentation de 4,4 % par rapport au budget actuel.

Le budget proposé pour la mission onusienne s’élève à 71,8 millions de dollars, soit une hausse d’environ 4,4 % par rapport au budget actuel, afin de financer les besoins opérationnels ainsi que les effectifs de la mission, dans un contexte où les contraintes sécuritaires et logistiques persistent, d’après l’ONU, à l’est du mur de sable.

La Secrétaire général de l’ONU confirme que la MINURSO poursuivra, l’exercice prochain, l’exécution de son mandat consistant à surveiller le cessez-le-feu, enquêter sur les incidents militaires et appuyer les efforts politiques en vue d’une solution définitive au conflit, conformément à la résolution 2756 (2024) du Conseil de sécurité.

Dans son rapport, A. Guterres souligne également que la mission fait face à de graves contraintes logistiques en raison des restrictions imposées par le Polisario à la circulation des convois et des approvisionnements à l’est du mur. Il précise que le rythme des livraisons vers les équipes de la mission dans ces zones ne dépasse pas un convoi par mois, une situation consécutive à la décision unilatérale des séparatistes de mettre fin au cessez-le-feu en 2020, ce qui affecte l’efficacité des opérations sur le terrain. On y lit aussi que l’ONU prévoit d’élargir les opérations de déminage dans les zones à risque, en assainissant plus de cinq millions de mètres carrés au cours de l’année prochaine. Il est également envisagé de renforcer les capacités de la mission à faire face aux dangers liés aux munitions non explosées présentes dans les zones où elle est déployée.

Par ailleurs, et dans le cadre de ses efforts de rationalisation budgétaire, l’ONU a décidé de réduire de trois à deux le nombre d’hélicoptères affectés à la MINURSO. Cette mesure s’inscrit dans une série de propositions formulées par A. Guterres pour optimiser les dépenses annuelles de la mission, tout en maintenant sa capacité à effectuer des patrouilles aériennes et des missions logistiques dans les zones difficiles d’accès, à l’ouest comme à l’est du mur de sable.

Malgré la limitation des moyens aériens, le rapport souligne que la mission continuera à remplir ses tâches critiques, notamment la surveillance du cessez-le-feu, la sécurisation des déplacements du personnel et la réponse aux urgences sur le terrain, en misant sur une reprogrammation ciblée des vols vers les zones jugées prioritaires.

La cinquième commission, chargée des affaires administratives et budgétaires, examinera le rapport présenté par le secrétaire général des Nations Unies et son représentant spécial, le chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, avant de soumettre ses recommandations à l’Assemblée générale pour l’adoption définitive des crédits alloués au cours des prochaines semaines.

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