Interpellé par le groupe Haraki à la chambre des représentants, Abdelouafi Laftit a précisé, que dans le cadre de l’accompagnement des collectivités territoriales en ce qui concerne la modernisation des infrastructures commerciales locales – notamment les abattoirs de viandes rouges, les marchés de gros de fruits et légumes ainsi que les marchés hebdomadaires –, le ministère, à travers la Direction générale des collectivités territoriales, élabore une feuille de route nationale pour la réforme et le développement de ces infrastructures. Cette initiative est menée en partenariat avec les ministères de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, ainsi que celui de l’Industrie et du Commerce.

En 2024, le ministère a ainsi lancé des appels d’offres pour l’étude de cette feuille de route, qui servira d’outil stratégique pour suivre la réhabilitation de ces infrastructures économiques. Elle permettra de déterminer les nouveaux projets à réaliser, les équipements à rénover, relocaliser ou fermer, selon un calendrier précis et en concertation avec toutes les parties concernées.

Parallèlement, le ministère prépare un programme national de modernisation des marchés hebdomadaires, toujours en collaboration avec les ministères précités. Ce programme vise à structurer les espaces d’activité économique, renforcer l’attractivité des territoires, stimuler la compétitivité et le développement durable, créer des opportunités d’emploi et améliorer les conditions de travail des commerçants et artisans. Un budget d’un milliard de dirhams est alloué à ce programme, financé par le ministère de l’Intérieur et la Direction générale des collectivités territoriales (500 MDH), le ministère de l’Agriculture (250 MDH) et le ministère de l’Industrie et du Commerce (250 MDH).

En parallèle, et compte tenu de l’importance de la réforme du cadre juridique encadrant les marchés de gros de fruits et légumes, le ministère travaille, en concertation avec les autres départements concernés, sur l’élaboration d’un cadre légal spécifique. Celui-ci vise à encadrer la création et la modernisation de ces marchés en définissant les équipements et services essentiels à leur fonctionnement, ainsi que les nouvelles méthodes de gestion et d’exploitation.

Face à la situation de stress hydrique que connaît le pays, plusieurs projets ont été réalisés, notamment la construction de petits barrages, le dessalement de l’eau et l’approvisionnement en eau potable des zones rurales. Entre 2020 et 2024, un budget de 836 MDH a été alloué au programme d’approvisionnement en eau potable pour le monde rural. Pour la construction de 130 petits barrages d’une capacité de stockage de 433 millions de mètres cubes, le ministère a contribué à hauteur de 1,35 milliard de dirhams sur un coût total de 4,27 milliards de dirhams.

Concernant les mesures d’urgence pour faire face aux effets de la sécheresse, un budget de 7,6 milliards de dirhams a été mobilisé, dont 1,13 milliard de dirhams pour soutenir les collectivités territoriales entre 2022 et 2024. En parallèle, le soutien direct du ministère aux collectivités, sur demande des gouverneurs de provinces et préfectures, s’est élevé à 1,63 milliard de dirhams, pour des projets d’un coût total de 4,11 milliards de dirhams.

En matière d’assainissement liquide et de réutilisation des eaux usées traitées, le ministère appuie financièrement les collectivités et les acteurs concernés dans le cadre du programme national d’assainissement liquide intégré. Jusqu’en 2023, les investissements engagés dans ces projets en cours d’exécution ou de lancement s’élèvent à 32,8 milliards de dirhams, financés à hauteur de 8 milliards de dirhams par le budget de l’État. Par ailleurs, les investissements pour la réutilisation des eaux usées atteignent 3,4 milliards de dirhams, avec une contribution de l’État de 639 millions de dirhams.

S’agissant de la gestion des déchets ménagers et assimilés, le ministère a répondu favorablement à plusieurs demandes de soutien financier formulées par les collectivités entre 2020 et 2024. Ce soutien, d’un montant de 987 MDH, a permis d’acquérir des équipements nécessaires à la gestion des déchets, d’assainir et réhabiliter certaines décharges sauvages, et d’améliorer leur exploitation.

En ce qui concerne l’électrification et l’éclairage public, le ministère accompagne l’extension des réseaux électriques en milieu rural et cofinance ces projets. Entre 2021 et septembre 2024, 158,3 MDH ont été alloués par l’État via la part des collectivités territoriales dans la TVA, pour des projets d’un coût global de 434 MDH, couvrant 54 collectivités. De plus, un soutien de 95 MDH a été accordé entre 2020 et 2024 pour améliorer l’éclairage public dans plusieurs collectivités souffrant de ressources limitées.

Dans le cadre de la réforme du secteur de la distribution de l’eau, de l’électricité et de l’assainissement liquide, la loi n° 21-3 a été adoptée, instaurant la création progressive de 12 sociétés régionales multiservices. Les quatre premières ont déjà vu le jour en 2024 dans les régions de Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Souss-Massa et l’Oriental.

Le ministre a insisté sur les progrès réalisés par le Maroc en matière de décentralisation et de régionalisation avancée, affirmant qu’il est désormais essentiel d’adopter de nouveaux mécanismes permettant aux collectivités territoriales de jouer un rôle clé dans leur développement. Dans cette optique, plusieurs mesures ont été prises pour améliorer la gestion du transport urbain.

L’accompagnement des collectivités territoriales passe notamment par la création d’établissements intercommunaux dédiés au transport public. Ainsi, l’établissement de coopération intercommunale (ECI) Al Assima a été mis en place pour gérer le transport à Rabat, Salé et Témara. Des structures similaires ont été créées à Casablanca, Tanger, Tétouan, Nador, Larache, Tan-Tan, Tata, Sidi Bennour, Khénifra, Essaouira, Guelmim et Benslimane. Des groupements intercommunaux ont également vu le jour à Marrakech, Béni Mellal, Agadir et Taroudant.

Par ailleurs, plusieurs sociétés de développement local ont été récemment mises en place pour gérer le transport urbain dans des villes comme Casablanca, Rabat, Agadir, Marrakech, Berkane et Khouribga. Ces entités bénéficient de financements pour la restructuration des réseaux et la préparation des contrats de gestion déléguée via les bus, tout en modernisant l’offre de transport urbain. L’État participe également au financement de projets structurants tels que les tramways de Rabat et Casablanca ainsi que le développement des bus à haut niveau de service (BHNS).

Comments are closed.

Exit mobile version