«Nous sommes à un point d’inflexion, je crois, dans l’économie mondiale, pas seulement l’économie mondiale, dans le monde : cela se produit toutes les trois ou quatre générations», a en outre déclaré l’actuel locataire de la Maison Blanche, avant de vanter «l’ordre mondial libéral» mis en place dès la moitié du XXe siècle. «Beaucoup de gens sont morts, mais ce n’est pas le chaos», a-t-il ajouté devant des chefs d’entreprise du puissant lobby américain Business Roundtable.
«Maintenant, c’est un moment où les choses changent. Nous allons vers un nouvel ordre mondial, et nous devons le diriger. Et nous devons unir le reste du monde libre pour le faire », a tenu à préciser Joe Biden.
La Business Roundtable figure outre-Atlantique comme une organisation particulièrement influente sur les politiques publiques. En avril 2021, elle s’était vivement opposée à l’augmentation des impôts des entreprises annoncée par le président démocrate.
Par ailleurs, le président américain a appelé les entreprises à se protéger d’éventuelles attaques informatiques menées par la Russie en réponse aux sanctions occidentales imposées à Moscou pour son offensive en Ukraine. « Mon gouvernement réitère ces mises en garde en se fondant sur des données en constante évolution des services de renseignement selon lesquelles l’Etat russe envisage différentes pistes de cyberattaques potentielles », a écrit J. Biden dans un communiqué diffusé par la Maison Blanche.
Les attaques informatiques s’inscrivent dans le « manuel de stratégie » guidant l’Etat russe, selon le locataire de la Maison Blanche, pour qui il est aujourd’hui « crucial d’accélérer la tâche de renforcement de notre sécurité informatique intérieure ».
Pourraient être visées selon la Maison Blanche des infrastructures essentielles, majoritairement opérées et détenues par le secteur privé américain. « Il nous reste tant à faire pour obtenir l’assurance d’avoir verrouillé toutes les portes d’entrée numériques, en particulier celle des services capitaux sur lesquels comptent les Américains », a confirmé Anne Neuberger, responsable de l’exécutif US chargée de ces questions.
Coup de Kinjal
En réponse à une question sur son observation du missile russe, J. Biden a indiqué que « le missile russe dispose d’une ogive similaire aux autres missiles, sans différence significative sauf qu’il est presque impossible de le stopper », a rapporté la chaine de télévision libanaise al-Mayadeen.
Samedi dernier, Igor Konashenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense, a assuré que l’armée russe a utilisé des missiles hypersoniques Kinjal pour détruire un dépôt militaire souterrain dans l’ouest de l’Ukraine. « Les forces russes ont lancé des missiles hypersoniques depuis un avion de combat et détruit un grand entrepôt souterrain contenant des missiles et des munitions d’avions pour les forces ukrainiennes dans le village de Delyatin dans la province d’Ivano-Frankivsk », a-t-il précisé.
Plus tôt dans la journée, avant les propos de J. Biden, un responsable militaire américain a déclaré que le Pentagone avait été contraint de « se gratter la tête » pour découvrir les motifs de l’utilisation par la Russie d’armes hypersoniques en Ukraine. Il a rapporté que le Pentagone hésite à « confirmer ou réfuter » la déclaration de l’armée russe concernant le tir de ce missile balistique supersonique pour détruire un arsenal souterrain protégé dans une région montagneuse d’Ukraine.
La Russie a testé pour la première fois en février dernier, lors d’exercices militaires en Syrie. Mais c’est en 2018 que le président russe Vladimir Poutine a dévoilé sa présence. Signifiant poignard en russe, il appartient à une nouvelle famille d’armes balistiques à grande vitesse développées par la Russie, qui, selon V. Poutine, sont indomptable.
La vitesse maximale du missile Kinjal est de Mach 10, soit 10 fois la vitesse du son, ce qui équivaut à une vitesse de 12250 km/h, et sa vitesse est d’environ 4 fois la vitesse des avions de guerre modernes.
Il peut également être lancé à partir de plates-formes terrestres fixes et mobiles, contre des cibles terrestres et maritimes, sans que les défenses aériennes ne puissent l’intercepter et l’abattre.