Depuis l’opération Déluge Al-Aqsa lancée par le Hamas le 7 octobre dernier pour arrêter net l’élan des fameux accords d’Abraham devant être couronnés par l’intégration de l’Arabie Saoudite au processus de normalisation avec l’entité sioniste,  le Maroc a été cité plusieurs fois comme « facteur stabilisateur » selon l’approche américaine. On a même cherché à nuire à la démarche mesurée adoptée par Rabat vis-à-vis de l’actuel conflit, laquelle se base sur la solution à deux Etats. D’aucuns n’ont rien trouvé de mieux que de « dénoncer » l’implication des Forces armées royales (FAR) dans la guerre menée contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, aux côtés de l’armée sioniste. Aujourd’hui encore, profitant du profil bas adopté par la diplomatie marocaine, on cherche par tous les moyens à confondre le Royaume dans la gestion post-conflit. On signale ainsi qu’Abou Dhabi a proposé au Caire le déploiement de forces arabes pour sécuriser le corridor de Philadelphie, séparant l’Egypte de la bande de Gaza, contrôlé par l’armée israélienne. Les Emirats arabes unis (EAU) comptent sur la participation du Maroc, la Mauritanie et Djibouti pour composer cette coalition de forces arabes. Le projet a déjà été abordé avec les pays en question, croit savoir Al-Arabi Al-Jadid, journal qatari basé à Londres.

Depuis le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre 2023, le nom du royaume a déjà été cité, par l’administration US et son vassal israélien pour intégrer une force de maintien de la paix sur le territoire palestinien. Ehud Barak, ex-Premier ministre israélien de gauche (1999-2001), avait suggéré en octobre dernier le déploiement d’une force arabe à Gaza. L’Egypte, le Maroc et les Emirats arabes unis, tous ayant établi des relations diplomatiques avec Tel-Aviv, pourraient contribuer à cette force afin d’assurer la sécurité de la frontière israélienne avec la bande de Gaza, avait-il proposé.

Pour rappel, la déclaration finale du 33e sommet arabe ordinaire, organisé le 16 mai au Bahreïn, avait appelé « au déploiement de forces internationales de protection et de maintien de la paix des Nations unies dans le territoire palestinien occupé ». Mais c’est sans compter avec la résistance palestinienne qui a fait le sermon de combattre la présence de toute force étrangère sur le sol gazaoui quand bien même elle serait d’extraction arabe. Comme il ne faudrait pas s’attendre à un quelconque aval d’une telle démarche de la part de l’Egypte qui n’a pas hésité à déployer ses forces dans le Sinaï sans égard pour les prescriptions des accords de Camp David violés par l’entité sioniste en cherchant à réoccuper l’enclave palestinienne et à pérenniser sa présence dans le corridor de Philadelphie et à gérer directement le passage frontalier de Rafah. Autant dire qu’Al-Arabi Al Jadid se perd en conjectures. Surtout que pour l’heure, le seul langage qui a court est celui de la canonnière, Tel-Aviv rejetant toutes les offres de cessez-le-feu qui n’agréent pas à son establishment politico-sécuritaire. 

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