Donald Trump a annoncé une proposition de cessez-le-feu de 60 jours à Gaza visant à mettre fin à la guerre génocidaire israélienne contre le territoire palestinien assiégé. Dans une publication sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a déclaré : « Israël a accepté les conditions nécessaires à la finalisation d’un CESSEZ-LE-FEU de 60 jours.» Il a indiqué que des représentants du Qatar et de l’Égypte remettraient la proposition au Hamas.

Appelant vivement à son acceptation, D. Trump a averti : « J’espère, pour le bien du Moyen-Orient, que le Hamas acceptera cet accord, car la situation ne s’améliorera pas ; un rejet ne fera qu’empirer.»

Le Hamas n’a pas commenté dans l’immédiat la proposition US. Le mouvement de résistance palestinien affirme que tout cessez-le-feu dépend de l’engagement d’Israël à mettre fin à la guerre, à se retirer complètement de Gaza et à autoriser un accès sans restriction à l’aide humanitaire. Un précédent cessez-le-feu de deux mois a été rompu en mars après le refus d’Israël de mettre en œuvre la deuxième phase de l’accord. Un haut responsable du Hamas a déclaré mardi que le mouvement de résistance palestinien était prêt et déterminé à entamer un nouveau cycle de négociations indirectes avec Israël, dans le but de mettre fin à la crise humanitaire à Gaza et de parvenir à un cessez-le-feu permanent. « Nous sommes prêts et déterminés à parvenir à un accord si les conditions nécessaires à la fin de la guerre sont clairement définies. Nous serons disposés à accepter toute proposition », a déclaré Taher al-Nunu.

Ces propos interviennent au lendemain de l’annonce par Badr Abdelatty, ministre égyptien des Affaires étrangères, que Le Caire travaillait à un nouvel accord sur Gaza, prévoyant un cessez-le-feu de 60 jours en échange de la libération de certains prisonniers israéliens et de l’entrée rapide de l’aide humanitaire dans le territoire côtier assiégé. « L’entêtement d’Israël empêche l’acheminement de l’aide à Gaza. Il est inacceptable de continuer à lier les acteurs humanitaires et militaires à Gaza », a-t-il fait remarquer. Mercredi, le Hamas a confirmé qu’il avait reçu les propositions des médiateurs visant à parvenir à un accord pour mettre fin à la guerre à Gaza, à assurer le retrait israélien et à fournir une aide humanitaire d’urgence aux Palestiniens. « Nous sommes engagés à un haut niveau de responsabilité et menons des consultations nationales pour examiner les propositions que nous avons reçues des médiateurs (égyptien et qatari) », a déclaré le mouvement dans un communiqué. « Ces propositions visent à mettre fin à l’agression, à obtenir le retrait de l’armée israélienne et à garantir une aide immédiate à notre peuple à Gaza », est-il ajouté. Le communiqué précise que les médiateurs « déploient des efforts intenses pour combler le fossé entre les parties et parvenir à un accord-cadre qui ouvrirait la voie à des négociations sérieuses ».

La déclaration de D. Trump survient alors que l’armée d’occupation israélienne a annoncé mardi avoir étendu son offensive contre la bande de Gaza, où ses atrocités ont fait 26 martyrs, selon les secours palestiniens, à quelques jours d’une rencontre entre B. Netanyahu et le locataire de la Maison Blanche à Washington. Le Premier ministre israélien a juré mercredi d’éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas « jusqu’à la racine ». « Il n’y aura pas de Hamas, pas de Hamastan, nous ne reviendrons pas à (cette situation). C’est terminé. Nous libérerons tous nos otages et nous éliminerons le Hamas {…] Nous les éliminerons jusqu’à la racine », a-t-il fait savoir dans une vidéo transmise par ses services, alors que le mouvement palestinien a dit étudier des « propositions » des médiateurs en vue d’une trêve dans la bande de Gaza.

Gideon Saar, – ministre israélien des Affaires étrangères, a estimé qu’il y a une majorité très forte dans la coalition et également chez les Israéliens pour le plan qui permettrait le retour des otages. C’est une occasion qu’il ne faut pas laisser passer, souligne le ministre.

À l’opposé, les Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances), deux ministres d’extrême droite, tentent d’allier leurs forces pour torpiller le projet qui stipule un arrêt des combats de 60 jours et la libération d’une partie des otages toujours retenus à Gaza en deux temps.

Face à cette manœuvre, l’opposition israélienne s’est tournée vers le Premier ministre pour lui offrir un soutien parlementaire. Sur X, Yaïr Lapid, chef de l’opposition, a répété qu’il était prêt à apporter son soutien à B. Netanyahu pour faire aboutir un accord de libération des otages en cas de défection des deux hommes. Yair Golan, chef du parti de gauche Les Démocrates, affirme, lui, que B. Smotrich et I. Ben Gvir ne sont pas dignes de siéger au gouvernement. Et que celui qui les a nommés, Netanyahu, ne peut diriger le pays une minute de plus. Pour les familles d’otages encore retenus, les deux ministres en question ont tout simplement oublié les valeurs fondamentales du judaïsme.

Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023 en Israël, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne. Le Hamas détient également la dépouille d’un soldat israélien tué lors d’une précédente guerre de Gaza, en 2014.

Des habitants de Gaza racontent que les bruits de tirs et d’explosions ne cessent quasiment plus ces derniers jours à travers le territoire palestinien, ravagé par près de 21 mois de guerre génocidaire israélienne. Au moins 57 012 Palestiniens ont été tués depuis le début de la guerre menée par Israël contre Gaza en octobre 2023, a déclaré mercredi le ministère de la Santé. Dans un communiqué, il a indiqué que 142 personnes tuées et 487 blessés ont été transportés vers les hôpitaux au cours des dernières 24 heures. Dr Marwan Sultan, directeur de l’hôpital Indonésien a été tué avec l’ensemble de sa famille (son épouse et 5 enfants) dans la journée.

L’armée israélienne a repris ses attaques contre la bande de Gaza le 18 mars après un cessez-le-feu conclu le 19 janvier, tuant depuis cette date 6 454 personnes et en blessant 22 551 autres. Par ailleurs, le bilan des palestiniens tués depuis le 7 octobre 2023 lors des attaques israéliennes s’élève à 57 012 morts et 134 592 blessés.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et de son ancien ministre des Affaires militaires, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans la Bande de Gaza. Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de la guerre qu’il mène contre le territoire palestinien.

A signaler que les Brigades Al-Qods, branche armée du Jihad islamique, ont annoncé mardi « deux opérations contre des rassemblements et des véhicules israéliens dans la ville de Khan Younis, au sud de la bande de Gaza ». Elles ont indiqué avoir, « en collaboration avec les Brigades Al-Qassam, branche armée du Hamas, bombardé un rassemblement de soldats et de véhicules de l’occupation israélienne à l’est de Kaf al-Qarara, au nord de Khan Younis, avec plusieurs obus de mortier ».

Lors d’une autre opération, les Brigades ont annoncé que « leurs combattants ont fait exploser un engin explosif improvisé dans un véhicule militaire israélien qui a pénétré aux abords de l’autoroute 5, au nord de Khan Younis ». Les Brigades ont déclaré que « l’opération a été un succès ». Ces opérations surviennent alors que « l’occupation israélienne poursuit sa guerre de génocide contre la bande de Gaza, qui comprend des meurtres, la famine, le siège et le déplacement forcé, ignorant les appels internationaux ».

Des médias israéliens ont rapporté qu’un soldat de l’unité Egoz a été tué par un sniper à Gaza.  Comme ils ont aussi fait état de 4 soldats israéliens grièvement atteints suite à une explosion visant un char à Gaza. Le Yediot Ahronot a indiqué de son côté que durant le mois de juin, le nombre de soldats israéliens tués dans la bande de Gaza a atteint son plus haut niveau depuis le début de l’année : 20 officiers et soldats tués, dont 15 lors des combats avec la résistance à Khan Younes, le 24 juin.

L’Organisation des Nations unies (ONU) a indiqué, mercredi, que 85 % de la bande de Gaza sont désormais situés dans des zones militarisées israéliennes, sous des ordres de déplacement, ou dans des secteurs où ces deux situations se chevauchent. « Les ordres de déplacement entravent gravement l’accès de la population à une aide humanitaire vitale et compliquent la tâche des travailleurs humanitaires qui tentent de lui venir en aide », a déclaré Stéphane Dujarric,  porte-parole de l’ONU, lors d’une conférence de presse. Il a précisé que le dernier ordre de déplacement israélien visant deux quartiers de Khan Younes, où résident jusqu’à 80 000 personnes, a également rendu inaccessible le réservoir d’Al Satar. Ce dernier constitue le principal centre de distribution d’eau de la ville et un point d’approvisionnement stratégique pour l’eau acheminée via le pipeline israélien. « Tout dommage causé à ce réservoir pourrait entraîner l’effondrement du système de distribution d’eau de Khan Younes, avec de graves conséquences humanitaires », a-t-il averti.

Le porte-parole a par ailleurs souligné que ces ordres de déplacement « mettent sous pression les services essentiels et contraignent les habitants à se regrouper dans des zones de plus en plus restreintes. » Depuis la rupture du cessez-le-feu en mars, environ 714 000 personnes ont de nouveau été déplacées de force à travers Gaza, « dont près de 29 000 en seulement 24 heures, entre dimanche et lundi derniers », a-t-il ajouté.

S. Dujarric a également rappelé qu’aucune aide en matière d’abris n’est entrée à Gaza depuis quatre mois et que « 97 % des sites évalués font état de personnes déplacées dormant en plein air. »

Dans la soirée de mercredi, quatorze ministres du Likoud, parti de B. Netanyahu l’ont pressé d’annexer immédiatement la Cisjordanie occupée.

Dans une lettre adressée à B. Netanyahu et partagée sur X par Bezalel Smotrich, les signataires ont appelé le gouvernement à « mettre en œuvre la souveraineté sur la Judée et la Samarie (Cisjordanie) avant la fin de la session d’été de la Knesset », qui s’achève le 27 juillet.

Les ministres ont fait valoir que l’actuel « partenariat stratégique, le soutien et l’appui des États-Unis et du président Donald Trump créent un moment favorable pour mener cette démarche (l’annexion) maintenant. »

La lettre met également en garde contre le fait que la reconnaissance des colonies de peuplement tout en établissant un État palestinien sur les territoires restants constitue une « menace existentielle pour Israël ».

Parmi les signataires figurent les ministres de la défense, de l’économie, de l’agriculture, de l’énergie, des communications, des transports, de la justice, du tourisme, de l’innovation, de la culture, des affaires de la diaspora, de l’éducation, de l’égalité sociale, de la coopération régionale, ainsi que le président de la Knesset, Amir Ohana.

L’Autorité palestinienne a toujours maintenu que la Cisjordanie faisait partie intégrante d’un futur État palestinien, avertissant que toute annexion du territoire occupé marquerait l’effondrement de la solution à deux États. Israël, qui occupe la Cisjordanie depuis la guerre de 1967, a accéléré ses activités de colonisation dans le territoire occupé depuis le début de sa guerre génocidaire contre la Bande de Gaza, en octobre 2023. Selon les autorités palestiniennes, au moins 988 Palestiniens ont été tués et plus de 7 000 autres blessés en Cisjordanie par les colons et l’armée israélienne depuis octobre 2023.

En juillet dernier, la Cour internationale de justice (CIJ) a déclaré illégale l’occupation israélienne du territoire palestinien et a appelé à l’évacuation de toutes les colonies de Cisjordanie et de Jérusalem-Est.

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