Dans un message publié sur son canal Telegram, DDOS54 déclare avoir lancé une «campagne majeure» contre les systèmes numériques du gouvernement marocain, en guise de réponse «ferme» aux « violations numériques » attribuées aux hackers marocains. Le groupe revendique des attaques ayant perturbé l’accès à plusieurs plateformes étatiques, dont le site du ministère de l’Agriculture (toujours hors service dans la nuit de samedi à dimanche), ainsi que ceux du ministère chargé des relations avec le Parlement (de nouveau accessible) et du portail fiscal Tax.gov.ma, actuellement affiché comme étant en maintenance.

Pour l’heure, aucune fuite de données n’a été revendiquée par le groupe DDOS54 qui affirme que sa campagne prévue sur 15 jours vise à « paralyser les services électroniques du gouvernement marocain », avec des offensives redondantes destinées à marquer un tournant dans ce qu’il appelle « l’histoire de ce conflit cybernétique ». Depuis mardi, jour où JabaRoot DZ a annoncé avoir piraté la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et publié les fichiers contenant le montant des salaires de 2 millions de Marocains de 500 000 entreprises, la guerre fait rage entre hackers marocains et algériens. Plusieurs entités publiques algériennes parmi lesquelles figure le site de la Mutuelle générale des Postes et Télécommunications (MGTT) et celui du ministère du Travail, avaient été visés et brièvement désactivés.

Plus, une autre attaque, plus lourde, a permis à un collectif marocain de publier un fichier de 34 Go de données sensibles « pompées » du ministère algérien de l’Industrie pharmaceutique, documents confidentiels et échanges internes compris. Le groupe MORH4x, qui se présente comme Marocain, a revendiqué sur le forum spécialisé BreachForums son offensive qui a siphonné, selon les premiers éléments, des fichiers allant de 2019 à 2025, comprenant des documents internes sur les importations pharmaceutiques de l’Algérie, des bases de données relatives à la gestion des stocks de médicaments, des dossiers sur le contrôle des psychotropes, des notes internes de priorisation par wilaya et des informations nominatives sur des fonctionnaires du ministère ainsi que sur des salariés de laboratoires privés… Le groupe affirme vouloir mettre en lumière le fonctionnement opaque des flux médicaux en Algérie, identifier les entreprises qui en bénéficient, et exposer les circuits de distribution des médicaments psychotropes dans le pays.

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