En réaction à la demande de Marie-Agnes Strack-Zimmermann, présidente de la commission de la défense du Parlement allemand, de fournir à l’Ukraine des missiles de croisière Taurus, D. Medvedev a soutenu, sur sa chaîne Telegram, que « la Russie est activement poussée vers la troisième guerre mondiale ».

Dans une interview au journal Berliner Morgenpost, M-A. Strack-Zimmermann a en effet estimé qu’il fallait « agir vite » et livrer immédiatement des missiles de ce type à Kiev. Elle a critiqué la position de Berlin qui tarde à en livrer à l’Ukraine. Selon la responsable, le droit international autorise l’Ukraine à attaquer des cibles militaires sur le territoire russe, quelle que soit l’origine des armes. Jusqu’à récemment, l’Occident interdisait à l’Ukraine d’utiliser ses armes pour frapper le territoire russe.

D. Medvedev a également tourné en dérision la décision de Grant Shapps, nouveau ministre britannique de la Défense, de transférer les cours de formation des soldats ukrainiens en Ukraine. Selon lui, la décision est bête parce que les instructeurs britanniques deviendront ainsi une cible légitime des forces armées russes et seront neutralisés, non plus en tant que mercenaires, mais en tant que spécialistes de l’Otan.

Sur le terrain de la confrontation russo-atlantique en Ukraine, il y a lieu de noter que plusieurs régions russes, notamment Belgorod et Briansk, ont subi le 1er octobre des attaques de drones et de l’artillerie de Kiev, blessant trois personnes et obligeant un aéroport à détourner ses vols, ont annoncé les autorités locales. « Les forces ukrainiennes ont attaqué avec des obus le quartier du marché central de Chebekino », a annoncé le 1er octobre au matin sur Telegram Viatcheslav Gladkov, gouverneur de la région de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, précisant que l’attaque avait fait trois blessés, dont une femme ayant reçu un éclat d’obus dans le cou. Le gouverneur de la région de Briansk, également frontalière, a annoncé de son côté qu’une frappe d’artillerie contre le village de Lioubechane, endommagé des bâtiments administratifs et résidentiels sans faire de blessés. La région de Smolensk, à l’ouest de Moscou, a rapporté avoir abattu cinq drones, et celle de Krasnodar, sur la côte de la mer Noire, a indiqué en avoir abattu un. En raison de cette dernière attaque, l’aéroport de Sochi, a dû détourner temporairement quelques vols vers d’autres aérodromes. Le pont de Crimée, qui relie cette péninsule annexée au continent russe, a été également fermé brièvement dimanche matin, sans qu’aucune raison ne soit donnée. Depuis que l’Ukraine a lancé sa contre-offensive début juin, les régions russes rapportent quasi-quotidiennement des attaques de drones ou des tirs d’artillerie, la plupart sur des cibles civiles.

L’armée russe assure avoir abattu un avion d’attaque au sol Su-25 ukrainien et intercepté cinq projectiles de lance-roquettes multiple HIMARS et une bombe guidée américaine JDAM au cours de ces dernières 24 heures, a indiqué dimanche le ministère russe de la Défense dans son bilan quotidien. 37 drones ont également été anéantis. Un dépôt de munitions a aussi été frappé dans la région de Nikolaïev. En république populaire de Donetsk, un radar P-18 a été détruit ainsi que des postes d’observation et de commandement et du matériel militaire.

Sur l’axe de Donetsk, dix attaques ukrainiennes ont été repoussées et deux chars et des véhicules blindés de combat, outre un système antiaérien mobile Strela-10 et un radar Plastun ont été détruits. Un canon automoteur polonais Krab et un obusier D-20 ont égaement été frappés.

Deux attaques ont été repoussées dans la zone de Zaporojié où Kiev a perdu un char, deux véhicules blindés de combat, un obusier D-20, un D-30 et un obusier M777 de fabrication US.

Deux véhicules, un obusier Msta-B, un D-30 ainsi qu’un lance-roquettes multiple Grad ont été ciblés au niveau de Koupiansk où un dépôt de munitions a été détruit.

A cela, il faut ajouter que trois attaques ont été repoussées au niveau de Krasny Liman, où deux véhicules blindés de combat, deux pick-up et deux obusiers D-30 ont été anéantis.

Sur le front de Donetsk-Sud, quatre attaques ont été repoussées et l’Ukraine a perdu deux véhicules, un obusier FH70 de fabrication britannique, deux obusiers D-20 et un lance-roquettes multiple Grad.

Et dans l’axe de Kherson, enfin, les pertes de l’Ukraine s’élèvent à deux véhicules et un obusier D-30; et les activités de deux groupes de sabotage et de reconnaissance ont été stoppées.

Selon Sputnik, une tentative de débarquement ukrainienne sur une île à proximité de Kherson a été avortée. Les bataillons du groupe « Dniepr », appartenant à l’armée russe, ont stoppé une tentative des troupes ukrainiennes de débarquer sur l’île Bolchoï Potemkine, située à l’embouchure du fleuve Dniepr près de Kherson, a rapporté une source à Sputnik, déclarant que la confrontation avait entraîné la mort de 12 soldats ukrainiens. L’agence russe a ajouté qu’un centre de contrôle des drones a été détruit près de Kherson, tuant 4 soldats des troupes ukrainiennes et en blessant deux autres. Par ailleurs, la Défense russe a annoncé que des missiles Iskander ont détruit un train avec des véhicules blindés des forces ukrainiennes.

James Cleverly, secrétaire britannique aux Affaires étrangères, a déclaré samedi 30 septembre que « soutenir l’Ukraine est difficile et douloureux », notant toutefois que « si les alliés ne continuent pas d’apporter leur soutien à Kiev, la situation dans le monde se détériorera ».

Dans une interview au magazine britannique The house, il a ajouté que « c’est pourquoi la position du gouvernement britannique reste forte. Nous le disons clairement à tous nos partenaires internationaux. C’est dur et douloureux. Mais si nous reculons, les choses seront plus difficiles et douloureuses ».

Le responsable britannique a également admis que la fatigue du conflit en Ukraine était un « gros problème ».

Le même jour, le président ukrainien a inauguré à Kiev un premier forum international consacré à l’industrie de la défense, dans l’espoir d’attirer des fabricants capables de produire des armes en Ukraine et de lui « construire un arsenal » face à la Russie

D’après l’AFP, près de 250 entreprises d’armement ont répondu à l’invitation de ce forum qui a pour but de réduire sa dépendance aux livraisons d’armes des Etats-Unis et de l’Europe. Le Président ukrainien a déclaré que « la création d’un nouvel écosystème industriel qui renforcera à la fois l’Ukraine et tous ses partenaires » a été convenue avec son homologue américain lors de son récent voyage à Washington. Plusieurs grands groupes, comme le géant allemand de la production d’armes Rheinmetall et la société britannique BAE Systems, ont annoncé leur intention de s’associer avec des producteurs ukrainiens.

A souligner qu’en marge d’un déplacement à Kiev avec le nouveau secrétaire d’Etat britannique à la Défense, l’amiral Sir Tony Radakin a en partie admis l’efficacité du dispositif russe. Une position qui tranche avec ses déclarations passées. « C’est une guerre sanglante où les durées et les résultats subissent des ajustements », a souligné le chef d’Etat-major de la Défense britannique, cité par le Times« Nous voyons ici une Ukraine qui s’adapte à des défenses russes solides mais qui garde l’initiative, en vient à bout et enregistre des progrès » a poursuivi avec un brin d’optimisme le haut gradé. Néanmoins, devait-il convenir, « une fois effectuées les simulations et les estimations concernant la Russie, il s’est avéré que certaines lignes de défense russes étaient plus robustes que prévu », a relevé ce haut gradé. Des propos qui tranchent avec son optimisme affiché au mois de juillet, lorsqu’il affirmait que « la Russie est désormais si affaiblie qu’elle ne peut plus lancer sa propre contre-offensive » et que la stratégie de Kiev « d’affamer, de s’étirer et de frapper venait graduellement à bout des défenses russes ».

Selon des sources officielles, Londres a dépensé 2,66 milliards d’euros en aide à l’Ukraine en 2022, un effort que le Premier ministre a souhaité renouveler en 2023.

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