Avichay Adraee, porte-parole en langue arabe de l’armée israélienne, a indiqué dans un communiqué le nom des villages, avertissant les civils de ne pas s’y rendre « jusqu’à nouvel ordre ». Il a joint à son message sur X une carte indiquant les villages interdits d’accès, notamment Sheba, Hebbariyah, Marjaayoun, Yohmor, Baraachit, ainsi que d’autres localités. Il a averti que « quiconque franchit la ligne s’expose au danger ».

L’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Liban est entré en vigueur tôt mercredi, mettant fin à plus de 14 mois d’affrontements entre l’armée israélienne et le Hezbollah. Selon les termes de l’accord, Israël retirera progressivement ses forces au sud de la Ligne bleue, tandis que l’armée libanaise déploiera ses forces dans le sud du Liban et ce, dans un délai qui n’excédera pas 60 jours. La mise en œuvre de l’accord sera supervisée par les États-Unis et la France. Les détails concernant les mécanismes d’application restent cependant flous.

Selon les autorités sanitaires libanaises, plus de 3 800 personnes ont été tuées lors d’attaques israéliennes au Liban, depuis le mois d’octobre de l’année dernière, tandis que plus d’un million ont été contraintes de quitter leurs foyers. En face, Israël maintient le flou sur ses pertes ainsi que sur le nombre des déplacés du Nord. Seuls des informations parcellaires sont livrées par les médias israéliens. Ainsi, le Yediot Aharonot a souligné que les bases frontalières israéliennes le long de la frontière avec le Liban ont été gravement endommagées, pendant la guerre, suite aux tirs par le Hezbollah des missiles lourds de type Burkan.

En face,la salle des opérations de la Résistance islamique a publié, mercredi 27 novembre, un communiqué affirmant qu’en soutien au peuple palestinien et en défense du Liban et de son peuple résilient, les combattants du Hezbollah ont poursuivi leur engagement pendant plus de 13 mois, et ils ont réussi à remporter la victoire sur un ennemi illusoire qui ne pouvait pas saper sa détermination ni briser sa volonté. Une victoire qui s’est accompagnée de pertes non négligeables.

Pertes israéliennes

Depuis le lancement des opérations en soutien au Déluge d’Al-Aqsa mené par le Hamas, le Hezbollah a mené depuis le 8 octobre 2023 plus de 4 637 opérations militaires durant 417 jours, soit une moyenne de 11 opérations par jour. Depuis le début de l’agression israélienne contre le Liban et le début de « la bataille des braves » le 17 septembre 2024, la Résistance a mené 1 666 opérations militaires diverses, soit une moyenne de 23 opérations par jour.

Ces opérations ont ciblé des sites, des casernes, des bases, des villes et des colonies de l’armée israélienne, de la frontière libano-palestinienne jusqu’au-delà de Tel-Aviv. Les opérations comprenaient également des confrontations héroïques contrecarrant les incursions terrestres de l’occupation dans les territoires libanais.

Pas moins de 105 opérations ont été réalisées dans le cadre de la série qualitative des « opérations Khaybar » en visantdes dizaines de bases militaires et de sécurité stratégiques, dont beaucoup pour la première fois dans l’histoire de l’ennemi, en utilisant des missiles balistiques et des drones avancés, atteignant des profondeurs de 150 km dans le territoire palestinien occupé, soit bien au-delà de Tel-Aviv.

Les pertes cumulées infligées à l’armée ennemie israélienne depuis son incursion terrestre dans les territoires frontaliers libanais, le 1er octobre 2024, jusqu’à la publication de ce communiqué, se chiffrent à plus de 130 soldats et officiers tués, et plus de 1 250 blessés, la destruction de 59 chars Merkava, 11 bulldozers militaires, 2 Hummers, 2 véhicules blindés et 2 véhicules de transport de troupes, 6 drones Hermes 450, 2 drones Hermes 900 et d’un planeur quadricoptère.

Il convient de noter que ces chiffres n’incluent pas les pertes dans les bases militaires, les sites, les colonies et les villes occupées.

Le communiqué ajoute qu’au cours de l’opération terrestre, l’ennemi israélien n’a pas réussi à occuper ou à sécuriser la moindre localité de première ligne – malgré l’agression continue depuis le début du Déluge d’Al-Aqsa. Comme il n’a pas non plus réussi à établir de zone tampon de sécurité militaire comme espéré. La deuxième phase de l’opération terrestre n’était qu’une simple annonce politique et médiatique. L’ennemi n’a pas réussi à avancer vers les localités de deuxième ligne de front, subissant de lourdes pertes à Al-Khiam (dont il s’est retiré trois fois), Aïnata, Tallousa, Bint Jbeil et Al-Qawzah. La seule tentative d’avancer vers Al-Bayyadah et Shamaa dans le secteur ouest s’est transformée en un cimetière pour les chars et les troupes d’élite de l’armée ennemie israélienne, qui ont été contraints de reculer sous les coups de la résistance.

La stratégie défensive de la Résistance est basée sur une défense spécifique à chaque zone. Elle a préparé plus de 300 lignes défensives au sud du fleuve Litani, chacune entièrement équipée en termes d’effectifs, d’équipements et de préparation. Les résultats à Al-Bayyadah et Al-Khiam en sont la preuve évidente.

La salle des opérations de la Résistance islamique réaffirme que ses combattants de toutes les spécialisations militaires restent pleinement préparés à affronter les ambitions et l’agression de l’ennemi israélien. Leurs yeux restent fixés sur les mouvements et les retraits des forces ennemies au-delà des frontières, la main prête sur la gâchette, pour défendre la souveraineté du Liban et l’honneur et la dignité de son peuple.

Réaction du Hamas

Dans un communiqué publié, mercredi, sur sa chaîne Telegram, le Hamas a affirmé que le cessez-le-feu avec le Hezbollah libanais a brisé l’illusion du Premier ministre israélien de remodeler l’Asie de l’Ouest par la force. Le Hamas a considéré l’acceptation par l’ennemi d’un accord de cessez-le-feu avec le Liban sans que ses conditions déjà fixées soient remplies comme une étape importante pour briser les illusions de Netanyahu quant à la possibilité de changer la carte du Moyen-Orient par la force et de vaincre les combattants de la Résistance ou de les désarmer.

« Nous saluons le rôle central joué par la Résistance islamique au Liban, en soutien à la bande de Gaza et à la Résistance palestinienne, ainsi que les grands sacrifices consentis par le Hezbollah et ses dirigeants, menés par le défunt secrétaire général Sayed Hassan Nasrallah », lit-on dans le communiqué du Hamas. Mouvement palestinien qui a loué la détermination du peuple libanais et sa solidarité constante avec le peuple palestinien dans sa lutte contre l’agression brutale du régime d’occupation d’Israël, demandant à Dieu Tout-Puissant de protéger le Liban et son peuple de tout mal. « Nous affirmons que cet accord n’aurait pas été conclu sans la détermination de la Résistance et le soutien populaire qui l’entoure. Nous sommes convaincus que l’Axe de la Résistance continuera à soutenir notre peuple et sa lutte par tous les moyens possibles », a précisé le Hamas.

Mardi 26 novembre, Benyamin Netanyahu a finalement accepté l’accord de cessez-le-feu, qui devrait mettre fin à l’agression meurtrière du régime sioniste contre le Liban durant depuis des mois, qui a couté la vie à plus de 3000 personnes, dont des femmes et des enfants. Cette décision intervient après une réunion du « cabinet de sécurité » de l’entité israélienne pour discuter d’une proposition avancée par les États-Unis et la France.

Les commandants militaires israéliens s’étaient engagés à éradiquer le Hezbollah dans le sud du Liban. Ils ont finalement été contraints d’accepter l’accord de cessez-le-feu sans qu’ils atteignent ces objectifs. Le Hezbollah a répondu à l’agression israélienne par des centaines de frappes de représailles réussies contre diverses cibles militaires sensibles et stratégiques dans les territoires occupés.

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