D’après le site Walla, qui cite quatre sources anonymes, « si Netanyahu se rend à Washington, il ne reviendra pas de Hongrie, où il se trouve depuis mercredi, mais prendra directement la direction de la capitale américaine dimanche ». Les sources ont précisé que Netanyahu serait « le premier dirigeant étranger à rencontrer Trump depuis l’annonce de son plan douanier, qui a secoué l’économie américaine et mondiale », selon leurs propos.

Mercredi, D. Trump a annoncé l’imposition de droits de douane de 17 % sur Israël, en raison du déficit commercial important entre les deux pays, Israël exportant bien plus vers les États-Unis qu’il n’en importe. Le président américain a imposé des droits de douane à tous les pays, alliés et ennemis, avec un minimum de 10 %, qualifiant cette mesure de « jour tant attendu de libération, un message d’indépendance pour l’économie américaine ».

Israël a tenté d’éviter l’imposition de ces droits en annonçant mardi une réduction à zéro des droits de douane sur les produits importés des États-Unis, mais sans succès. D. Trump avait déjà évoqué la possibilité d’une visite de Benyamin Netanyahu aux États-Unis au début de la semaine prochaine. Il avait révélé cette visite potentielle dans des déclarations faites aux journalistes jeudi, après un appel téléphonique avec le Premier ministre israélien.

La visite de B. Netanyahu coïncide avec l’intensification du génocide commis par Israël contre les Palestiniens à Gaza. Il s’agirait de la deuxième visite de Netanyahu aux États-Unis depuis la reprise de ses fonctions par D. Trump en janvier 2025.

En février de la même année, B. Netanyahu avait été le premier dirigeant étranger à rencontrer D. Trump après son investiture, en pleine période de cessez-le-feu avec le Hamas à Gaza, bien que Tel-Aviv n’ait pas respecté toutes les conditions de l’accord.

Israël a intensifié ses opérations terrestres et ses frappes aériennes contre différentes zones de Gaza, après avoir complètement violé l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas. AU cours des dernières heures, au moins une soixantaine de martyrs ont été recensés par les autorités sanitaires dans l’enclave palestinienne soumise à un pilonnage systématique à l’artillerie outre les raids aériens. B. Netanyahu a promis d’intensifier les attaques à Gaza et de mettre en œuvre le plan de D. Trump visant à déporter les Palestiniens.

Depuis le 7 octobre 2023, avec le soutien des États-Unis, Israël mène une offensive à Gaza, qualifiée de génocide, ayant fait plus de 165 000 victimes palestiniennes, dont une majorité d’enfants et de femmes, ainsi que plus de 11 000 disparus.

Face à cette catastrophe humanitaire, Philippe Lazzarini, chef de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, a relevé vendredi que « rien ne justifie le meurtre d’enfants », alors que les attaques israéliennes contre Gaza s’intensifiaient de nouveau. Rappelant qu’au moins 100 enfants sont tués ou blessés chaque jour à Gaza depuis la reprise des frappes israéliennes le 18 mars, a écrit sur X : « La reprise de la guerre leur vole, une fois encore, leur enfance. La guerre a transformé Gaza en un « non-lieu » pour les enfants. » « C’est une tache sur notre humanité commune. Rien ne justifie le meurtre d’enfants, où qu’ils soient », a-t-il ajouté. P. Lazzarini a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat à Gaza.

Un rapport publié jeudi par le Bureau central palestinien des statistiques indique qu’Israël a tué près de 17 954 enfants à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Ce chiffre inclut 274 nouveau-nés, 876 nourrissons de moins d’un an, 17 enfants morts de froid dans des tentes de déplacement, et 52 autres décédés de faim et de malnutrition. Plus de 50 600 Palestiniens ont été tués dans l’enclave depuis octobre 2023, la majorité étant des femmes et des enfants.

La Cour pénale internationale a émis, en novembre, des mandats d’arrêt à l’encontre de B. Netanyahu et de l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza. Israël est également visé par une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice en raison de sa conduite à Gaza. Davantage de nations doivent rejoindre le Groupe de La Haye, un bloc d’Etats coordonnant les efforts pour assurer la reddition de comptes pour les violations israéliennes du droit international et pour confirmer les décisions des organes judiciaires internationaux, a déclaré un groupe d’experts indépendants en matière de droits de l’homme.

Moins d’une semaine après la découverte des corps de secouristes palestiniens dans une fosse commune à Gaza, l’émotion ne retombe pas. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le docteur Younis al-Khatib, président du Croissant-Rouge palestinien a pris la parole depuis la tribune du Conseil de sécurité de l’ONU à New York. Il a attiré l’attention sur le danger qui guette les humanitaires et la population à Gaza. Devant un parterre de diplomates, le docteur arrivé de Ramallah a  relevé que « samedi dernier, nous avons été témoins d’un des moments les plus sombres d’un conflit qui heurte notre humanité commune au plus profond d’elle-même »,. « Le chef d’équipe Asâad al-Nasasra nous avait appelé pour nous dire que les équipes essuyaient des tirs et qu’il y avait un certain nombre de blessés. Ce membre de l’équipe est toujours porté disparu à ce jour et nous ne savons pas ce qu’il est devenu. Nous demandons aux forces d’occupation israéliennes de nous donner des informations sur le sort et la localisation d’Asâad », a-t-il plaidé.

Le ministère des Affaires étrangères palestinien a qualifié d’« exécutions » la mort de ces humanitaires. En plus d’une enquête indépendante, Y. al-Khatib a demandé la fin du blocus humanitaire sur Gaza. « Cela fait maintenant un mois qu’Israël a repris les combats et imposé un blocus total sur Gaza dont un blocus total des aides pouvant entrer à Gaza », rappelle-t-il. « Deux millions de personnes à Gaza sont interdites de nourriture, d’eau, de médicaments, d’abri, d’électricité, en plus des traumatismes psychologiques endurés pendant ces dix-huit mois. » Le docteur al-Khatib a conclu son discours en énumérant un à un les prénoms des secouristes du Croissant-Rouge retrouvés dans la fosse commune. Ajoutant : « Ils demandent justice. Les entendez-vous ? »

Il y a lieu de souligner qu’une vidéo immortalisant les exécutions sommaires du personnel médical a été divulguée par le ministère de la santé à Gaza. On y voit clairement un convoi d’ambulances, gyrophares allumés, s’arrêter pour prêter main forte à une ambulance touchée avant qu’un tir nourri n’arrose les martyrs…

En Cisjordanie, les exactions n’en finissent pas. Les forces israéliennes ont arrêté plus de 100 Palestiniens la semaine dernière, y compris des femmes, des enfants et d’anciens détenus, a déclaré vendredi l’association des prisonniers palestiniens.

Dans un communiqué, l’association a indiqué que les forces israéliennes ont intensifié leur campagne d’arrestations dans plusieurs régions de Cisjordanie, avec un récent accent mis sur Masafer Yatta, le camp de réfugiés d’Al-Fawwar et Dheisheh au sud, ainsi que dans les gouvernorats de Jénine et Tulkarem au nord, où les raids se poursuivent depuis le 21 janvier.

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