Cory Mills, représentant républicain de la Floride, a expliqué que sa visite à Damas la semaine dernière, organisée par un groupe d’Américains d’origine syrienne influents, n’était pas officielle et avait pour but de recueillir des informations. Il a révélé qu’au cours de la réunion de 90 minutes, il a présenté à A. Charaa les attentes de l’administration Trump pour assouplir ou lever les sanctions visant toute personne traitant avec le gouvernement syrien, à l’exception de ceux fournissant de l’aide humanitaire.
Pour ce faire, selon C. Mills, le nouvel homme fort de Damas doit garantir la destruction de toutes les armes chimiques restantes, coopérer dans la lutte contre le terrorisme, démontrer comment il traiterait les combattants étrangers encore dans le pays. Il se doit aussi de fournir des garanties à Israël, qui ne fait pas confiance au dirigeant syrien et s’oppose à la levée des sanctions.
Selon C. Mills, A. al-Charaa s’est dit ouvert à la discussion des préoccupations américaines, notant « l’intérêt de la Syrie à rejoindre les accords d’Abraham, si les conditions appropriées sont remplies ». Ces accords ont normalisé les relations entre quatre États arabes et l’entité sioniste pendant le premier mandat de Trump. C. Mills a indiqué qu’il compte informer le président américain Donald Trump et le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz des résultats de sa visite. Et assuré que A . al-Charaa a envoyé un message à Trump, sans en révéler le contenu. La Maison Blanche n’a pas immédiatement commenté, selon Bloomberg.
A signaler aussi que le gouvernement britannique a annoncé jeudi la levée du gel des avoirs de 12 entités syriennes. Selon un avis publié sur le site Internet du Trésor britannique, 12 entités syriennes, dont le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Défense et la Direction générale du renseignement, ont été retirées de la liste des sanctions, ce qui signifie que leurs avoirs ont été dégelés.
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une révision plus large des sanctions imposées à la Syrie. La Grande-Bretagne avait déjà levé en mars le gel des avoirs de la Banque centrale syrienne et de 23 autres entités, dont des banques et des compagnies pétrolières.
Londres a affirmé dans son communiqué que les sanctions imposées à des personnalités de l’ancien régime d’Assad resteraient en vigueur.
A Bruxelles, Kaja Kallas, haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a assuré que l’UE « n’a observé aucune mesure de la part des nouvelles autorités syriennes qui permettrait l’assouplissement des sanctions imposées à Damas », expliquant que « tout nouvel assouplissement des sanctions sera conditionné à des critères spécifiques ».
Geir Pedersen, envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, avait précédemment appelé à « lever les sanctions imposées à la Syrie », mettant en garde contre leurs « conséquences catastrophiques pour le peuple syrien » et soulignant « la nécessité de soutenir le nouveau gouvernement syrien dans sa mission de reconstruction et de stabilité ».