Les Israéliens démontrent, une fois de plus, qu’ils passent pour être des maitres de l’esbrouffe ! Sur les réseaux sociaux, l’Institut Misgav a écrit qu’une délégation du Maroc arrivait « cette semaine à l’Institut Mishgav pour la sécurité nationale ». La représentation reçue est composée « d’influenceurs, d’universitaires et de militants associatifs, venus en Israël dans le cadre de l’Association Charaka, qui œuvre au renforcement de la paix entre Israël et les pays signataires des accords d’Abraham ». Et d’ajouter que « l’avenir de la normalisation a été discuté à la lumière de la guerre en cours à Gaza et de la nécessité de poursuivre celle-ci, jusqu’à ce que ses objectifs soient atteints ». Selon la même source, les membres de la délégation « ont exprimé leur grand soutien à Israël contre le Hamas, et ont été grandement influencés par l’éloquent discours en dialecte marocain fluide, prononcé par le président de l’institut ».
M. Ben Shabbat, originaire du Maroc, a laissé « une impression mémorable en s’adressant à la délégation en arabe marocain », ajoute-t-on. « Ensemble, nous avons discuté de l’actualité et de l’importance des initiatives conjointes entre arabes et juifs, afin de renforcer la compréhension et de faire face à l’extrémisme », précise-t-on.
« La réponse des jeunes leaders marocains a été très positive, reflétant un espoir et un enthousiasme partagés pour l’avenir. L’enthousiasme mutuel a mis en évidence les liens culturels profonds entre Israël et le Maroc, qui peuvent constituer une base pour le renforcement de la paix entre les deux peuples dans l’esprit des Accords d’Abraham », a-t-on encore souligné.
Cette visite a suscité de vives critiques sur les réseaux sociaux, d’autant qu’elle intervient dans le contexte des actes qualifiés de génocidaires, en cours sur la bande de Gaza, avec près de 40 000 tués, dont une majorité de femmes et d’enfants. En neuf mois de guerre, le bilan réel reste largement en-deçà de qui est comptabilisé au vu du nombre de disparus. Alors que l’enclave palestinienne est soumise à un siège total, sans médicaments ni denrées alimentaires, les enfants et les personnes âgées sont de plus en plus nombreux à agoniser.
L’Observatoire marocain contre la normalisation a indiqué que la délégation était « dirigée par Fayçal Marjani Smires et Youssef Azhari parmi une délégation de près de 23 jeunes sélectionnés pour travailler avec les sionistes, afin de promouvoir le récit sioniste concernant les événements de 7 octobre, au service de la propagande des renseignements sionistes dans les milieux marocains ».
L’instance a ajouté qu’une visite avait été organisée pour la délégation « dans les tunnels situés sous la mosquée Al-Aqsa », pour ce qui serait « un lavage de cerveau afin de devenir sioniste, que l’on soit juif ou non »
A signaler que l’association dite Charaka avait précédemment condamné l’opération du Hamas contre les colonies israéliennes proches de la bande de Gaza, le 7 octobre 2023. Dans un communiqué, l’ONG a qualifié le mouvement de résistance palestinien de « terroriste » et de « nazi ». Elle a pointé celui-ci pour avoir, selon elle, « utilisé les écoles, les hôpitaux et les quartiers résidentiels comme bases terroristes », faisant de la population civile « un bouclier humain pour les protéger leurs dirigeants retranchés dans les tunnels ». Argumentaire sioniste qui a volé en éclats au regard des massacres perpétrés quotidiennement par les forces d’occupation.
Certains membres de la délégation se sont déjà rendus en Israël, au mois d’avril dernier, dans le cadre d’un programme « visant à promouvoir la tolérance en faisant connaître l’Holocauste dans le monde arabo-musulman ». Pendant ce temps, Israël poursuit sa guerre dévastatrice contre les Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, depuis octobre dernier. Elle rejette les appels de la communauté internationale à un cessez-le-feu immédiat et à autoriser l’entrée de l’aide humanitaire suffisante pour le peuple palestinien. Tel-Aviv refuse toujours de se conformer aux avis de la Cour internationale de justice (CIJ), qui a ordonné notamment la fin des attaques sur Rafah, dans le sud de la bande, où des centaines de milliers de Palestiniens sont déplacées.