Quatre personnes ont été tuées ainsi que 22 autres blessées dans un bombardement le 13 juin des forces armées ukrainiennes contre un marché de Donetsk, ont fait savoir les autorités de la République populaire de Donetsk (RPD).
«Des militants ukrainiens ont attaqué le quartier Boudennovsky de Donetsk. Depuis les positions des formations armées ukrainiennes à Orlovka, les combattants ont tiré en direction du marché Maïsky. Des pièces d’artillerie de l’OTAN de 155 mm sont utilisées contre les civils», a précisé sur Telegram le Q.G de la défense territoriale de la RPD.

Plus tôt, le 11 juin, Maxim Altoury, correspondant pour RT Arabic, a été témoin du bombardement de Donetsk par l’armée ukrainienne alors qu’il réalisait un reportage dans l’une des coopératives de garages de la ville. Donetsk se trouve dans la République populaire de Donetsk, une entité autoproclamée située dans le Donbass, dont Kiev ne reconnaît pas l’indépendance. Les Républiques populaires de Donetsk et Lougansk, reconnues par Moscou depuis février 2022, sont en conflit armé avec Kiev depuis 2014.

En parallèle, la situation devient « extrêmement difficile » à Severodonetsk pour l’Ukraine qui craint que Moscou n’y engage, dès lundi ou mardi, toutes ses réserves pour prendre cette ville stratégique du Donbass, dans l’est du pays. « L’ennemi veut complètement isoler Severodonetsk en empêchant tout passage d’hommes ou de munitions », a affirmé dimanche Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, redoutant que la Russie n’envoie « toutes ses réserves pour prendre la ville » dans les 48 heures. La situation y est « extrêmement difficile », a-t-il reconnu.

De son côté, l’état-major ukrainien a annoncé que les troupes russes ont chassé l’armée ukrainienne du centre de Severodonetsk. « Avec le soutien de l’artillerie, l’ennemi a mené un assaut à Severodonetsk, a enregistré un succès partiel et repoussé nos unités du centre-ville. Les hostilités se poursuivent », a indiqué l’armée dans son point du matin publié sur Facebook.

La prise de cette cité ouvrirait à Moscou la route d’une autre grande ville, Kramatorsk, étape décisive pour conquérir l’intégralité du bassin du Donbass, région essentiellement russophone en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.

Le 24 février, le président russe Vladimir Poutine a annoncé le lancement d’une «opération militaire spéciale» en Ukraine visant à «démilitariser» et «dénazifier» le pays, dans l’objectif de protéger les populations du Donbass, en proie à des bombardements depuis 2014. Cette offensive est dénoncée par Kiev et ses alliés comme une guerre d’invasion et a donné lieu à de nombreuses sanctions des pays occidentaux contre la Russie.

Bénéfices engrangés

Au cours des 100 premiers jours de son opération militaire spéciale en Ukraine, la Russie a généré 93 milliards d’euros d’exportations d’énergie fossile, principalement vers l’Union européenne, selon un rapport publié lundi 13 juin par un groupe de réflexion indépendant, faisant notamment référence à la France.

L’Union européenne a récemment approuvé un embargo progressif sur ses importations de pétrole russe, à quelques exceptions près, mais n’inclut pas actuellement le gaz dont dépend le bloc.

Selon le rapport du Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), l’Union européenne a représenté 61% des exportations d’énergie fossile de la Russie, soit environ 57 milliards d’euros, au cours des 100 premiers jours de l’opération militaire entre le 24 février et le 3 juin. Les principaux pays importateurs étaient la Chine (12,6 milliards d’euros), l’Allemagne (12,1 milliards) et l’Italie (7,6 milliards).

La première source de revenus pour la Russie est le pétrole brut (46 milliards), suivi du gaz exporté par pipelines (24 milliards), puis des dérivés du pétrole, du gaz naturel liquéfié et enfin du charbon. Les chiffres montrent que les revenus de la Russie ne se sont pas arrêtés même si les exportations ont diminué en mai, et bien que la Russie soit obligée de vendre sa production à prix réduit sur les marchés internationaux, car elle a bénéficié des prix élevés de l’énergie dans le monde.

Bien que certains pays comme la Pologne, la Finlande et les pays baltes font de gros efforts pour réduire leurs importations, d’autres pays ont augmenté leurs achats, dont la Chine, l’Inde, les Émirats arabes unis et la France, selon le centre. « Alors que l’Union européenne envisage de durcir les sanctions contre la Russie, la France a augmenté ses importations pour devenir le premier importateur de gaz naturel liquéfié russe au monde », a déclaré Lauri Myllyvirta, analyste au centre. L’expert a expliqué que les achats se font au comptant et non dans le cadre de contrats à long terme, ce qui signifie que la France a délibérément décidé de s’approvisionner en énergie russe malgré l’opération militaire spéciale à l’Ukraine.

 

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