Le FNSS indique dans un récent communiqué qu’ « il est désormais impératif de faire le point sur les pertes encourues et de relancer le processus de raffinage du pétrole à la raffinerie du Maroc. Cette démarche fait suite aux diverses initiatives et efforts déployés par le FNSS pour protéger les intérêts majeurs du Maroc dans le dossier de la société Samir ». 

Ledit Front a été échaudé par la décision du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements du 15 juillet 2024, condamnant le Maroc à une amende de 150 millions de dollars dans le cadre du différend avec la société Corral, propriétaire de Samir depuis sa liquidation en 2016 et la prolongation de la procédure en 2018.

Il ne s’agit pas de la première fois où le FNSS tire la sonnette d’alarme sur les « graves pertes résultant du retard dans le raffinage à la raffinerie du Maroc ainsi qu’à la gestion défaillante du dossier Samir depuis sa privatisation en 1997 ». Dénonçant le silence des gouvernements successifs face à cette casse industrielle, le Front souligne que la procrastination a fait que « le Maroc se retrouve désormais confronté à l’arbitrage international, aggravant ainsi les pertes déjà considérables ». Malgré les multiples manquements des propriétaires de Samir, qui ont failli à leurs engagements d’investissement et de réhabilitation après la privatisation, ces actions ont eu lieu sous la surveillance des autorités compétentes.

Lors de sa réunion à Casablanca le 17 juillet 2024, le bureau exécutif du FNSS a rappelé les positions antérieures du front, telles qu’exprimées dans le dossier distribué en septembre 2018, en soulignant que « les pertes causées par le retard dans le raffinage du pétrole à la raffinerie de Mohammedia sont une responsabilité partagée ». Cette dernière incombe principalement « aux gouvernements successifs depuis 1997, qui ont mené une privatisation opaque, négligé leurs obligations d’investissement et accumulé les dettes de la société, tout en affaiblissant les mécanismes de surveillance internes et externes (ministères concernés, agences judiciaires, experts-comptables, office des changes, douanes, bourse, banques…) ».

Le conseil d’administration de Corral est également mis en cause pour avoir précipité délibérément la faillite de la société, appauvri ses actifs, dilapidé ses ressources et exercé un chantage sur l’État, menaçant de provoquer une crise sur le marché des carburants et des produits pétroliers, révèle le Front. Lequel considère, par ailleurs, que « les autorités marocaines ont été extrêmement généreuses et sans limite en offrant un soutien total et des facilités à Corral pendant 18 ans ». Un soutien qui a démarré à travers « une cession à bas prix (sous la supervision du ministre de la privatisation, devenu ensuite directeur général), a été accompagné d’encouragements pour la réalisation des investissements promis, et s’est conclu par un engagement des finances publiques (prêt de possession) dans la dette de la société », rappelle-t-il. Ces actions devraient être utilisées de manière stratégique pour renforcer la défense du Maroc dans l’arbitrage international et contester la majorité, voire la totalité, des revendications de Corral, en exonérant symboliquement le Maroc de toute responsabilité.

Le FNSS refuse catégoriquement d’ajouter une amende de 150 millions de dollars aux graves pertes subies par le Maroc en raison du retard de production à la société Samir pendant la libéralisation des prix. Il demande, en ce sens, une clarification publique sur les circonstances et les aspects de cette affaire, ainsi que la détermination des responsabilités et des sanctions contre les responsables de ces pertes significatives, conformément au principe constitutionnel de responsabilité et de reddition de comptes. Cela doit se faire en utilisant toutes les voies disponibles, tant nationales qu’internationales, par le biais d’accords judiciaires pour réclamer des dommages-intérêts et récupérer l’argent détourné, tout en poursuivant ceux qui ont illégalement profité de leur relation avec la société Samir.

Le FNSS considère que l’association du dossier d’arbitrage international à la liquidation judiciaire de la société est « l’une des erreurs fatales du gouvernement actuel dans la gestion de ce dossier ». Cela a conduit les actifs matériels et la richesse humaine à un seuil critique. Il exhorte à une reprise urgente du raffinage du pétrole à la raffinerie marocaine, à son développement et au sauvetage de ce qui peut encore l’être, éventuellement par le transfert de la propriété à l’État en compensation de la dette ou à travers une offre publique nationale.

Le Front appelle également à un débat national sur la question de l’énergie, essentielle pour le Maroc aujourd’hui et pour les générations futures. Il propose d’examiner les débats mondiaux sur l’avenir des énergies traditionnelles, en tirant des leçons de la privatisation et de la gestion déléguée des secteurs de l’eau, de l’électricité et de l’énergie. En attendant, le Front va au charbon en décidant d’organiser un colloque national, au mois de septembre, sur les « Stratégies pour renforcer la souveraineté énergétique du Maroc », en réponse aux évolutions continues dans le domaine de l’énergie et aux besoins croissants des populations et des économies en matière d’énergie.

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