Les présidents des groupes des députés de l’USFP, Mouvement populaire, PPS et du PJD ont exigé la présence d’Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, à la séance de lundi. Mais le responsable du PAM s’est porté pale, poussant l’opposition à se retirer de l’enceinte parlementaire en signe de protestation.
Un tel développement a forcé les représentants de la majorité gouvernementale à demander la levée de la séance, « pendant dix minutes en vue de mener des consultations avec le président de la Chambre des représentants sur les causes de l’absence du ministre », a déclaré Omar Hjira, président du groupe des députés de l’Istiqlal. Ses homologues du RNI et de l’Union constitutionnelle ont formulé la même requête, alors que le député Abdellatif Zaime du PAM, a condamné, lui, « une initiative populiste de l’opposition ».
Les « consultations » ont duré presque une heure. La retransmission en direct de la séance des questions orales sur Al Aoula a repris mais sans les parlementaires de l’opposition. L’argument des « circonstances personnelles » présenté par le ministre pamiste pour justifier son absence n’a pas convaincu les groupes de l’opposition, a déploré l’istiqlalien O. Hjira.
A rappeler que la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et en pharmacie (CNEMEP) avait dénoncé, via un communiqué, « la grande procrastination » dans laquelle s’est installé le gouvernement au lieu de « répondre aux demandes et préoccupations des étudiants », tout en mettant en garde contre « une année blanche. » L’instance a d’ailleurs décidé d’observer une « semaine de colère ».
Pour rappel, l’exécutif avait pompeusement annoncé, le 25 juin, « avoir répondu aux doléances des étudiants » de médecine et de pharmacie. Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement a affirmé le maintien du calendrier actuel des examens, avec l’ouverture de la session de printemps, le 26 juin 2024, et de sa session de rattrapage, avant fin août 2024, ajoutant que les examens de la session de rattrapage pour le premier semestre seront programmés en septembre 2024». En face, la CNEMEP a réagi en boycottant les examens. Le bras de fer entre les deux parties se poursuit encore.
Devant pareil blocage, la CNEM a établi un programme de lutte dans toutes les facultés de médecine et de pharmacie du pays. Il inclut un rassemblement local à Rabat le 7 juillet, un rassemblement régional à Agadir le 8 juillet, une marche régionale à Marrakech le 10 juillet, une marche locale à Tanger et un rassemblement à Casablanca le 11 juillet, un rassemblement à Fès et une marche à Oujda le 12 juillet, ainsi qu’un rassemblement à Marrakech. Le point d’orgue est fixé pour le 16 juillet, devant le Parlement à Rabat, où une « Marche de la colère » est projetée.