La décision d’accorder l’asile politique à Bachar el-Assad et à sa famille a été prise par le président russe, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin. « Bien entendu, de telles décisions ne peuvent être prises sans le chef de l’État. C’est sa décision », a affirmé D. Peskov qui a précisé qu’« il n’y a rien à dire sur l’endroit où se trouve Bachar el-Assad », ajoutant qu’aucune réunion avec lui n’était prévue dans le programme officiel du maitre du Kremlin. D. Peskov a également déclaré que le Kremlin n’était pas obligé d’annoncer officiellement l’octroi de l’asile à qui que ce soit. « Bachar el-Assad et sa famille sont à Moscou. La Russie ne trahit pas ses amis dans des situations difficiles », a écrit Mikhaïl Oulianov, représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, sur sa chaîne Telegram. Selon le diplomate, cela illustre la différence entre la Russie et les États-Unis.
A noter qu’une fausse information sur le sort de Bachar el-Assad, publiée par l’agence de presse britannique Reuters avait alimenté les fantasmes. Maria Zakharova, porte-parole officielle du ministère russe des Affaires étrangères, a demandé avec ironie si Reuters allait se démentir après avoir donné pour probable la mort d’Assad. « Je me demande si l’agence Reuters, qui a rapporté la mort « fort probable » d’Assad, démentira elle-même. Il s’agit justement de la diffusion de fausses nouvelles avec laquelle l’Occident dit lutter si ardemment », a écrit la porte-parole sur sa chaîne Telegram.
En ce qui concerne le sort des bases russes en Syrie, le porte-parole du Kremlin, a déclaré qu’il était prématuré de parler de leur maintien à Hmeimim et à Tartus. C’est un sujet à discuter avec ceux qui dirigeront la Syrie, a-t-il ajouté. Pour rappel, les militaires russes sont présents en Syrie sur la base aérienne de Hmeimim et au centre logistique de Tartus. Ces bases sont situées dans la partie occidentale de la Syrie, sur la côte méditerranéenne. En 2017, Moscou et Damas se sont mis d’accord sur le stationnement de forces russes dans ces bases pour une durée de 49 ans.
Le 8 décembre, le ministère russe des Affaires étrangères a écrit dans un communiqué officiel que Bachar el-Assad avait décidé de démissionner de la présidence et de quitter le pays, l’enjoignant à procéder au transfert du pouvoir de manière pacifique. Les militaires des bases russes en Syrie sont en état d’alerte, mais leur sécurité n’est pas menacée pour le moment, selon la diplomatie russe. Des fonctionnaires russes sont en contact avec des représentants de l’opposition armée syrienne, dont les dirigeants ont garanti la sécurité des bases militaires et des institutions diplomatiques russes sur le territoire syrien.