Pour les États-Unis, African Lion reste un exercice d’interopérabilité militaire majeur sur le continent. Cette 20e édition, la plus vaste jamais organisée, mobilisera plus de 10 000 soldats issus de plus de 40 pays, dont sept membres de l’OTAN. Elle intègre des opérations terrestres, aériennes, maritimes, cyber et spatiales, ainsi que des volets humanitaires et médicaux. La présence conjointe de forces marocaines, américaines et israéliennes sur le même théâtre d’opérations souligne l’évolution des alliances régionales depuis les accords d’Abraham.
L’Algérie qui figurait parmi les observateurs de l’African Lion, aux côtés de la Belgique, de l’Inde, du Qatar, de la République démocratique du Congo, de la République du Congo et de la Guinée équatoriale, est tombée de la liste corrigée par les Américains.
Pourtant, l’Algérie avait donné plusieurs signaux d’ouverture. En janvier dernier, le général américain Michael Langley, chef du commandement AFRICOM, s’était rendu à Alger pour sa troisième visite officielle. À cette occasion, un protocole d’accord militaire avait été signé entre les deux pays, suscitant des spéculations sur un rapprochement stratégique. Plus, en février, le président Abdelmadjid Tebboune évoquait, lors d’une interview à un média français, une possible évolution de la position algérienne vis-à-vis d’Israël, sans aller jusqu’à évoquer une normalisation. La perspective d’une participation à African Lion pouvait alors apparaître comme une étape discrète vers une forme de détente dans les relations. Mais tel ne semble plus être le cas. L’Algérie se ferme donc à toute normalisation avec l’entité sioniste dont l’armée persiste à broyer, dans une guerre génocidaire, le peuple palestinien aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie.