Des correspondants sur place ont fait part que l’armée sioniste a dynamité des maisons dans la localité de Jibbine dans le casa de Tyr (Sour) dans le secteur occidental et celle de Aytaroun dans le casa de Bint Jbeil dans le secteur central.
Dimanche, des bombardements israéliens ont été signalés dans la zone du triangle Teir Harfa-Jijbin, où l’armée libanaise aurait dû se déployer. Elle avait procédé à des opérations de ratissage à distance en direction des localités Maroun al-Ras et Aytaroun. De même dans la localité d’al-Taybeh qui a fait l’objet d’une incursion militaire israélienne qui s’est poursuivie lundi.
Par ailleurs, l’armée libanaise a annoncé qu’elle est entrée dans la localité de Naqoura, dans le secteur occidental de la frontière, pour la première fois depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Elle a établi trois points militaires à cheval entre cette localité et celle de Hamoul, à proximité du siège de la Finul. L’armée israélienne s’était retirée du secteur occidental du sud du Liban, après y avoir dynamité dans la matinnée des maisons provoquant les sirènes d’alerte de la Finul.
Le déploiement de l’armée libanaise a eu lieu pendant les discussions de l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Amos Hochstein avec le commandant de l’armée libanaise le général Joseph Aoun, en présence du chef du comité de surveillance du cessez-le-feu le général américain Jasper Jeffers. A. Hochstein a informé le général Aoun que des efforts sont déployés pour que l’armée israélienne achève son retrait au terme des 60 jours de cessez-le-feu, ont rapporté des médias libanais, selon lesquels le commandant de l’armée libanaise lui avait fait part que « son déploiement était empêchée par la présence des forces d’occupation ». A l’issue de sa rencontre avec Nabih Barri, chef du Parlement, A. Hochstein a déclaré que « le retrait israélien du sud Liban va se poursuivre jusqu’à la fin ».
Dans son édition de lundi, le quotidien libanais al-Akhbar a rapportéque l’émissaire US pourrait proposer aux Libanais une prolongation de la trêve jusqu’à 90 jours ou plus pour permettre à l’armée libanaise d’achever son déploiement. Selon cette source « Jeffers a assuré qu’Israël allait se retirer tôt ou tard mais en fonction d’arrangements qui seront imposés à la zone frontalière entre la Finul et l’armée libanaise ».
L’armée israélienne envisage en échange de son retrait jusqu’à la ligne bleue d’établir une zone tampon tout au long de la frontière d’une profondeur de 30 km où il ne sera pas permis aux habitants d’y retourner, avaient indiqué des médias israéliens, en allusion éventuelle à ces arrangements.
Le correspondant d’Al-Manar au sud du Liban a rapporté que « les forces d’occupation ont avancé vers la ville de Taybeh, au milieu de tirs de mitrailleuses vers des maisons, dont plusieurs ont été incendiées par des soldats israéliens ». Des explosions ont également été entendues suite au lancement de grenades à main par l’occupation lors de son incursion vers le quartier d’Al-Mashroua dans la ville. Les forces d’occupation ont également érigé un talus de terre pour bloquer la route entre les villes de Qantara et d’Al-Taybeh. La même source a ajouté que « les forces d’occupation ont procédé à des opérations de rasage au bulldozer aux abords de la ville d’Aitaroun, suivies de tirs d’obus et de mitrailleuses en direction de la ville et d’une série d’explosions au niveau du triangle Tayr Harfa-Al-Jabain, portant le nombre total de violations israéliennes depuis l’entrée en vigueur de l’accord entre le Liban et l’occupation il y a 40 jours, à plus de 900. »
Israël Katz, ministre israélien de la Défense, avait accusé, dimanche 5 janvier, le Hezbollah libanais de ne pas respecter les termes de l’accord de cessez-le-feu et a averti que son pays agirait « avec force ». I. Katz a affirmé que les combattants du Hezbollah ne s’étaient toujours pas retirés au nord du fleuve Litani, dans le sud du Liban, à une trentaine de km de la frontière israélienne. « Si cette condition n’est pas remplie, il n’y aura pas d’accord et Israël sera obligé d’agir unilatéralement pour assurer le retour en toute sécurité des habitants du nord (d’Israël) dans leurs foyers », a-t-il ajouté, explique l’AFP.
Dans le contexte de son discours sur les violations israéliennes continues, Cheikh Naim Qassem, secrétaire général du Hezbollah, a souligné, à l’occasion de l’anniversaire du martyre des commandants Qassem Soleimani et Abou Mahdi Al-Muhandis, que « la patience de la résistance a ses limites et est liée à sa décision concernant le moment approprié de riposte et que c’est la direction de la résistance qui décide , quand prendre l’initiative et quand répondre ».
Rappelant que « la résistance est forte et ses capacités renforcées », il a martelé, dans son discours télévisé que le commandement de la résistance décidera quand et comment riposter aux violations israéliennes du cessez-le-feu. « Il n’y aura pas de calendrier précis pour la résistance, ni après l’accord ni après la fin de date limite. Notre patience est liée à notre décision sur le moment approprié pour faire face aux violations israéliennes. Elle peut s’épuiser avant les 60 jours, et elle peut perdurer », a-t-il affirmé.