Lors d’une conférence de presse conjointe tenue à Doha avec Mohammed bin Abdelrahman Al Thani, Premier ministre qatari, A. Blinken a déclaré que les négociateurs chargés des pourparlers sur la question de Gaza se réuniraient « bientôt ». « Nous avons discuté des options permettant de tirer parti de ce moment et des prochaines étapes pour faire avancer le processus, et je prévois que nos négociateurs se réuniront dans les prochains jours », a-t-il ajouté.Le chef de la diplomatie américaine a déclaré que Washington « rejetait tout effort visant à créer un siège, à affamer les gens, à séparer le nord de (la Bande de) Gaza du reste de (la Bande de) Gaza ».
Il a annoncé une aide humanitaire supplémentaire de 135 millions de dollars pour l’enclave palestinienne sous blocus.« Ce qui est essentiel, c’est que l’aide parvienne aux personnes qui en ont besoin », a-t-il déclaré.
En ce qui concerne le plan israélien qui prévoit l’évacuation complète du nord de la Bande de Gaza, suivie d’un siège de la zone pour forcer les combattants palestiniens à se rendre, Blinken a déclaré que les États-Unis « le rejettent totalement et fondamentalement ». Le gouvernement israélien n’a pas officiellement adopté le plan, mais le radiodiffuseur public israélien KAN a déclaré que le cabinet de sécurité d’Israël l’examinait.
« C’est le moment d’œuvrer pour mettre fin à cette guerre, de s’assurer que tous les otages sont rentrés chez eux et de construire un avenir meilleur pour les habitants de Gaza », a ajouté Blinken.
Les efforts de médiation menés par les États-Unis, l’Égypte et le Qatar n’ont jusqu’à présent pas abouti à un cessez-le-feu à Gaza, mais Washington maintient que l’assassinat par Israël du chef du Hamas, Yahya Sinwar, pourrait déboucher sur une percée dans les pourparlers. Le Hamas, quant à lui, affirme que le conflit prendra fin lorsqu’Israël stoppera sa campagne militaire dans l’enclave sous blocus, campagne qui a tué plus de 42 800 palestiniens depuis l’année dernière.
A rappeler aussi qu’une délégation russe de haut niveau est arrivée mercredi en Israël, dans le but de discuter de la possibilité de parvenir à un accord sur les prisonniers entre l’occupation et la résistance de la bande de Gaza, représentée par le Hamas, selon les médias israéliens. Les médias israéliens ont ajouté que la délégation était munie d’un message du président russe Vladimir Poutine au Premier ministre de l’occupation israélienne, « demandant la fin de la guerre dans la bande de Gaza et au Liban ». Elles ont également noté que V. Poutine « a appelé Netanyahu à approuver les initiatives actuellement proposées et à les adopter ».
Parallèlement, le Hamas a annoncé qu’une délégation de ses dirigeants, dirigée par Moussa Abou Marzouk, chef du Bureau des relations internationales du mouvement, a rencontré Mikhaïl Bogdanov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, au siège du ministère des Affaires étrangères à Moscou. Au cours de la réunion, Abou Marzouk a évoqué les crimes israéliens contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza, en particulier ce qui se passe dans le Nord, avec des massacres de femmes et d’enfants, le déplacement forcé de civils, le ciblage systématique des centres d’hébergement et des hôpitaux, empêchant les blessés de recevoir des soins.
Un membre du bureau politique du Hamas a affirmé que « les crimes de génocide commis par l’occupation dans la bande de Gaza visent à mettre en œuvre ses plans de déplacement de population et obstruent la résolution du conflit », soulignant « qu’Israël commet ces crimes avec le plein soutien de l’administration américaine et de l’Occident ».
M. Bogdanov, quant à lui, a souligné la position de son pays en faveur d’un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, des droits du peuple palestinien, de la nécessité d’apporter une aide humanitaire à la population de la bande de Gaza et de procéder à un échange de prisonniers.
En attendant, les massacres israéliens se poursuivent dans le partie nord de Gaza. Ainsi, plus de 150 Palestiniens ont été tués ou blessés jeudi soir dans des frappes aériennes israéliennes visant une dizaine de maisons à Jabalia, dans le nord de la Bande de Gaza, complètement assiégée depuis 20 jours. « Un massacre horrible se déroule à Jabalia avec plus de 150 victimes entre martyrs et blessés suite à des bombardements israéliens. Personne ne se mobilise pour les sauver », a déclaré la défense civile de Gaza dans un communiqué. L’armée israélienne a ciblé des maisons appartenant aux familles Najjar, Abu Al-Ouf, Salman, Hijazi, Abu Al-Qumsan, Aqel Abu Rashid, Abu Al-Tarabish, Zaqoul et Shaalan. « Les forces d’occupation (israéliennes) ont bombardé un bloc résidentiel entier dans la zone, et les citoyens appellent à l’aide pour évacuer les blessés », indique le communiqué. « Les habitants sont confrontés à des difficultés extrêmes pour évacuer les morts et les blessés après que les forces israéliennes ont perturbé les opérations de la défense civile et des services médicaux dans la partie nord de Gaza. »
Les forces israéliennes ont assiégé le nord de Gaza il y a environ trois semaines, attaquant par voie aérienne et terrestre, encerclant les hôpitaux et les abris de réfugiés et ordonnant aux habitants de se diriger vers le sud. Les hôpitaux de la région ont cessé de fournir des services médicaux ou ne fonctionnent pratiquement plus en raison de l’offensive. Dans la journée de vendredi, l’hôpital Kamal Adouan a été bombardé par des chars israéliens.
Le bilan total des attaques israéliennes dans la bande de Gaza depuis octobre 2023 s’élève à près de 43 000 morts. « La situation s’aggrave de jour en jour de façon inimaginable. Les politiques et les pratiques du gouvernement israélien dans le nord de Gaza risquent de vider la zone de tous les Palestiniens. Nous sommes confrontés à ce qui pourrait s’apparenter à des atrocités criminelles, incluant de possibles crimes contre l’humanité », a déclaré Volker Turk, Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU.
Son communiqué fait état de « plus de 150 000 morts, blessés ou disparus » dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël il y a plus d’un an. « Ma plus grande crainte est que, compte tenu de l’intensité, de l’ampleur […] de l’opération israélienne en cours dans le nord de Gaza, ce nombre n’augmente considérablement », a à cet égard mis en garde V. Turk.
« Aujourd’hui, le moment le plus sombre du conflit se déroule dans le nord de la bande de Gaza, où l’armée israélienne soumet de fait toute une population aux bombardements, au siège et au risque de famine », a martelé V.Turk. « Le nord de Gaza est bombardé de manière incessante », s’est-il alarmé, inquiet du fait que « l’armée israélienne a ordonné le déplacement de centaines de milliers de personnes, sans garantie de retour » et alors qu’« il n’existe aucun moyen sûr de partir. » Le haut responsable a souligné « l’accès extrêmement limité » aux zones septentrionales de ce territoire palestinien, que « quasiment aucune aide n’a pu atteindre depuis des semaines, avec le maintien de restrictions illégales » de la part d’Israël. « Beaucoup sont désormais confrontés à la famine », a-t-il assuré.
La résistance palestinienne poursuit ses opérations sur différents axes de combat dans la bande de Gaza, dans le cadre du Déluge d’Al-Aqsa, en réponse à la guerre génocidaire que l’occupation israélienne commet depuis plus d’un an.
Les Brigades al-Qassam, ont affirmé avoir ciblé un bulldozer militaire D9 avec un missile Shawaz, près de l’école Al-Fakhoura dans le camp de Jabalia, au nord de la Bande de Gaza.
À leur tour, les Brigades Al-Qods, ont diffusé des image montrant leurs moudjahidines ciblant un rassemblement de véhicules et tirant sur un soldat israélien, lors de combats acharnés avec les forces de l’armée d’occupation sur les fronts de combat dans le nord de la bande de Gaza. Elles ont assuré avoir bombardé avec des obus de mortier réguliers de calibre 60 les soldats et les véhicules de l’ennemi sioniste pénétrant dans la zone d’Al-Qasasib, au milieu du camp de Jabalia. Et signalé qu’un véhicule militaire a été ciblé avec deux engins (Thaqeb) précédemment placés dans la rue Beit Lahia, à Gaza
Les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa ont annoncé avoir bombardé avec des obus de mortier les lignes d’approvisionnement des forces de l’armée d’occupation dans l’axe de Netzarim et diffusé des images de l’opération menée avec des obus de mortier contre un quartier général de commandement et de contrôle de l’occupation à proximité de l’administration civile , à l’est du camp de Jabalia, au nord de la bande de Gaza.
Les forces du martyr Omar Al-Qassem ont déclaré de leur côté avoir ciblé un rassemblement des forces d’occupation au sud de l’axe Netzarim avec des obus de mortier.
Au moment où la résistance poursuit ses opérations dans le nord de la bande de Gaza, où ces zones sont soumises à une intense agression israélienne dans le cadre d’un plan systématique de déplacement de la population et de destruction des nécessités de la vie, le journal américain The New York Times a reconnu que « les tactiques adoptées par le Hamas dans ses combats dans ces zones rendent sa défaite difficile ». Il a affirmé que « les Brigades Al-Qassam possèdent encore des capacités suffisantes pour impliquer l’armée d’occupation dans une guerre impossible à gagner ».
Des analystes militaires et des soldats israéliens ont déclaré que les combattants de la résistance apparaissent brièvement, en petites unités, pour piéger les bâtiments, placer des bombes sur les bords des routes, attacher des mines aux véhicules blindés israéliens ou tirer des roquettes sur les forces israéliennes avant de retourner sous terre. Le propre de la guérilla qui a détruit deux transports de troupe et un char Merkava dans la journée de vendredi, outre un bulldozer D9 militaire…