Lundi, le président américain Donald Trump avait réitéré sa suggestion de déplacer les Palestiniens hors de Gaza, affirmant avoir discuté de cette question avec son homologue égyptien Abdoul Fattah al-Sissi. Cependant, une source égyptienne de haut niveau a nié toute conversation téléphonique entre les deux dirigeants.

« Tout appel téléphonique du président est annoncé selon la procédure suivie avec les chefs d’État », a indiqué la chaîne Al-Qahera News, affiliée à l’État, citant la source. Cette dernière, ajoute-t-on, a exhorté les médias à « faire preuve d’une rigoureuse précision » en ce qui concerne les communications à ce niveau, « en cette période particulièrement délicate que traverse la région du Moyen-Orient », soulignant également les « relations privilégiées » entre les présidents des deux pays.

Samedi dernier, D. Trump avait proposé de « nettoyer » Gaza et d’y déplacer les Palestiniens vers la Jordanie et l’Égypte. Cependant, Amman et Le Caire ont fermement rejeté toute suggestion de déplacement ou de relocalisation des Palestiniens de leurs terres. Lundi, Trump a déclaré aux journalistes qu’il avait parlé de la question avec le président égyptien. « Quand on regarde la bande de Gaza, cela a été l’enfer pendant tant d’années… Il y a eu plusieurs civilisations sur cette bande. Cela n’a pas commencé ici. Cela a commencé des milliers d’années avant, et il y a toujours eu de la violence associée à cela. Vous pourriez installer des gens dans des zones beaucoup plus sûres, peut-être beaucoup meilleures et beaucoup plus confortables », a-t-il déclaré. Le président américain a ajouté qu’il discuterait également de la question avec le Premier ministre israélien attendu aux États-Unis « très bientôt ».

Paris contre

La France a finalement réagi, mardi, aux récentes déclarations de D. Trump sur un éventuel transfert de populations palestiniennes hors de Gaza. Interrogé par un journaliste, le Quai d’Orsay a été catégorique. « La position de la France n’a pas varié : tout déplacement forcé de population à Gaza serait inacceptable. » Selon cette déclaration, une telle initiative constituerait « une violation grave du droit international » et compromettrait toute perspective de solution à deux États. Paris souligne également que de telles actions pourraient profondément déstabiliser des pays voisins comme l’Égypte et la Jordanie, partenaires clés dans la région. Pour le Quai d’Orsay, « l’avenir de Gaza doit s’inscrire dans le cadre d’un futur État palestinien ».

Ces propos font suite à une série de déclarations controversées de D. Trump, qui a récemment proposé de déplacer les Palestiniens de Gaza vers des pays voisins, notamment l’Égypte et la Jordanie.

Cette prise de position française intervient alors que Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, s’est entretenu le 27 janvier par téléphone avec Marco Rubio, récemment confirmé au poste de secrétaire d’État américain. Lors de cet échange, J-N. Barrot a salué « les efforts de la diplomatie américaine » pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, en place depuis le 19 janvier. Ce cessez-le-feu a mis fin à une offensive israélienne particulièrement meurtrière qui, selon des bilans locaux, a causé la mort de plus de 47 300 Palestiniens et laissé des milliers de disparus.

Les deux responsables ont également discuté de la situation en Ukraine, où une « paix juste et durable » reste un objectif commun. Le ministre français a plaidé pour une coordination étroite entre Paris et Washington sur plusieurs dossiers, incluant le Liban et la Syrie. Concernant Gaza, Jean-Noël Barrot a insisté sur l’importance de garantir l’application des accords actuels, notamment en ce qui concerne la libération des otages retenus par le Hamas.

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