Un haut responsable de l’ONU a appelé lundi 25 novembre les parties au conflit au Liban à « accepter un cessez-le-feu », alors que de nouvelles frappes israéliennes ont visé la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah. « Je salue les efforts diplomatiques en cours pour parvenir à une cessation des hostilités et j’appelle les parties à accepter un cessez-le-feu ancré dans la complète application de la résolution 1701 » du Conseil de sécurité, a déclaré devant le Conseil Muhannad Hadi, au nom de l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient Tor Wennesland.
Israël a donné le feu vert à Amos Hockstein, médiateur américain, pour avancer vers la signature de l’accord de cessez-le-feu au Liban, avait relevé la radio israélienne. « L’approbation israélienne de l’accord proposé a été confirmée lors d’une consultation limitée sur la sécurité menée, dimanche soir, par le Premier ministre avec un certain nombre de ministres », précise la même source. « On espère qu’un cessez-le-feu sera annoncé d’ici deux jours », a poursuivi la même source citant une source israélienne.
Le journal israélien Yediot Aharonot a pour sa part fait savoir que « les progrès dans les communications sont intervenus après que le Hezbollah a tiré plus de 250 missiles et obus en une journée ».
« Des sources israéliennes ont également indiqué que l’accord avec le Liban a été conclu, et Netanyahu étudie actuellement comment l’expliquer au public », rapporte la chaîne Kan, affiliée à l’autorité de radiodiffusion. Et d’ajouter que « les négociations se concentrent désormais sur la question de la liberté de mouvement de l’armée israélienne dans la zone frontalière syro-libanaise ». Citant des sources proches de la partie américaine, la même source a indiqué « qu’Israël aurait obtenu de Washington des garanties de liberté de mouvement à la frontière en cas de violation de l’accord ».
Va-t-en-guerre
L’issue de la confrontation entre le Hezbollah et l’armée sioniste ne semble être du goût de tous les Israéliens. Il en va ainsi de Benny Gantz, ancien ministre israélien de la Défense et rival de Benjamin Netanyahou, qui a appelé le 24 novembre le gouvernement de ce dernier à s’en prendre directement aux « biens » de l’État libanais, sans toutefois préciser la manière de procéder. Dans son message, B. Gantz a affirmé que Beyrouth « donne carte blanche » au Hezbollah. Outre le bombardement des infrastructures militaires du Hezbollah aux quatre coins du Liban, l’ancien membre du cabinet de guerre de B. Netanyahou propose à Israël à s’en prendre aux « biens » de l’État libanais. Dans un post publié sur la plateforme X, le député centriste du mouvement Hosen L’Yisrael a affirmé que « le gouvernement libanais donne carte blanche au Hezbollah », ajoutant que « le moment est venu d’agir avec fermeté contre ses biens ». Certains médias du pays du Cèdre évoquent la possibilité de prochaines frappes contre les infrastructures du gouvernement ou contre des bâtiments civils. B. Gantz avait décidé de démissionner de son poste au sein du cabinet de guerre en juin 2024. « Malheureusement, Netanyahou nous empêche d’avancer vers la vraie victoire. Des décisions stratégiques cruciales se heurtent à des hésitations et à des tergiversations dues à des considérations politiques », avait fait savoir le 9 juin ce centriste et président du parti Union nationale alors qu’il annonçait quitter le cabinet de guerre.
Critique de la politique du chef du Likoud, cet ancien ministre de la Défense (juin 2021 – décembre 2022) se fait entendre de plus en plus souvent, alors que le Premier ministre est mis en difficulté sur le plan intérieur. En effet, le chef du Likoud est la cible de nombreuses manifestations. Il est également éclaboussé par une affaire de fuite de documents confidentiels dans laquelle a été inculpé un de ses collaborateurs. Le 18 novembre, le député centriste avait notamment indiqué sur sa page X qu’« une condition à tout accord avec le Liban est la pleine liberté d’action d’Israël contre toute violation », sous-entendant que l’aviation israélienne pourrait frapper n’importe où au pays du Cèdre en cas d’attaque du Hezbollah. L’Orient-Le Jour mentionne également des propos tenus le 21 novembre dernier lors d’une tournée en Israël, pendant laquelle il avait martelé que l’État hébreu devait être plus ferme sur le dossier libanais, suggérant même à l’armée israélienne d’intensifier « ses bombardements contre les infrastructures libanaises jusqu’à ce que le message soit compris ».