Lors d’une réunion de l’OTSC au Kazakhstan, jeudi 28 novembre, le président russe a évoqué la possibilité de frapper des centres décisionnels en Ukraine en réponse aux frappes menées à l’aide de missiles à longue portée occidentaux. Il a répété que la Russie avait « à plusieurs reprises » mis en garde contre l’utilisation de telles armes. Le maitre du Kremlin a de nouveau averti que la Russie répondrait aux frappes de Kiev menées sur son sol à l’aide de missiles à longue portée occidentaux. « Actuellement, le ministère de la Défense et l’état-major général de l’armée russe sont en train de sélectionner les cibles à frapper sur le territoire ukrainien » a-t-il averti. « Il peut s’agir d’installations militaires, d’entreprises de l’industrie de la défense ou de centres de décision à Kiev. D’autant plus que le régime de Kiev a tenté à plusieurs reprises de frapper des installations d’importance étatique en Russie », a poursuivi le président russe. Juste avant, V. Poutine avait évoqué le potentiel du nouveau missile balistique russe de moyenne portée, Orechnik. Un missile qui pour l’heure n’« a certainement pas d’analogues » dans le monde, a-t-il estimé, précisant que « dans le cas d’une utilisation massive et groupée » de cette arme « c’est-à-dire de plusieurs missiles à la fois, en une seule frappe, leur puissance sera comparable à celle des armes nucléaires ».
Dans un premier temps, le dirigeant russe avait rappelé que son pays avait « attiré l’attention à plusieurs reprises » sur le fait que l’utilisation d’armes occidentales à longue portée sur le territoire russe signifierait « l’implication directe de l’OTAN dans un conflit avec Moscou ». « Néanmoins, malgré nos avertissements sur le danger d’une escalade du conflit, des frappes ont été effectuées sur notre territoire », a-t-il constaté.
Lors de son intervention, V. Poutine a également qualifié de « totalement illégitime » l’actuel gouvernement ukrainien. « Pourquoi, par exemple, les soldats et les officiers ukrainiens mobilisés de force doivent-ils donner leur vie aujourd’hui ? Pour le régime néonazi de Bandera qui s’est installé à Kiev ? Pour ses dirigeants, qui ont déjà perdu leur légitimité ? », s’est-il interrogé. « D’un point de vue juridique, ils n’ont même pas le droit de donner des ordres aux forces armées, car ce sont des usurpateurs du pouvoir. Par ailleurs, ceux qui exécutent ces ordres deviennent également complices de crimes » a-t-il estimé.
Selon la Constitution ukrainienne, le mandat présidentiel de Volodymyr Zelensky a expiré le 20 mai, avait souligné à la fin du même mois Dmitri Tabachnik, ancien ministre ukrainien de l’Éducation et des Sciences (2010-2014) et premier chef de l’administration présidentielle de l’Ukraine (1994-1996). En novembre 2023, mettant en avant les hostilités en cours, V. Zelensky avait estimé qu’il était « absolument irresponsable » d’organiser des élections.
Emissaire US :
La veille mercredi, Donald Trump a annoncé nommer l’un de ses fidèles, l’ancien général Keith Kellogg, comme émissaire pour l’Ukraine et la Russie, a rapporté l’hebdomadaire français, courrier international. «Il est avec moi depuis le début ! Ensemble, nous obtiendrons la paix par la force et nous rendrons l’Amérique et le monde sûrs à nouveau ! », a écrit le président élu des Etats-Unis sur son réseau, Truth Social.
K. Kellogg, avait brièvement présidé le Conseil de sécurité nationale, le cabinet de politique étrangère de la Maison Blanche, lors du premier mandat de D. Trump, selon le même media.
Le président élu des Etats-Unis avait fustigé le déblocage de milliards de dollars par Washington pour Kiev, et promis de régler le conflit russo-ukrainien avant même de prêter serment en janvier − sans jamais expliquer comment. L’ancien général a abordé cette question dans une longue note publiée en avril sur le site de l’America First Policy Institute. « Toute future aide militaire américaine exigera de l’Ukraine qu’elle participe à des pourparlers de paix avec la Russie », a-t-il recommandé. Il appelle aussi à « reporter l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan pour une période prolongée » dans le but de « convaincre Poutine de participer aux pourparlers de paix ».
Dans cette note, K. Kellogg estime que « le gouvernement et le peuple ukrainiens auront du mal à accepter une paix négociée qui ne leur restitue pas l’ensemble de leur territoire. Mais comme l’a dit Donald Trump (…) en 2023, je veux que tout le monde arrête de mourir. C’est aussi notre point de vue. C’est un bon premier pas », a-t-il ajouté.