Dans la nuit de jeudi à vendredi, une force israélienne escortée par 3 hélicoptères a opéré une descente aérienne dans la région de Yaafour dans la province de Damas à 10 km de la capitale, où elle a inspecté une position qui appartenait aux Gardes républicains syriens pendant plus de 5 heures avant de se retirer, a rapporté la chaine de télévision libanaise d’information al-Mayadeen. En même temps, une autre force israélienne formée de 3 blindés est entrée dans le village Rakhlé, situé dans la province ouest de Damas, à proximité de la frontière syro-libanaise, précise la même source.

Des sources syriennes ont en outre rapporté qu’une 3eme force israélienne formée de 6 blindés est entrée dans le village Saysoun dans la région du Bassin de Yarmouk dans la province ouest de Deraa au sud de la Syrie. 3 de ces véhicules ont pénétré dans une ancienne position de l’armée syrienne du régime déchu à proximité du village Aïn Zakar.

Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad, la Syrie fait l’objet d’attaques et d’incursions israéliennes incessantes, sans aucune riposte de ses forces armées. Dans ces conditions d’impuissance syrienne, le site web du média israélien i24 a rapporté à la foi d’une source proche du président par intérim Ahmad al-Charaa que Damas exige qu’Israël restitue au moins un tiers du plateau du Golan qu’il occupait avant l’accord d’armistice de 1974 pour mettre en œuvre l’accord de normalisation.

« La récupération de certaines parties du plateau du Golan, autres que celles saisies par les forces israéliennes en territoire syrien après la chute du régime d’Assad, est cruciale pour qu’une telle initiative obtienne le soutien de la population locale », aurait proposé cette source selon laquelle « si al-Charaa n’y parvient pas, il risque de se heurter à une forte résistance interne. » Cette source syrienne aurait déclaré qu’« Il n’y a pas de paix gratuite. » En outre, aurait suggéré cette source, Damas aurait aussi proposé deux scénarios pour « un règlement politique acceptable entre Israël et la Syrie ».

Le premier prévoit qu’Israël conserve les zones stratégiques sur le plateau du Golan, équivalant à un tiers de son territoire, en cède un tiers à la Syrie et loue l’autre tiers pour 25 ans. L’autre scénario est qu’« Israël conserve les deux tiers du plateau du Golan et remette le tiers restant à la Syrie, avec la possibilité de le louer ».

De même source, une autre proposition prévoirait aussi que la ville libanaise de Tripoli, près de la frontière libano-syrienne, et éventuellement d’autres régions libanaises du nord du Liban et de la vallée de la Békaa, devraient être « transférées » à la Syrie. Selon elle, la Syrie cherche à recouvrer « la souveraineté » sur Tripoli, l’une des cinq régions qui avaient été détachées de la Syrie pour créer le « Grand Liban » sous le mandat français.

« Le règlement doit également inclure la rétrocession de Tripoli et d’autres régions libanaises à majorité sunnite à la Syrie, à condition qu’Israël soit autorisé à installer un pipeline pour transporter l’eau de l’Euphrate vers Israël, dans le cadre d’un accord sur l’eau impliquant la Turquie, la Syrie et Israël », aurait aussi détaillé cette source syrienne à i24.

La source syrienne a déclaré : « Al-Charaa a fait preuve d’une ouverture sans précédent et a ouvert des canaux de communication directs avec Israël pour la coordination sécuritaire et militaire dans le sud de la Syrie. »

Elle a conclu en disant que la levée des sanctions américaines n’avait aucun lien avec la normalisation et qu’elle est « une question distincte. »

A noter que Thomas J. Barrak, envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie, a confirmé que la Syrie et Israël étaient engagés dans des discussions « significatives », par lesquelles Washington vise à « rétablir le calme ».

Dans une interview accordée au New York Times, le diplomate US d’origine libanaise a averti que cela pourrait prendre du temps, car al-Charaa pourrait « se heurter à une résistance interne ».

Selon T.J. Barrak « al-Charaa ne peut être perçu par son peuple comme forcé ou contraint à la normalisation », et qu’il doit donc « procéder lentement ». « Tout le monde dans cette région ne respecte que la force, et Trump a prouvé que la force américaine est un précurseur de la paix », a-t-il ajouté.

Concernant l’inquiétude exprimée par des responsables américains quant aux milliers de combattants venus de l’étranger pour participer à la guerre en Syrie, le diplomate US a expliqué que « Washington est conscient que la Syrie ne peut expulser ceux qui restent et qu’ils pourraient constituer une menace pour le nouveau gouvernement s’ils étaient exclus. Par conséquent, l’administration Trump attend de la transparence quant aux rôles qui leur sont assignés ».

Concernant la signature par Trump d’un décret visant à mettre fin à des décennies de sanctions américaines contre la Syrie, l’envoyé américain a souligné « qu’au lieu d’imposer des exigences strictes, l’administration a fixé des objectifs à atteindre pour le gouvernement syrien, tandis que Washington surveille ses progrès ». et de poursuivre que « ces indicateurs incluent la conclusion d’un accord de paix avec Israël, l’intégration des milices kurdes soutenues par les États-Unis qui contrôlent le nord-est de la Syrie, et l’enquête sur le sort des Américains disparus pendant la guerre ».

T.J. Barrak a conclu que « la levée des sanctions pour encourager le changement est plus efficace que de les maintenir jusqu’à ce que la Syrie réponde à des exigences spécifiques », reconnaissant que « les sanctions successives n’ont jamais réussi ».

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