Après l’église orthodoxe endommagée et les tombes chrétiennes vandalisées, c’est au tour d’un sapin de Noël d’être incendié à Suqaylabiyah, ville située à quelques encablures de Hama. Selon Sky News Arabia, site émirati, un arbre de Noël installé sur la place centrale de la petite ville chrétienne de Suqaylabiyya a été incendié par des hommes armés ouzbeks. Toujours selon la même source, l’incident s’est produit sous la menace d’une arme, les hommes armés empêchant les habitants de s’approcher. Après leur départ, les pompiers sont intervenus pour éteindre l’incendie, tandis que les forces de sécurité annonçaient qu’ils seraient poursuivis et arrêtés. Cheikh Ibrahim Abu Soulayman, cadre de Hayat Tahrir al-Cham (HTC), a assuré aux chrétiens que des mesures seraient prises contre les combattants étrangers responsables de l’attaque contre l’arbre de Noël. Il a même tenu une croix en signe de soutien. Cette attaque a suscité la colère des habitants, qui ont organisé des manifestations dénonçant les atteintes à la liberté religieuse et le chaos sécuritaire. La ville a également été le théâtre d’un sit-in devant le commandement du district, expression du rejet de cette attaque contre un symbole religieux pendant la période des fêtes.

Suite à cet évènement, plusieurs manifestations ont éclaté mardi dans des quartiers chrétiens de Damas pour protester contre l’incendie du sapin de Noël près de Hama. Affluant spontanément de différents quartiers, les Syriens se sont rassemblés pour exprimer leur mécontentement et leurs craintes plus de deux semaines après la prise du pouvoir par une coalition dirigée par HTC. Entre-temps, les nouvelles autorités syriennes à Damas ont annoncé un accord avec « tous les groupes armés » pour leur dissolution, précisant qu’ils allaient être intégrés au ministère de la Défense. « Une réunion des chefs des groupes » armés avec le nouveau dirigeant de la Syrie A. al-Charaa « a abouti à un accord sur la dissolution de tous les groupes et leur intégration sous la tutelle du ministère de la Défense », ont indiqué les nouvelles autorités sur leur compte Telegram.

A. al-Charaa a affirmé dimanche qu’il ne « permettrait absolument pas que des armes échappent au contrôle de l’Etat ». Il avait ajouté lors d’une conférence de presse que cette décision s’appliquerait également aux « factions présentes dans la zone des Forces démocratiques syriennes » (FDS, dominées par les Kurdes). Les photos publiées par l’agence officielle Sana et le compte Telegram des autorités montrent A. al-Charaa entouré des chefs de plusieurs factions armées, mais pas de représentants des forces dirigées par les Kurdes dans le nord-est du pays. Selon l’agence, les commandants des groupes armés qui ont renversé le régime ont rencontré A. al-Charaa.

L’administration américaine sortante exhorte Israël à développer des canaux de communication avec le nouveau leader de la Syrie, selon des informations révélées lundi soir, ont rapporté les médias israéliens.

Les responsables israéliens restent toutefois sceptiques, soupçonnant A. Al-Jolani de manipuler la communauté internationale uniquement pour consolider son nouveau régime. « Votre coopération et vos canaux de communication avec Al-Jolani renforceront l’influence israélienne dans toute la région », ont déclaré des responsables américains à leurs homologues israéliens. « C’est un leader pragmatique qui souhaite développer des relations stratégiques avec les pays de la région ».

Washington recommande vivement à Israël d’établir dès maintenant des liens avec le nouveau dirigeant syrien. Cette volonté de rapprochement vise principalement à empêcher le retour de l’influence iranienne en Syrie.

Ces derniers jours, après l’avoir rencontré à Damas, Barbara Leaf, assistante du secrétaire d’État américain pour le Moyen-Orient, a annoncé que les États-Unis avaient décidé de retirer la prime de 10 millions de dollars qui pesait sur la tête d’Al-Jolani, fondateurs du Front al-Nosra, filiale locale d’al-Qaida,  qui a été rebaptisé HTC.

Quelques jours après la chute du régime d’Assad, le leader rebelle qui s’est attifé à l’instar de Volodimir Zelensky s’est exprimé pour la première fois sur sa position vis-à-vis d’Israël, déclarant qu’il n’avait pas l’intention « d’entrer en conflit avec Israël ». Dans une interview ultérieure à Sky News, il a ajouté : « Le peuple est épuisé par la guerre, le pays n’est pas prêt et ne va pas s’engager dans un nouveau conflit. Le pays avance vers le développement et la reconstruction, il se dirige vers la stabilité. »

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