La rencontre, qui a duré trois heures et s’est terminée par un tête-à-tête E.Macron-O. Scholz,  a permis d’évoquer « les perspectives vers lesquelles l’Europe veut et doit aller » et devrait conduire ces prochaines semaines à « une très bonne et très intensive coopération », a fait savoir une source diplomatique allemande. De son côté, la présidence française a également salué un échange « très constructif », durant lequel les deux dirigeants « évoqué la relation franco-allemande dans un esprit de travail très étroit à moyen et long terme ».

Lors de cet entretien, les deux dirigeants sont notamment tombés d’accord sur le fait que l’Union européenne est confrontée à « l’une des plus importantes crises de son histoire », ce qui les a conduits à évoquer – entre autres – les questions de « sécurité et de défense », la question « énergétique avec un regard sur les prix élevés de l’énergie et l’approvisionnement » ou encore l’innovation, a encore souligné la source diplomatique allemande.

Ces trois thèmes sont des sources de tensions entre Paris et Berlin qui ne partagent pas les mêmes idées sur les moyens de lutter contre la flambée des prix de l’énergie par exemple. « Sur ces trois thèmes ont été mis en place des groupes de travail de réflexion qui vont amener les deux gouvernements à travailler étroitement dans les jours qui viennent en vue des prochaines étapes », a précisé l’Élysée. Les deux dirigeants ont également convenu d’échanger « avant et après » une visite prochainement en Chine du chancelier allemand et un déplacement aux États-Unis pour le président français.

« D’ici aux 60 ans du traité de l’Élysée, nous allons travailler ensemble pour pouvoir converger » sur les « problèmes » actuels entre la France et l’Allemagne, a déclaré devant le Sénat français, Laurence Boone, secrétaire d’État française aux Affaires européennes, évoquant la défense, l’énergie et la géopolitique. Les 60 ans du traité de l’Élysée seront célébrés le 22 janvier. Ce traité bilatéral avait scellé la réconciliation entre la France et l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale et lancé la coopération entre les deux puissances européennes.

Les signaux de mésentente entre Berlin et Paris se sont multipliés récemment. Berlin promeut un projet de bouclier antimissile, avec notamment une composante israélienne, auquel veulent se joindre 14 pays européens, dont le Royaume-Uni, les pays baltes, les Pays-Bas ou encore la Finlande. Dénonçant une « course aux armements » au sein du continent, Paris reste en retrait et défend son propre projet, avec l’Italie. Le futur avion de combat européen, le SCAF, un serpent de mer entre les deux pays, est un autre point de discorde, avec le risque que le projet britannique concurrent, Tempest, prenne de l’avance.

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