Pour Beyrouth, l’annexion par les Israéliens de la totalité du village de Ghajar, à l’extrême sud-est du Liban, constitue une « violation flagrante et dangereuse » de la résolution 1701 de l’ONU, qui a mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël en 2006.
Le Hezbollah a dénoncé jeudi la décision israélienne de construire un mur autour du village de Ghajar, situé à cheval entre la partie du Golan syrien occupée par Israël et le Liban, appelant à agir pour « empêcher une consolidation de l’occupation ». Pour les Israéliens, la construction de la clôture autour de cette localité est une réponse à l’installation par le Hezbollah de deux tentes dans une région voisine occupée par Israël, mais revendiquée par le Liban. Israël a exigé le démantèlement de ces tentes, menaçant d’utiliser la force si le Hezbollah n’obtempère pas. Le parti chiite a refusé de céder aux menaces.
Face à la montée des tensions, des médiations officielles ou secrètes sont en cours pour éviter un embrasement de ce front plutôt calme depuis 17 ans. La force onusienne déployée au sud du Liban tente de calmer le jeu. Les diplomaties française, américaine et d’autres pays européens sont aussi à l’œuvre pour trouver une solution.
Des idées circulent, comme le démantèlement des tentes en contrepartie d’un retour au statu quo dans le village de Ghajar. Ou encore, la remise des tentes à l’armée libanaise.
Dans un discours prononcé mercredi, Hassan Nasrallah leader du parti chiite, a affirmé que « la résistance peut restituer la partie libanaise du village de Ghajar de l’occupation israélienne », ajoutant que « cette terre ne sera pas abandonnée ».
« Les jeunes de la résistance ont reçu des directives pour agir, en cas d’agression israélienne contre la tente dressée à la frontière sud », soulignant que ce qui se passe « n’est pas une démarcation des frontières terrestres, mais un acte de restauration des terres occupées par l’ennemi israélien. »
H. Nasrallah a rappelé que « l’occupation israélienne a érigé une clôture de barbelés autour du village libanais de Ghajar, avant que la résistance n’installe des tentes à la frontière », rappelant que « les prétentions de certains sur l’annexion de Ghajar par Israël à cause des tentes que nous avons érigées à la frontière sont incorrectes ».
H. Nasrallah a évoqué le double standard de la communauté internationale qui « est restée silencieuse face à toutes les agressions frontalières israéliennes, mais a rapidement agi après l’installation par la Résistance d’une tente à la frontière ». Le leader du Hezbollah a en outre appelé « à recenser les violations israéliennes terrestres, maritimes et aériennes, en plus des prétentions de l’ennemi sur des brèches libanaises ».
Revenant sur la récente agression israélienne contre la ville de Jénine et son camp, il a souligné que « le but des Israéliens était de restaurer la dissuasion, mais ils sont parvenus au contraire ». Il a ajouté que « la preuve de l’échec de l’agression israélienne à Jénine est la poursuite des opérations de la résistance palestinienne en Cisjordanie ». Avant de souligner que « les Palestiniens en Cisjordanie croient que l’entité israélienne est vouée à la disparition, et cela donne de grands espoirs pour la poursuite de la voie de la Résistance ».