C’est ce qu’a annoncé Esmail Baghaei, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, dans un message posté sur X, alors que les craintes d’un embrasement régional ne cesse d’enfler au Moyen-Orient, après les menaces israéliennes de riposter à l’attaque de missiles lancée par Téhéran début octobre contre l’État hébreu.

Le 1er octobre, l’Iran avait lancé environ 200 missiles en direction d’Israël, en représailles à l’assassinat au Liban du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans un raid israélien, et à celui à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyé, dans une attaque imputée à Tel Aviv. E. Baghaei a publié une photographie montrant l’accueil officiel réservé au chef de la diplomatie iranienne à son arrivée au Caire, avec un message : « Nous venons d’arriver au Caire. L’Iran et l’Égypte sont deux pays dotés chacun d’une grande histoire et d’une civilisation, ainsi que des acteurs influents de la région ». Et d’ajouter : « Jeudi, nous aurons des discussions importantes avec de hauts responsables égyptiens ».

L’agence de presse officielle iranienne IRNA avait noté l’arrivée d’A. Araghchi au Caire, dans le cadre de « sa tournée régionale, pour rencontrer de hauts responsables égyptiens ». L’Égypte est la huitième étape de la tournée régionale entamée par le chef de la diplomatie iranienne il y a environ deux semaines « dans le but de coordonner les mesures visant à mettre fin aux crimes de l’entité sioniste et à mettre en œuvre un cessez-le-feu à Gaza et au Liban », ajoute IRNA. La dernière visite en Égypte d’un chef de la diplomatie iranienne remontait à janvier 2013 quand Ali Akbar Salehi s’était rendu au Caire.

Le chef de la diplomatie iranienne devrait également se rendre en Turquie vendredi, selon le ministère iranien. A. Araghchi s’était déjà rendu au Liban, en Syrie, en Arabie saoudite, au Qatar, en Irak et au Sultanat d’Oman dans le cadre de cette même tournée.​​​​​​​ Lors de sa rencontre, mercredi, avec le roi Abdallah II de Jordanie, il a rappelé que « l’Iran cherche à empêcher une escalade des tensions dans la région » et souligné « la nécessité pour les pays régionaux et islamiques de coopérer pour forcer l’entité israélienne à mettre fin au génocide et à provoquer la guerre ». Il a également appelé « à exploiter toutes les capacités des pays islamiques pour collecter et envoyer l’aide humanitaire nécessaire à la bande de Gaza et au Liban et pour garantir les besoins fondamentaux de la vie ».

Le souverain hachémite a assuré au ministre iranien que « la Jordanie ne serait pas une arène de conflits régionaux », appelant « à la nécessité de réduire l’escalade dans la région ». Il a averti que « la poursuite des massacres et des destructions maintiendrait la région en otage de la violence et de l’expansion du conflit », selon un communiqué publié par la Cour royale jordanienne.Le roi de Jordanie a également appelé « à la fin de la guerre israélienne contre Gaza et le Liban comme premier pas vers la stabilité régionale ».

Avant cette réunion, A. Araqchi a rencontré son homologue jordanien Ayman Safadi lors de sa visite à Amman, où il a rappelé la position de l’Iran concernant les développements à Gaza et au Liban. A cette occasion, il a appelé « les pays de la région à prendre des mesures collectives urgentes pour arrêter la machine à tuer israélienne et empêcher l’expansion de la guerre ». Il a souligné que cet appel s’inscrit dans le « cadre du maintien de la stabilité et de la sécurité régionales et de la préservation des intérêts des peuples de la région ». S’adressant à la télévision iranienne, il a affirmé que sa rencontre avec le roi de Jordanie « a été très bonne », ajoutant qu’il a également eu des entretiens approfondis avec son homologue jordanien précisant qu’il y a eu « un grand accord de points de vue ». Il a ajouté que « mettre fin aux crimes sionistes nécessite une volonté régionale et mondiale » et que « mettre fin à la guerre à Gaza et au Liban est une exigence internationale visant à aider les personnes déplacées ».

Concernant les canaux d’échange de messages entre l’Iran et les États-Unis, le responsable a expliqué que « ces canaux existent toujours » et « qu’ils existent actuellement, comme l’ambassade de Suisse à Téhéran, et d’autres canaux, et ils sont utilisés en cas de besoin ». Il a ajouté : « Notre échange de messages vise à clarifier les points de vue, à dissiper les malentendus et à prévenir les erreurs résultant de malentendus ». Il a également indiqué que « la piste de Mascate pour échanger des messages avec les Américains concernant les négociations nucléaires est désormais suspendue », alors « qu’ il n’y a actuellement aucune base pour mener ces négociations ».

Concernant l’imposition de sanctions contre l’Iran, A. Araqchi a jugé que cela ne saurait être considéré que  comme « un acte hostile ». Le responsable a relevé qu’ « il est regrettable que les pays occidentaux et européens imposent des sanctions à l’Iran à un moment où nous cherchons à réduire les tensions dans la région », notant « qu’ ils savent que les sanctions ne sont pas un moyen de réduire les tensions, et je n’ai jamais réussi à résoudre les problèmes entre l’Iran et l’Occident. »

Après Oman, l’Arabie Saoudite, le Qatar, l’Irak, la Syrie et le Liban, la Jordanie et l’Egypte, le chef de la diplomatie iranienne se rendra en Turquie porteur d’un message clair à la région et au monde, affirmant que nous travaillons « pour arrêter l’escalade et ramener la paix dans la région à la lumière de l’escalade et des développements régionaux ».

Il y a lieu de signaler que les pays du Golfe ont multiplié les contacts et pressions sur Washington afin d’empêcher toute nouvelle agression israélienne contre l’Iran.  

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