La représentation diplomatique syrienne au Maroc, fermée depuis juillet 2012, suite à la décision de Rabat d’expulser le dernier ambassadeur du régime de Bachar Al-Assad, est appelée à rouvrir à la faveur du « réchauffement » des relations syro-marocaines. La Syrie en transition difficile sous la férule d’A. Al-Charaa a rompu, le 27 mai, ses relations avec les séparatistes du Polisario. Un casus belli tombé en désuétude depuis. En présence de représentants du Maroc, les nouvelles autorités syriennes ont déclaré le mouvement séparatiste persona non grata, scellant les locaux de sa représentation à Damas. Pour donner un coup de fouet aux relations bilatérales, A. Al-Charaa programme de rendre visite au Maroc pour des discussions avec le Souverain et en vue d’une relance de la coopération bilatérale. Une visite qui, selon toute vraisemblance, conduira le nouvel homme fort de Syrie vers les Etats-Unis où il intégrera le processus de normalisation avec Israël qui, profitant de l’effondrement du système baasiste, a détruit de manière méthodique, toutes les capacités militaires syriennes qui, naguère, alimentaient l’appréhension de Tsahal.
Le 4 février, le roi Mohammed VI a avait félicité A. Al-Charaa à l’occasion de son accession à la présidence de la République Arabe Syrienne durant la période de transition, soulignant dans son message que le Maroc « se tient aux côtés du peuple syrien alors qu’il traverse une étape délicate et décisive de son histoire, en parfaite harmonie avec sa position de principe en faveur de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale de la Syrie ».
Il y a lieu de rappeler que D. Trump avait offert sur un plateau d’argent, lors de son premier mandat présidentiel, le Golan syrien à Israël. Un « cadeau » inestimable qui s’ajoute à la ville d’Al Qods consacrée par la diplomatie US capitale unifiée de l’Etat juif. La question qui se pose dès lors serait de savoir si A. al-Charaa, dont la main tendue a été rejetée par les responsables israéliens, avalisera l’abandon de la souveraineté syrienne sur les territoires occupés par Israël dans le sillage de la chute de Damas. Capitale qui nourrit les convoitises régionales et alimente les frictions entre la Turquie, puissance sunnite atlantique, et l’Arabie Saoudite, puissante monarchie du Golfe qui cherche, sous la conduite de Mohamed Bin Salman, Prince héritier qui dirige de facto le Royaume, à replacer son pays au centre de l’échiquier arabo-musulman.