Le milliardaire ne partage pas l’engouement de J. Biden pour financer l’effort de guerre ukrainien. « Il est temps d’arrêter le hachoir à viande », a déclaré le 9 février sur X, E. Musk. « Cela aurait dû être fait il y a un an », a-t-il poursuivi dans un autre message publié sur son réseau social. L’entrepreneur américain réagissait à des propos tenus le jour même par J. Biden, lors d’un entretien avec Olaf Scholz à la Maison Blanche. Le président américain a déclaré que l’« échec » du Congrès d’approuver une nouvelle aide militaire à l’Ukraine était « proche de la négligence criminelle ».

Le chancelier allemand a, pour sa part, exhorté le Congrès des États-Unis à débloquer « très rapidement » une enveloppe budgétaire pour l’Ukraine. « Sans la contribution des États-Unis, la situation en Ukraine serait très très compliquée », a-t-il ajouté en s’adressant à des journalistes. Une ligne également tenue, dans la foulée de cette rencontre entre les deux dirigeants, par Lech Walesa. « On ne dit pas qu’ils doivent payer pour tout, mais ils doivent donner l’exemple et encourager le monde à se joindre à l’effort. Sinon, notre civilisation est morte », a déclaré l’ancien président polonais sur CNN, estimant que les États-Unis « doivent garder ce rôle de leader mondial ».

«  Il est insensé de continuer à envoyer autant d’argent à l’Ukraine sans rendre de comptes et sans finalité », avait déjà estimé E. Musk, le 8 février, en réaction à un message de l’entrepreneur Vivek Ramaswamy qui brigue l’investiture républicaine pour les présidentielles. La veille, un projet de loi de dépenses d’urgence pour aider l’Ukraine s’était heurté à l’opposition républicaine, le texte a finalement été rejeté à 51 voix contre et 49 voix pour. Du côté des Démocrates, conformément à la position de Biden, les élus bloquent toute aide destinée uniquement à Israël. Le 4 février, me Sénat dévoilait un projet de loi portant sur le financement d’une aide militaire de 118,3 milliards de dollars pour Israël, Taïwan et l’Ukraine. Enveloppe dont 60 milliards de dollars seraient alloués à Kiev. Depuis plusieurs mois, Républicains et Démocrates s’affrontent au Congrès sur fond de réformes migratoires. Début décembre, J. Biden avait sans succès exhorté les parlementaires à adopter une première enveloppe de 106 milliards de dollars destinée à l’Ukraine et à l’État hébreu. Les États-Unis sont de loin le premier soutien militaire à l’Ukraine. Entre janvier 2022 et octobre 2023, ils ont alloué à l’Ukraine près de 143 milliards d’euros, dont près de la moitié (71,3 milliards) en aide militaire selon le décompte du Kiel Institute, un think tank allemand.

Le « boucher » de retour

Dans les rangs de l’armée ukrainienne qui peine à contenir les coups de boutoir russes, Oleksandr Syrsky est loin de remporter tous les suffrages. ses hommes ont pris l’habitude de le surnommer « le Boucher » ou « Général 200 », le chiffre étant le code militaire pour les soldats morts, relate Politico.

Connu pour avoir dirigé ses forces dans le « hachoir à viande de Bakhmout », il a la réputation de mener des actions coûteuses en vie humaines, pour des gains souvent minimes.

« Le commandement du général Syrsky est en faillite, sa présence ou les ordres venant de son nom sont démoralisants et il sape la confiance dans le commandement en général. Sa recherche incessante de gains tactiques épuise constamment nos précieuses ressources humaines » explique un officier ukrainien sur X.

« Nous sommes foutus », écrit plus sommairement un autre.

Au-delà de son profil de « général sévère type soviétique », O. Syrsky est nommé dans une période difficile pour l’Ukraine, qui subit des pénuries de munitions et de main d’œuvre sur le front, souligne encore Politico. Sa nomination en remplacement de Valeri Zaloujny pourrait être mal perçue par les soutiens de Kiev et alimenter leur scepticisme, selon la publication.

Un timing qui interroge alors que l’aide militaire de 60 milliards envisagée par Washington reste en suspens au Congrès.

  1. Syrsky avait été nommé en remplacement de Valeri Zaloujny ce 8 décembre. Ce dernier était en froid avec le chef de l’Etat ukrainien, ayant notamment critiqué le manque de moyens de l’armée et l’échec de la contre-offensive estivale.
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