Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a confirmé l’arrivée de l’envoyé spécial du président américain S. Witkoff en Russie. À l’ordre du jour : les relations bilatérales et le règlement du conflit ukrainien. Selon D. Peskov, cette rencontre est une bonne occasion de transmettre la position de la Russie à D. Trump.

K. Dmitriev, directeur du Fonds russe d’investissement direct et responsable du volet économique des négociations entre la Russie et les États-Unis, a aussi rencontré l’envoyé spécial du président américain à Saint-Pétersbourg. C’est la troisième fois que S. Witkoff se rend en Russie. Sa dernière visite remonte au 13 mars. L’envoyé spécial américain avait alors rencontré des hauts représentants russes et avait été reçu par V. Poutine dans la soirée.

Comme l’a indiqué D. Peskov, l’émissaire US a fourni à la partie russe des informations supplémentaires sur l’Ukraine, et le président russe a transmis des informations et des indications supplémentaires à son homologue américain par son représentant.

A signaler qu’une nouvelle session de consultations russo-américaines au niveau des experts s’est tenue la veille jeudi à Istanbul. Ces consultations portaient sur la normalisation du fonctionnement des missions diplomatiques des deux pays et sur les moyens d’écarter les points de friction dans les relations bilatérales.

Les délégations, dirigées par l’ambassadeur de Russie aux États-Unis Alexandre Dartchiev et la vice-secrétaire d’État adjointe des États-Unis Sonata Coulter, ont échangé des notes confirmant l’accord conclu sur les engagements mutuels visant à faciliter les services bancaires et financiers sans entrave aux missions diplomatiques russes et américaines ainsi que les versements de la Fédération de Russie aux budgets de l’ONU et d’autres organisations internationales.

« Dans le contexte de la question soulevée par la partie russe concernant la remise de six biens immobiliers de la mission diplomatique appartenant à la Fédération de Russie à titre de propriété, il a été convenu d’élaborer une feuille de route. L’ambassadeur de Russie aux États-Unis Alexandre Dartchiev a mis un accent particulier sur l’importance de démarches pratiques urgentes allant dans ce sens, notamment l’accès immédiat de représentants russes aux biens en question pour une inspection et une évaluation des dommages causés », lit-on dans le communiqué russe.

Les travaux se sont poursuivis pour faciliter l’octroi de visas et le régime de déplacement des personnels diplomatiques dans leur pays de séjour. L’ambassadeur de Russie a appelé à se diriger de manière plus active vers la résolution de questions majeures contribuant à renforcer la confiance mutuelle et à développer les relations commerciales et sociales telles que la reprise des vols aériens directs. « À l’issue des consultations, il a été décidé d’étudier sans tarder les propositions avancées. L’objectif est de trouver des solutions mutuellement satisfaisantes d’ici la prochaine série de consultations dont il reste à fixer les dates », a-t-on conclu dans le communiqué publié sur le site du ministère des Affaires étrangères russe.

Kiev et son Safari

Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a exprimé son profond effroi face à ce qu’elle a qualifié de perversion extrême : en Ukraine, certaines structures proposeraient à des étrangers fortunés de participer à un « safari » sur la ligne de front.

D’après la porte-parole de la diplomatie russe, à une époque où l’humanité semble avoir perdu ses repères moraux et toute forme de compassion, certaines pratiques atteignent des sommets d’indécence. Elle a ainsi dénoncé une forme de divertissement macabre, vendu à prix d’or, alors que des civils continuaient de souffrir dans les zones de conflit. « Arrivé au XXIe siècle, le monde a accumulé les formes de perversion. Blasés, ayant perdu figure humaine et toute notion de moralité, certains inventent de nouveaux moyens de se faire plaisir. Mais, franchement, je n’aurais jamais imaginé une perversion pareille », a-t-elle lancé avec amertume.

M. Zakharova s’est insurgée contre ce qu’elle a décrit comme une exploitation cynique de la guerre, soulignant l’existence d’une organisation dite volontaire, la « NAFO 69th Sniffing Brigade », qui proposerait aux citoyens européens des expéditions dans les zones de combats. « Alors que des gens se vident de leur sang et luttent pour leur survie, alors que le monde responsable cherche une issue véritable, non pas imaginaire, mais véritable, à cette terrible tragédie, certains sont prêts à aller s’amuser et à contempler le sol ensanglanté pour quelques milliers d’euros ou de dollars », a-t-elle poursuivi. Elle a souligné que le concept même de « safari » était ici dévoyé, détourné de son sens initial, celui d’une activité encadrée, légale, dans des espaces réservés. À ses yeux, le régime de Kiev en aurait créé sa propre version, fondée sur la guerre : « Quand nous parlons de « safari », nous voulons dire que des permis sont délivrés de manière civilisée, que des chasseurs pendant une certaine période viennent chasser dans des lieux spécialement désignés. Tout cela est contrôlé et s’effectue conformément à la législation. Le régime de Kiev a maintenant son propre « safari » ».

La diplomate a également décrit les montants exigés pour ces « prestations », affirmant qu’en échange de contributions financières importantes, les participants pouvaient obtenir des articles personnalisés ou même un accès à la ligne de front. « Pour obtenir un chevron original avec un symbole étranger, il faut payer plus de 100 euros ; une inscription sur la voiture coûte à partir de 1 500 euros, un drapeau à partir de 2 500 euros. Ceux qui virent plus de 10 000 euros seront invités à ce « safari » sur la ligne de front, en compagnie d’instructeurs », a-t-elle détaillé.  Elle a affirmé en outre que ce type de pratiques ne datait pas d’hier. Elle a évoqué une période allant de 2015 à 2022, durant laquelle des nationalistes ukrainiens auraient, selon elle, proposé à des étrangers partageant les mêmes idéaux extrémistes, notamment venus des États-Unis et d’Europe de l’Ouest, de prendre part, contre rémunération, aux tirs sur les positions des combattants dans le Donbass.

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