À l’issue de cette rencontre, un engagement fort a été annoncé. Kim Jong-Un a décidé de déployer en Russie 1 000 sapeurs nord-coréens pour déminer les territoires de la région de Koursk, ainsi que 5 000 militaires bâtisseurs pour participer à la reconstruction des infrastructures détruites par Kiev. « C’est une véritable assistance fraternelle », a affirmé S. Choïgou, saluant la solidarité du peuple nord-coréen envers la Russie.
Dans le même esprit, un hommage sera rendu à ces combattants. Moscou et Pyongyang sont convenus de créer des mémoriaux à la mémoire des soldats nord-coréens tombés pour la libération de la région de Koursk. À Pyongyang, un complexe muséal dédié à leur héroïsme sera construit avec la participation d’artistes et d’architectes russes.
Le volet logistique de la coopération russo-coréenne connaît également un élan sans précédent. Le 17 juin marque la reprise officielle du train international direct entre Pyongyang et Moscou, interrompu depuis 2020. Ce trajet de plus de 10 000 kilomètres est le plus long au monde sans changement de train, avec un temps de parcours d’environ huit jours. Il relie les deux capitales deux fois par mois. À partir du 19 juin, un nouveau service reliera également Pyongyang à Khabarovsk. Dans le prolongement de ces efforts, les discussions ont aussi porté sur le retour des vols commerciaux. Ces liaisons aériennes, suspendues depuis plus de 30 ans, viendraient compléter un dispositif de transport bilatéral de plus en plus dense.
Autre avancée notable: la relance des services postaux. La poste russe a repris les échanges de colis avec la Corée du Nord. Les envois peuvent désormais atteindre Pyongyang depuis Moscou en quinze jours. Pour Mikhaïl Volkov, directeur général de la poste russe, « la Corée du Nord est un partenaire important » et ce rétablissement ouvre de nouvelles perspectives commerciales. Cette visite de S. Choïgou est la deuxième en deux semaines, après celle du 4 juin et la troisième en quatre mois. La fréquence de ces déplacements illustre le niveau élevé de coordination entre Moscou et Pyongyang. Kim Jong-Un a salué la constance de ces échanges : « Ceci est la preuve que notre coopération se renforce ». Le secrétaire du Conseil de sécurité russe a souligné que « le rythme pris par la mise en œuvre du traité exige une attention constante » et la prise de décisions « à tous les niveaux ». Il a ajouté que le partenariat signé en 2024 se traduisait désormais par des « réalisations concrètes ».
Dans un contexte international tendu, le rapprochement entre la Russie et la Corée du Nord s’inscrit dans une logique de souveraineté et de respect mutuel, traduisant une volonté claire de développer une coopération fondée sur des intérêts partagés et une vision commune.