Le communiqué indique que les attaques russes ont visé des entreprises de fabrication et de réparation d’équipements militaires ukrainiens, des bureaux d’études, des ateliers d’assemblage de drones, des centres de formation de pilotes, ainsi que des entrepôts d’armes et d’équipements militaires de l’armée ukrainienne. Le ministère russe a souligné que l’objectif des frappes avait été atteint et que toutes les cibles désignées avaient été détruites.

L’attaque russe est une réponse aux attentats perpétrés par Kiev sur le territoire russe. En particulier, dans la soirée du 31 mai et dans la nuit du 1er juin, dans les régions de Briansk et de Koursk, deux trains ont déraillé à la suite de l’explosion de ponts ferroviaires, causant la mort de sept civils et en en blessant plus d’une centaine d’autres.

Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a indiqué que les décisions concernant ces attentats dans les régions de Koursk et de Briansk n’auraient pas pu être prises sans l’accord des plus hautes autorités politiques ukrainiennes. Rodion Mirochnik, ambassadeur de Russie itinérant pour les crimes du régime de Kiev, a souligné que les attentats terroristes ukrainiens visaient à faire échouer les négociations de paix russo-ukrainiennes et qu’ils ne resteraient pas sans réponse de la part de la Russie. Moscou a par ailleurs affirmé à plusieurs reprises que, contrairement à Kiev, les frappes russes en représailles visaient exclusivement des cibles militaires.

Dans un article du Washington Post publié jeudi, on y lit que l’Ukraine envisage d’étendre ses actes de sabotage au nord de l’océan Pacifique. Des sources citées par le journal affirment que le SBU, service de sécurité ukrainien, prévoit d’utiliser des drones marins dissimulés dans des conteneurs pour viser des navires russes. Ce type d’opérations clandestines s’ajoute à une série d’actions hostiles menées sur le territoire russe. Le journal décrit une stratégie de Kiev basée sur ce qu’il appelle une « guerre sale » : un ensemble d’attaques menées loin du front officiel, à travers des moyens détournés et difficilement traçables. Ces méthodes incluent l’usage de drones, de véhicules piégés et des sabotages coordonnés. Le pont de Kertch, plusieurs bases aériennes, et même des cibles en Afrique du Sud, ont déjà été visés. Des services de renseignements européens auraient participé à la conception de ces équipements.

 Toujours selon le journal US, Kiev aurait également envisagé d’ouvrir un nouveau front en Transnistrie contre les forces russes stationnées sur place. Le projet a finalement été gelé mais il témoigne d’une volonté claire d’exporter le conflit, quitte à entraîner la région entière dans une nouvelle phase d’instabilité. Ces actions ne font pas l’unanimité, même chez les partenaires de l’Ukraine. Washington, dont l’appui est crucial pour Kiev, aurait exprimé son désaccord. Le président Donald Trump, selon plusieurs sources citées par le journal, s’est dit mécontent des attaques menées début juin sur le sol russe, estimant qu’elles ont nui aux discussions de paix en cours à Istanbul. Il aurait même demandé à Vladimir Poutine, lors d’un échange téléphonique, d’éviter toute riposte, reconnaissant la gravité des provocations ukrainiennes.

Cette fuite en avant inquiète même les observateurs occidentaux. Le Washington Post cite plusieurs exemples d’opérations menées bien au-delà du théâtre ukrainien, notamment en Afrique, dans la région sahélo-saharienne où on assiste à la résurgence des groupes terroristes. Certaines capitales de l’OTAN serviraient aujourd’hui de bases logistiques pour ces attaques non conventionnelles. Les risques de dérapage régional sont réels.

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