Intervenant lors d’une conférence organisée par le PJD vendredi sur les dysfonctionnements du chantier de généralisation de la couverture sanitaire et de la protection sociale, D. El Azami a regretté que le texte en question ne cherche nullement à promouvoir la liberté de la presse. Au contraire, selon lui, il tend à « donner une reconnaissance institutionnelle aux détenteurs de capitaux au sein du Conseil national ».
Le numéro deux du parti islamiste n’a pas mâché ses mots, qualifiant ce projet de « véritable scandale démocratique » qui, selon lui, « restera comme une tache indélébile sur le visage de ce gouvernement ». Il a souligné que le PJD s’y opposera « naturellement, car ce texte présente des vices à la fois dans sa conception et dans ses modalités de mise en œuvre ».
D. El Azami a également dénoncé l’approche adoptée par l’actuel exécutif, l’accusant de fonctionner en circuit fermé, sans concertation avec les composantes professionnelles et civiles de la société marocaine. Il a insisté sur le contraste avec « tous les ministres de la Communication qui l’ont précédé et qui, eux, descendaient sur le terrain pour élaborer les lois relatives à la presse en coordination avec les professionnels du secteur ».
Il a affirmé que le Maroc vit actuellement une véritable rupture dans la manière d’élaborer les lois. En consultant le contenu du projet, il s’est interrogé : « Comment fera-t-on la distinction entre les membres élus du Conseil et ceux qui y seront désignés ? Et sur quelle base se fera cette désignation, notamment si elle repose sur le chiffre d’affaires ? ». Une logique qu’il perçoit comme une nouvelle manifestation de la priorité accordée aux « plus fortunés du milieu ». Et de rappeler que le PJD a été le premier parti à réagir à ce dossier dès la création de la commission provisoire, qu’il considère comme « un recul démocratique par rapport au principe d’autorégulation prévu par l’article 28 de la Constitution ».