R. Ghannouchi est interrogé sur ses liens avec l’association caritative (NIMAA) Naama Tounes, proche du parti islamiste Ennahda. Le cabinet de l’émir du Qatar lui aurait accordé des financements viacette association, soit des sommes qui auraient servi à financer le parti islamiste et à enrichir son chef. Dans le sillage de cette enquête sur laquelle de grands espoirs se fondent, notamment pour apporter toute la lumière sur la liquidation physique des leaders progressistes Choukri Belaid et Mohamed Brahmi, les avoirs du leader de la formation islamiste ont été gelés le 7 juillet.

Lors de son entrée au siège du pôle antiterroriste, R. Ghannouchi a levé la main vers le ciel, le V de la victoire dirigé vers ses partisans qui l’ont escorté. Une centaine de ses fidèles se pressaient devant le bâtiment, scandant son nom et brandissant des pancartes en arabe et en anglais sur lesquelles on pouvait lire : « arrêtez les procès politiques ».

Les accusations visant l’ex-président du Parlement ont émergé en février dernier, lors d’une conférence de presse tenue par le comité de défense du défunt C. Belaïd et M. Brahmi, deux dirigeants de gauche mis à mort en 2013.

Depuis le début, Ennahdha et son chef rejettent toutes les accusations à leur encontre et nient leur implication dans ces assassinats.

Hamadi Jbali, ancien Premier ministre et dirigeant d’Ennahdha avait été interpellé et libéré le mois dernier, accusé lui aussi de blanchiment d’argent. Il doit être auditionné mercredi 20 juillet.

Mardi soir, R. Ghannouchi se trouvait toujours au siège du pôle antiterroriste. Dans le cadre de cette enquête, il lui est interdit de quitter le territoire tunisien, alors que de nombreux acteurs politiques tunisiens assurent qu’une brochette de responsables d’Ennahda ont préféré s’éclipser de la scène et des djihadistes avaient bénéficié de la couverture politique de la formation islamiste pour fuir la Tunisie et échapper ainsi aux poursuites qui auraient pu confirmer l’implication d’Ennahda dans l’alimentation du terrorisme en Tunisie, comme ailleurs. On évoque souvent le cas des djihadistes tunisiens qui ont alimenté les foyers de tension aussi bien dans la Libye voisine que plus loin, en Syrie où Al-Qaida et Daech ont contribué à déstabiliser le pays.

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