L’eurodéputée LFI a été convoquée mercredi par la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) de la police judiciaire parisienne pour deux auditions libres. Ces convocations s’inscrivent dans le cadre d’enquêtes préliminaires ouvertes par le parquet de Paris, pour « apologie du terrorisme » et de « menaces de mort ». Elles font suite à des déclarations de l’élue sur le conflit israélo-palestinien, en particulier ses propos tenus début mars 2025, où elle qualifiait l’action du Hamas de « légitime du point de vue du droit international » dans un contexte de colonisation.
Ces auditions, qui font écho à une première convocation en avril 2024, ont ravivé les tensions autour de R. Hassan, figure propalestinienne connue pour ses positions tranchées. Maître Vincent Brengarth qui assure sa défense dénonce un « acharnement judiciaire » et une « criminalisation des soutiens à la Palestine », pointant du doigt l’influence de l’exécutif sur le parquet alors que des plaintes contre sa cliente ont été déposées notamment par des responsables politiques.
L’avocat de l’eurodéputée a par ailleurs affirmé que « Rima Hassan s’est présentée aux enquêteurs car elle n’a rien à se reprocher », insiste Me Brengarth, ajoutant qu’elle pourrait ne pas répondre à de futures convocations. Le parquet, quant à lui, indique que « les investigations se poursuivent » sans préciser les motifs exacts des enquêtes.
R. Hassan a reçu le soutien d’élus Insoumis à l’image du député Thomas Portes qui a déclaré sur X « jamais nous ne baisserons les yeux face aux soutiens et aux promoteurs du génocide à Gaza » mais également de l’historien Edouard Husson, proche de Marion Maréchal, qui s’indigne : « en 2025, une femme politique qui défend le droit international et montre de l’empathie pour les victimes d’un génocide est donc l’objet de poursuites judiciaires ». En France, en 2025, une femme politique qui défend le droit international et montre de l’empathie pour les victimes d’un génocide est donc l’objet de poursuites judiciaires! Elles sont diligentées par des gens défendant un Etat qui ne respecte aucune résolution de l’ONU et est…
En mars 2025, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait déjà signalé les propos de R. Hassan pour « apologie du terrorisme », une démarche qui avait suscité des appels à la déchéance de sa nationalité de la part de figures comme Marion Maréchal ou l’imam Hassen Chalghoumi. Cependant, son avocat rappelle que la naturalisation de R. Hassan en 2010 rend une telle mesure juridiquement impossible. L’issue des enquêtes, encore incertaine, pourrait avoir des répercussions sur le débat public et la liberté d’expression des élus.